Pages

Libellés

Catéchèse du projet Son et Lumière

Dans le cadre du projet "Son et Lumière" sur le thème de:"La liberté de conscience de Martin Luther à Martin Luther King", nous vous proposons ici une série de modules de Catéchèse qui sont désormais rangés dans des pages répertoriées sur la colonne d'accès de droite.
Seul le dernier module édité sera affiché dans les articles, sur la page centrale...


ATTENTION: Les rubriques consacrées au contexte historique sont désormais disponibles à l'écoute sur le site de Radio Grille Ouverte.

En effet, pour la célébration des 500 ans du Protestantisme, une série d'émissions a été conçue à partir de ces textes, enregistrés en version audio, elles sont intitulées : "95 thèses, 95 émissions". Pour les trouver, rendez-vous à l'adresse suivante : http://www.protestants2017.org/1517-95-theses-2017-95-emissions-de-radio/

Bon travail à tous!

Module 8: La conscience protégée, Ferdinand Buisson et la laïcité

ENJEUX


a. Mots-clés :

Laïcité – Témoignage – Liberté de penser – Opinion – Conviction – Foi – Croyance.

b. Questions théologiques :

La tentation est grande aujourd’hui de séparer démocratie et religion comme on coupe un cordon ombilical : on imagine le récit de la naissance de la démocratie comme un arrachement, une conquête en forme de « sortie de la religion », une rupture entre Vérité et Liberté.
Ainsi serait née la laïcité comme une manière de prononcer un divorce entre les convictions (qui relèveraient de la vie privée) et le pluralisme (qui serait la condition de la vie publique). Pour garantir le pluralisme dans l’espace publique, la liberté de conscience de chacun et la stricte égalité de tous les citoyens devant la Loi, la France a fait le choix de demander à ce que l’Etat et ses agents (la police, la justice, l’école, la santé) restent strictement neutres et séparés de toutes les religions sans en favoriser aucune. Cela ne veut pas dire que les religions sont interdites dans l’espace public et que les convictions devraient rester strictement dans la vie privée ! Ce serait contraire à l’article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 qui affirme : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites. » Si l’Etat doit rester neutre, les citoyens sont libres d’exprimer leurs convictions comme bon leur semble et même de les partager… pour peu qu’ils ne troublent pas l’ordre public. Voilà pourquoi, depuis 2004, la loi interdit les signes religieux « ostentatoires » dans les écoles pour protéger les mineurs, et depuis 2010, les tenues qui masquent le visage dans l’espace public pour des raisons de sécurité… La laïcité ne cherche donc pas exclure les convictions de l’espace public. Bien au contraire, elle revendique de leur offrir un espace pour qu’elles puissent dialoguer et coexister.
Cette manière de concevoir l’espace public comme pluriel et ouvert à toutes les convictions vient faire écho au 1er des principes sur lesquels est bâtie toute la Réforme : « Dieu seul est Dieu ». Il n’y a pas d’autre absolu que Lui. Nous avons là la définition-même de Dieu : l’absolu, l’infini, l’inconditionné par contraste avec tout le reste qui est forcément relatif, fini et conditionné. Ce principe théologique est à la fois polémique et libérateur.
Polémique parce qu’il vient apporter une critique, une protestation au sens de poser un refus, une limite, une frontière à l’avidité et à la volonté de puissance infinie. Toutes les idoles que nous nous fabriquons sont ici mises en question : en dehors de Dieu, qui échappe à notre emprise, tout est relatif, fini et conditionné, y compris toutes nos affirmations, toutes nos prétentions à posséder la vérité, l’universalité, l’absolu. Même pour parler de Dieu ou pour parler à Dieu, il est impossible d’échapper au langage donc à l’humanité et à sa relativité, à son enracinement culturel. Le pluralisme naît de ce constat difficilement contestable. C’est une réalité dont il faut prendre conscience. C’est ici le sens de l’histoire de la Tour de Babel de la Genèse. Le pluralisme a été voulu par Dieu face aux hommes qui voulaient construire un empire et « se faire un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre. » « C’est là que le Seigneur a mélangé le langage des habitants de la terre. Et c’est à partir de là qu’il les a envoyés un peu partout dans le monde entier. » (Genèse 11,1-9).
Ce principe critique et polémique peut-être en même temps vraiment libérateur en ce qu’il enclenche une dynamique de désacralisation. On peut ici parler de « dé-divinisation » du monde, du cosmos (inutile de se mettre à genoux devant des étoiles), de la nature (Dieu n’est ni dans les plantes, ni dans les animaux-totem) ou de la vie biologique (ouvrant grandes les portes de la recherche scientifique). Le théologien Paul Tillich parle de « profanation » au sens positif de « rendre profane ». C’est exactement ce que fait Martin Luther quand il pose les fondements de la Théologie des Deux Règnes.


Ferdinand Buisson est né le 20 décembre 1841 à Paris et mort le 16 février 1932 à Thieuloy-Saint-Antoine. Il obtint l'agrégation de philosophie.
Figure historique du protestantisme libéral, il s'exile volontairement en Suisse sous le Second Empire, de 1866 à 1870, car il refuse de prêter serment au nouveau pouvoir.
A son retour en France à l'annonce de la proclamation de la République, il participe activement aux initiatives politiques et sociales et prend la direction du premier orphelinat municipal laïque au 17ème arrondissement en 1870. Il est ensuite nommé à la direction des établissements scolaires parisiens par le ministre de l'instruction publique : Jules Simon et ensuite par son successeur Jules Ferry il a été appelé à la direction de l'Enseignement primaire.
Ferdinand Buisson supervise le travail d'écriture et de conception des lois de laïcité et en 1905 il est le président de la commission parlementaire qui rédige le texte de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat. Il devient président de 1913 à 1926 de la Ligue française des droits de l'Homme.
Il fut également le maître d'oeuvre du dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire. Son dictionnaire est considéré comme la « bible » de l'école laïque et républicaine.
Il reçut le prix nobel de la paix en 1927 qu'il dédiéra aux instituteurs et institutrices de l'école publique.

Son christianisme libéral
Ferdinand Buisson a décidé en 1869 de fonder un église libérale, en rédigeant un « manifeste du christianisme libéral ».Sous le nom de libéral il entend une association volontaire de personnes qui s'appliquent ensemble à la poursuite d'un idéal, soumis au bien absolu.Le culte du bien, essence de cette religion s'exprime par l'amour de Dieu et l'amour de l'Homme. L'objectif de l'Eglise libérale est donc de réunir des « hommes de bonnes volontés » dans leurs diversités de croyances et même de non-croyance.
A la base de ce christianisme libéral est placée la liberté de conscience, la raison et l'expérience. Pour Ferdinand Buisson aucune autorité n'est supérieure à la conscience individuelle. Il se considère dans le courant réformateur de Luther.
Ce protestantisme libéral est donc pour lui, le vrai protestantisme qui garde tout ce qu'ont de bon toutes les religions sans garder leur particularisme.
Son église est ouverte à tous, sans dogme, sans credo collectif, sans doctrines, elle garde comme base l'enseignement de Jésus, de son message de liberté de conscience.

Son projet d'église libérale se résume avec 5 piliers :
  • Une Eglise sans sacerdoce
  • Une religion, mais sans catéchisme
  • Un culte, mais sans mystère
  • Une morale, mais sans théologie,
  • Un Dieu mais sans mystère.

Ferdinand Buisson adhère depuis 1902 à l'association nationale des libres penseurs
La laïcité est pour Buisson l'idéal protestant, aboutissement de l'évangile comme message pour l'humain.



POUR ENTRER DANS L'HISTOIRE


Pour écouter la version audio, suivre le lien Texte audio




c. Objectifs pédagogiques et textes bibliques


Pour les 4-6 ans


- Découvrir l’existence de plusieurs religions par des objets concrets (vêtements, nourriture, rites, accessoires, objets de culte, lieux)
- Découvrir « notre maison » protestante et montrer que les enfants y ont leur place (leur photo au milieu de la communauté, place de la Bible, place de la musique…)

Textes bibliques : Marc 13, 1-2 et Ephésiens 2, 19-22


Pour les 7-10 ans


- Découvrir la réalité du pluralisme religieux tout en apprenant à connaître sa propre religion (Jn 14,2 : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père… Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »)
- Découvrir que la pluralité est déjà présente dans la Bible (2 récits de la création + 4 évangiles) et que c’est une bonne chose parce que cela permet à chacun d’avoir ses propres convictions
- Découvrir la (ou les) famille (s) spirituelle (s) à laquelle j’appartiens en comparaison avec celles des copains/copines ? L’intervention de témoins semble nécessaire.

Texte biblique : Genèse 11


Pour les 11-14 ans


- Comprendre l’implication des protestants dans la loi de séparation des Eglises et de l’Etat en 1905
- Comprendre le pluralisme religieux comme un cadeau de Dieu et une limite posée à l’orgueil humain dans sa prétention à posséder la Vérité (cf. Genèse 11 = la tour de Babel + Jeu des 7 familles)
- Apprendre à clarifier son intime conviction dans l’objectif d’apprendre à témoigner de sa foi sans honte et sans prosélytisme. Définir ensemble les termes : foi – opinion – croyance – témoignage – prosélytisme

Textes bibliques : Genèse 11 et Marc 8, 29


Pour les 15 ans et plus


- Comprendre l’implication des protestants dans la loi de séparation des Eglises et de l’Etat en 1905
- Comprendre le fonctionnement d’une association cultuelle 1905 (inscription listes électorales, Assemblées Générales, élections et conseil presbytéral, etc.)
- Comprendre le pluralisme religieux comme un cadeau de Dieu et une limite posée à l’orgueil humain dans sa prétention à posséder la Vérité (cf. Genèse 11 = la tour de Babel + Actes 2 = pentecôte)
- Comprendre en quoi la laïcité est une loi protectrice de la vie en société en créant un espace public où chacun peut s’exprimer librement, protégeant la liberté de conscience, liberté de croire ou liberté de ne pas croire.
- Apprendre à exprimer ses convictions et à témoigner de sa foi sans honte et sans prosélytisme. Définir ensemble les termes : foi – opinion – croyance – témoignage – prosélytisme

Texte biblique : Marc 8, 29

________________________________________

METHODES D'ANIMATION



Tranche d’âge
Animation proposée
Matériel nécessaire  (voir détails dans les annexes)
4-6 ans
Kim découverte
Bible, coupe, bourse de collecte, cantique, robe pastorale, pain, aiguière, croix huguenote

Jeu des différences
Icône, statue de Marie, chapelet, kippa, tapis de prière, ménorah, mezouza, coran, Torah, Hosties

Textes bibliques
Marc 13, 1-2 et Ephésiens 2, 19-22

Trouver sa place
Dessin ou maquette de l’enceinte d’un temple, photos des enfants, photos de temps forts fort de la communauté et de personnes

Chant


Prière
Scotch- papier
7-10 ans
Kim découverte
Bible, coupe, bourse de collecte, cantique, robe pastorale, pain, aiguière, croix huguenote

Texte biblique
Genèse 11 : la tour de Babel

Fabrication de la tour de babel
Kapla, sucre, légo ...

Jeu des 7 familles
Jeu à imprimer (annexes) sur papier fort

Témoignage


Prière
Scotch - papier
11-14 ans
Débat silencieux sur « église et laïcité »
Deux grandes feuilles (A3) ou nappes en papier posées sur deux tables.
Feutres en nombre suffisant

Jeu des 7 familles
Jeu à imprimer (annexes) sur papier fort (ou à plastifier)

Vidéo

Texte biblique
Marc 8, 29

Débat silencieux avec une autre couleur


Définir les termes
Jeu des M&M’s

Chant
Le chant du GK 2016 Et vous, qui dites-vous que je suis ?

Prière

15 ans et +
Débat silencieux sur « église et laïcité »

Deux grandes feuilles (A3) ou nappes en papier posées sur deux tables.
Feutres en nombre suffisant

Jeu des 7 familles
Jeu à imprimer (annexes) sur papier fort (ou à plastifier)

Vidéo

Débat / Témoignage
Débat sur la liberté de croire ou de ne pas croire.
Inviter un président de CP pour expliquer le fonctionnement de l’Eglise

Texte biblique
Marc 8: 29

Débat silencieux avec une autre couleur
Retour sur les grandes feuilles du début de séance

Réalisation d’une affiche
Feuille A3 - feutres

Chant
Le chant du GK 2016 – Et vous, qui dites-vous que je suis ?

Un cadeau à offrir
Hors-série : 95 questions sur le Protestantisme

________________________________

ANIMATIONS PAR TRANCHES D'AGE


Enfants de 4 à 6 ans                                                                          


Objectifs de Séance


- Découvrir l’existence de plusieurs religions par des objets concrets (vêtements, nourriture, rites, accessoires, objets de culte, lieux)
- Découvrir « notre maison » protestante et montrer que les enfants y ont leur place (leur photo au milieu de la communauté, place de la Bible, place de la musique…)


Jeu de Kim découverte : les objets du protestantisme

1er temps :
Placer sous une couverture ou un drap des objets caractéristiques du protestantisme :
Une Bible, une coupe de Sainte Cène, une bourse utilisée pour le collecte, un cantique, une robe pastorale, du pain, une aiguière (petite carafe utilisée pour les baptêmes), une croix huguenote.

Chaque enfant est invité à venir tâter les objets cachés et doit deviner de quoi il s’agit.
Suivant le nombre d’enfants et pour que tous puissent participer sans être frustrés, chacun doit dire 1 objet.

2ème temps :
Une fois tous les objets découverts, on enlève le drap pour prendre un par un chaque objet et définir ensemble à quoi il sert, où est-ce qu’on en a déjà vu (peut-être à la maison, peut-être au temple…) : laisser les enfants s’exprimer.

3ème temps :
Où trouve-t-on ces objets dans le temple ? A quoi servent-ils ?

(voir en annexes et sur le blog « Catessentiel » à l’adresse : https://kt100ciel.blogspot.fr/)


Les textes bibliques : Marc 13, 1-2 et Ephésiens 2, 19-22


Marc 13, 1-2:
1 Ensuite, Jésus sort du temple, et un de ses disciples lui dit : « Maître, regarde ! Quelles belles pierres ! Quels grands bâtiments ! »
2 Jésus lui dit : « Tu vois ces grands bâtiments. Eh bien, il ne restera pas ici une seule pierre sur une autre, tout sera détruit. »

Souvent, les temples sont beaux avec de belles pierres et ils sont souvent immenses ! Ils sont aussi parfois les témoins d’un passé où les gens venaient davantage au culte, ou en tout cas c’est ce que l’on peut imaginer tant on peine à les remplir aujourd’hui.
Même s’ils n’ont pour la plupart rien de fonctionnel, on y tient beaucoup ! C’est souvent un lieu où on se réunit aussi en famille pour les baptêmes, les mariages, les enterrements et ce sont donc des lieux chargés de souvenirs et d’émotions. Les temples sont des lieux qui servent à réunir les gens. Pourtant, Jésus nous rappelle que ce ne sont pas les bâtiments qui comptent. Ils peuvent être magnifiques et grandioses mais ce ne sont que des pierres.


Ephésiens 2, 19-22:
19 C'est pourquoi vous n'êtes plus des étrangers, ni des gens de passage. Mais vous faites partie du peuple de Dieu, vous en avez tous les droits et vous êtes de la famille de Dieu.
20 Vous êtes devenus la maison qui a pour fondations les apôtres et les prophètes. La pierre principale, c'est le Christ Jésus lui-même.
21 C'est en union avec le Christ que toutes les pierres de la maison tiennent ensemble. Et cette maison s'agrandit pour former un temple saint dans le Seigneur.
22 C'est en union avec le Christ que vous aussi, vous faites partie de la maison qui est construite. Et vous formez avec tous les autres un lieu où Dieu habite par son Esprit.

Que reste-t-il une fois les bâtiments détruits ? Il reste la communauté, les gens qui ont plaisir à partager leur foi ensemble, il reste chacun de nous qui sommes les porteurs de la Bonne Nouvelle. Dieu habite en chacun de nous et chacun de nous est comme un temple qui abrite la joie, la lumière, l’amour de Dieu.




Activité : Trouver sa place dans le temple

Matérialiser l’enceinte d’un temple, soit en dessin sur une grande feuille que l’on affichera au mur soit en maquette sur une table (construire les murs avec des kaplas ou des morceaux de sucres ou encore des légos…).
Récupérer ou prendre des photos des enfants*, des photos de temps forts, de personnes de la communauté pour les placer dans l’enceinte : chacun a sa place dans la communauté !

*A défaut de photos des enfants, on peut leur demander de se dessiner et d’écrire leur prénom sous le dessin.
Une fois chaque enfant placé dans l’enceinte avec toutes les autres photos on enlève les « murs » (on gomme les traits du dessin ou on défait les murs construits) : même sans les murs, la communauté est toujours là et j’y ai toujours ma place.

(voir en annexes et sur le blog « Catessentiel » à l’adresse https://kt100ciel.blogspot.fr/ )


Chant :  titre?





Temps de prière: 

Coller sur un mur plusieurs thèmes sur des grandes feuilles de papier, et chaque enfant muni d'un bout de papier va le coller sous le thème en exprimant une prière.
Par exemple : « J'aimerai … » ; « Je ne suis pas content de … » ; « J'ai la joie de ... »


Enfants de 7 à 10 ans                                                                        



Objectifs de Séance:

- Découvrir la réalité du pluralisme religieux tout en apprenant à connaître sa propre religion (Jn 14,2 : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père… Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie »)
- Découvrir que la pluralité est déjà présente dans la Bible (2 récits de la création + 4 évangiles) et que c’est une bonne chose parce que cela permet à chacun d’avoir ses propres convictions
- Apprendre à clarifier son intime conviction en comparaison avec ce que pensent les copains/copines, les parents, l’Eglise… et moi ?



Accroche : Kim découverte


1er temps :
Placer sous une couverture ou un drap des objets caractéristiques du protestantisme :
Une Bible, une coupe de Sainte Cène, une bourse utilisée pour le collecte, un cantique, une robe pastorale, du pain, une aiguière (petite carafe utilisée pour les baptêmes), une croix huguenote.

Chaque enfant est invité à venir tâter les objets cachés et doit deviner de quoi il s’agit.
Suivant le nombre d’enfants et pour que tous puissent participer sans être frustrés, chacun doit dire 1 objet.

2ème Temps :
Une fois tous les objets découverts, on enlève le drap pour prendre un par un chaque objet et définir ensemble à quoi il sert, où est-ce qu’on en a déjà vu (peut-être à la maison, peut-être au temple…) : laisser les enfants s’exprimer.

3ème Temps : jeu des différences
On rajoute, sous le drap, de nouveaux objets à faire découvrir : icône, statue de Marie, chapelet, kippa, tapis de prière, ménorah, mezouza, coran, torah, hosties.
A qui appartiennent ces objets ?
A quoi servent-ils ?

Le texte biblique : la tour de Babel, Genèse 11


Il était une fois, un monde où tout le monde voulait être pareil ; un monde où tout le monde pensait qu’il n’avait pas besoin de Dieu, un monde où tout le monde pensait qu’il pouvait être plus grand que Dieu.
Alors, tous ensemble et tous pareil, ils se dirent les uns aux autres : « Allons ! Construisons une immense tour pour dire comment nous sommes forts, puissants ! »
C’est la tentation de toute l’humanité que de vouloir être plus grand que Dieu (ou vivre sans lui – il n’y a pas de grande différence). L’homme a tendance à penser que si tout le monde était pareil, ce serait beaucoup plus facile de vivre ensemble… Mais un monde où tout le monde est pareil, n’est-ce pas profondément ennuyeux ? Si tout le monde pense la même chose, il n’y a plus besoin de se poser des questions et on tourne vite en rond !
Dieu sait bien tout cela. Et quand il voit tous les hommes, à Babel, en train de vouloir faire tous la même chose il fait en sorte que tout cela s’arrête : il les disperse aux 4 coins de la terre en brouillant leurs langages de telle sorte qu’ils ne peuvent plus se comprendre pour construire la tour.
Alors, oui, spontanément on peut se dire que Dieu manque d’humour ou de logique…
C’est oublier que Dieu aime la différence. Et c’est ce que nous raconte cette histoire de la tour de Babel : c’est par la différence que nous apprenons le mieux à vivre ensemble. Il faut faire des efforts pour cela : poser des questions, écouter, respecter l’autre. La différence (de langue, de croyance …) de l’autre peut m’aider à comprendre des choses sur moi et sur le monde. Cette différence peut m’aider à grandir, elle peut aussi m’aider à m’épanouir, à aimer l’autre tel qu’il est.


Jeu:  les 7 familles 


Ce jeu est utilisé pour permettre aux enfants d'aller plus loin dans la découverte des religions monothéistes et de la laïcité.


Première partie : JOUER

Ce jeu se joue comme un jeu de 7 familles classique.
Pour jouer, il vous faut un jeu complet (42 cartes): soit 7 familles composées de 6 cartes chacune numérotées de 1 à 6.
(Vous trouverez en annexe le descriptif de toutes les cartes et ce que représentent tous les objets présentés)

Tout d’abord, un des joueurs distribue 7 cartes à tous les participants ou groupe de participants. Le reste des cartes faisant office de pioche. Pour commencer une partie, le premier joueur (ou groupe de joueurs) demande à la personne (ou groupe de joueurs) de son choix s’il possède la carte qu’il souhaite (exemple : Dans la famille Vêtements, je voudrais la carte numéro 2). Si le joueur questionné possède cette carte, il doit donner la carte au joueur ayant posé la question. S’il ne possède pas la carte, le premier joueur doit piocher une carte.
Si lors de la pioche, le joueur tire la carte qu’il souhaitait, il doit dire à voix haute « Bonne pioche ! » et peut ainsi rejouer en redemandant une autre carte à l’un des joueurs. S’il ne pioche pas la carte voulue, il passe son tour et c’est au joueur situé à sa gauche de demander une carte de son choix.
Attention ! Un joueur ne peut demander une carte d’une famille seulement s’il en possède déjà une dans son jeu.
Si un joueur possède toute une famille (les 6 cartes), il pose la famille devant lui et la partie continue jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cartes à piocher. Ne reste alors plus qu’à compter combien chaque joueur possède de familles complètes.
Le gagnant est celui qui, à la fin de la partie, possède le plus de familles devant lui.

Deuxième partie : DECOUVRIR

Découvrir les différentes familles qui se cachent dans le jeu !
Tous joueurs ou équipes confondus, essayons maintenant de composer d’autres familles :
Avec telle carte de la famille vêtement (par ex), trouver les autres cartes qui, dans chaque famille, correspondent à la carte : chaque joueur ou groupe de joueurs interviendra en fonction des familles qu’il aura récupéré dans la première partie du jeu.
Exemple : la carte numéro 2 de la famille « Vêtements » (La Kippa et le Talith) correspond à la carte numéro 5 (la Torah) et la carte numéro 2 (le Talmud) de la famille « Ecrits », la carte numéro 4 (Dieu) et la carte n°1 (Abraham de la famille) « Personnages », etc… !
Afficher les cartes au mur, par famille recomposée, au fur et à mesure de leur composition de façon à ce que chacun puisse bien se rendre compte de qui ou quoi va avec qui ou quoi.
Attention ! Une carte peut se retrouver dans plusieurs familles recomposées ! par ex : Abraham, Jésus de Nazareth … On peut écarter ces cartes de la nouvelle famille (les afficher un peu à l’écart)


Troisième partie : COMPOSER SA FAMILLE IDEALE …

Les cartes sont maintenant toutes affichées au mur.
Inviter les enfants à dire quels sont les personnages, les symboles, écrits, vêtements… qui leur sont familiers. Où ont—ils vu ça ? A quel moment ? Avec qui ? En quoi est-ce important pour eux ?
Attention ! Il n’est absolument pas question de porter un jugement sur telle ou telle carte !

Faire intervenir un membre de la paroisse pour témoigner : inviter cette personne qui va choisir des cartes sur le mur et dire : « cette carte est importante pour moi car elle représente … » Inviter ce témoin à dire quelle est sa famille idéale.

Inviter les enfants à construire leur famille d’appartenance.





Temps de prière:


Coller sur un mur plusieurs thèmes sur des grandes feuille de papier, et chaque enfant muni d'un bout de papier va le coller sous le thème en exprimant une prière.
Par exemple : « J'aimerai… » ; « Je ne suis pas content de … » ; « J'ai la joie de … »
Et pour ceux ou celles qui savent écrire, écrire sa prière sur le morceau de papier avant d'aller le coller.



Enfants de 11 à 14 ans                                                                      


Objectifs de Séance:


- Comprendre l’implication des protestants dans la loi de séparation des Eglises et de l’Etat en 1905
- Comprendre le pluralisme religieux comme un cadeau de Dieu et une limite posée à l’orgueil humain dans sa prétention à posséder la Vérité (cf. Genèse 11 = la tour de Babel + Actes 2 = pentecôte)
- Apprendre à clarifier son intime conviction dans l’objectif d’apprendre à témoigner de sa foi sans honte et sans prosélytisme. Définir ensemble les termes : foi – opinion – croyance – témoignage – prosélytisme



Accroche : Débat silencieux


Installer sur deux tables deux grandes feuilles (ou nappe en papier) avec des feutres sur chacune. Sur l’une des feuilles sera écrit en gros : LAÏCITÉ. Sur l’autre : FOI
Dans un premier temps, chaque jeune est invité à se prononcer, en silence et par écrit, sur ce que ces mots évoquent pour lui.
Dans un deuxième temps, chacun peut répondre aux autres (toujours en silence et par écrit).

Il s’agit là de faire un point sur les connaissances, les idées reçues des uns et des autres.
Laisser 10 minutes maximum pour cette activité.

Puis, reprendre oralement ce qui a été écrit (peu importe par qui).
(Laisser les feuilles sur les tables, on y reviendra plus tard !)


Un peu d’histoire : la laïcité en 3 minutes


Regarder avec les jeunes cette vidéo faite par l’association Coexister : https://youtu.be/fx50d_aqaUo


Etre des témoins:


Est-ce important pour eux de pouvoir dire ce qu’ils croient ou ne croient pas ? De dire à quelle « famille de croyance » ils appartiennent ?
Raconter comment les Protestants ont été impliqués dans la Loi sur la Laïcité : reprendre l’histoire de Ferdinand Buisson.



Jeu: les 7 familles: les religions monothéistes et la laïcité


Ce jeu se joue comme un jeu de 7 familles classique.
Pour jouer, il vous faut un jeu complet (42 cartes): soit 7 familles composées de 6 cartes chacune numérotées de 1 à 6.
(Vous trouverez en annexe le descriptif de toutes les cartes et ce que représentent tous les objets présentés)

Pour le détail des règles et du déroulement du jeu : jouer, découvrir, composer la famille « idéale », voir la rubrique des 7 à 10 ans.




Le texte biblique 1 : La Tour de Babel (Genèse 11)


Il était une fois, un monde où tout le monde voulait être pareil ; un monde où tout le monde pensait qu’il n’avait pas besoin de Dieu, un monde où tout le monde pensait qu’il pouvait être plus grand que Dieu.
Alors, tous ensemble et tous pareil, ils se dirent les uns aux autres : « Allons ! Construisons une immense tour pour dire comment nous sommes forts, puissants ! »
C’est la tentation de toute l’humanité que de vouloir être plus grand que Dieu (ou vivre sans lui – il n’y a pas de grande différence). L’homme a tendance à penser que si tout le monde était pareil, ce serait beaucoup plus facile de vivre ensemble… Mais un monde où tout le monde est pareil, n’est-ce pas profondément ennuyeux ? Si tout le monde pense la même chose, il n’y a plus besoin de se poser des questions et on tourne vite en rond !
Dieu sait bien tout cela. Et quand il voit tous les hommes, à Babel, en train de vouloir faire tous la même chose il fait en sorte que tout cela s’arrête : il les disperse aux 4 coins de la terre en brouillant leurs langages de telle sorte qu’ils ne peuvent plus se comprendre pour construire la tour.
Alors, oui, spontanément on peut se dire que Dieu manque d’humour ou de logique…
C’est oublier que Dieu aime la différence. Et c’est ce que nous raconte cette histoire de la tour de Babel : c’est par la différence que nous apprenons le mieux à vivre ensemble. Il faut faire des efforts pour cela : poser des questions, écouter, respecter l’autre. La différence (de langue, de croyance …) de l’autre peut m’aider à comprendre des choses sur moi et sur le monde. Cette différence peut m’aider à grandir, elle peut aussi m’aider à m’épanouir, à aimer l’autre tel qu’il est. La différence est un cadeau de Dieu !


Texte biblique 2 : Qui dites-vous que je suis ? (Marc 8 : 29)


Comment pose-t-on un discours sur Jésus ? Même de son temps personne n’a franchement été capable de dire qui il était vraiment (Certains disent que … d’autres que …)
Au fond, ce n’est pas grave de ne pas vraiment savoir. Puisque cela montre qu’on ne peut pas enfermer Jésus, le Christ, et encore moins Dieu dans un savoir rationnel. Il y a le discours général et puis il y a ce que je pense moi : qui est Jésus pour moi ? La question relève de l’intime et la réponse peut changer au fil du temps et au grès des expériences et des rencontres que l’on fait dans notre vie. Elle n’est pas immuable, elle est un « chemin ».



Jeu : Des M&M’s pour des définitions


L’objectif est de découvrir le sens des mots : Foi – Opinion – Croyance – Témoignage - Prosélytisme

Donner à chaque jeune (individu ou groupe) un nombre identique de M&M’s.
Chacun va maintenant devoir parier sur la meilleure définition à donner à chaque terme (successivement), sur la base d’une définition telle qu’on peut la trouver dans un dictionnaire (nom masc, fem, neutre etc, étymologie …)
Principe : chaque participant réfléchit à une définition du mot « FOI » , il peut même l’écrire pour lui. (3 minutes)
Au bout du temps imparti, chaque participant va parier un certain nombre de M&M’s (de 1 à 5 en fonction de sa certitude à avoir ou non la meilleure définition – 1 il n’est pas trop sûr, jusqu’à 5 s’il est très sûr ! – Celui ou celle qui est le plus proche de la meilleure définition remporte toutes les mises ;)
On recommence la procédure avec chaque mot.



Etre un témoin:


Témoignage : dire son positionnement par écrit.
Nous revenons maintenant aux deux feuilles du départ pour reprendre un temps de débat en silence. Avec tout ce qui vient d’être partagé : a-t-on changé d’avis ? de position ? d’idée ?
Chacun est invité à trouver un slogan, une idée forte, qu’il écrira sur une troisième feuille prévue à cet effet pour, à la fin, réaliser une affiche commune au groupe.



Chanter: 


L’occasion de reprendre la chanson du Grand Kiff 2016 : Et vous qui dites-vous que je suis
https://youtu.be/Q-WudWOJxq4




Temps de prière:


Parler des injustices que vivent différentes communautés, citer un exemple et dire une prière … L'animateur peut commencer et laisser les jeunes s'exprimer par la suite.



15 ans et plus                                                                                     


Objectifs de Séance:



- Comprendre l’implication des protestants dans la loi de séparation des Eglises et de l’Etat en 1905
- Comprendre le fonctionnement d’une association cultuelle 1905 (inscription listes électorales, Assemblées Générales, élections et conseil presbytéral, etc.)
- Comprendre le pluralisme religieux comme un cadeau de Dieu et une limite posée à l’orgueil humain dans sa prétention à posséder la Vérité (cf. Genèse 11 = la tour de Babel + Actes 2 = pentecôte)
- Comprendre en quoi la laïcité est une loi protectrice de la vie en société en créant un espace public où chacun peut s’exprimer librement, protégeant la liberté de conscience, liberté de croire ou liberté de ne pas croire.
- Apprendre à exprimer ses convictions et à témoigner de sa foi sans honte et sans prosélytisme. Définir ensemble les termes : foi – opinion – croyance – témoignage – prosélytisme



Accroche : Débat silencieux


Installer sur deux tables deux grandes feuilles (ou nappe en papier) avec des feutres sur chacune.
Sur l’une des feuille sera écrit en gros : LAÏCITÉ, sur l’autre : FOI
Dans un premier temps, chaque jeune est invité à se prononcer, en silence et par écrit, sur ce que ces mots évoquent pour lui.
Dans un deuxième temps, chacun peut répondre aux autres (toujours en silence et par écrit).

Il s’agit là de faire un point sur les connaissances, les idées reçues des uns et des autres.
Laisser 10 minutes maximum pour cette activité.
Puis, reprendre oralement ce qui a été écrit (peu importe par qui).
(Laisser les feuilles sur les tables, on y reviendra plus tard !)



Un peu d’histoire : la laïcité en 3 minutes


Regarder avec les jeunes cette vidéo faite par l’association Coexister : https://youtu.be/fx50d_aqaUo




Etre témoin:


Est-ce important pour eux de pouvoir dire ce qu’ils croient ou ne croient pas ? De dire à quelle «famille de croyance» ils appartiennent ?
Raconter comment les Protestants ont été impliqués dans la Loi sur la Laïcité : reprendre l’histoire de Ferdinand Buisson.



Débat:


Sur la liberté de croire ou de ne pas croire. Comment se positionne-t-on vis à vis du groupe ? Dans la société ?
C’est l’occasion d’inviter le président du Conseil Presbytéral pour en apprendre plus sur les rouages de l’église, sa pertinence dans la société, comment notre église vit elle son engagement dans le monde qui l’entoure ?



Le texte biblique : Qui dites-vous que je suis ? (Marc 8, 29)


Comment pose-t-on un discours sur Jésus ? Même de son temps personne n’a franchement été capable de dire qui il était vraiment (Certains disent que … d’autres que …)
Au fond, ce n’est pas grave de ne pas vraiment savoir, puisque cela montre qu’on ne peut pas enfermer Jésus, le Christ, et encore moins Dieu dans un savoir rationnel.
Il y a le discours général et puis il y a ce que je pense moi : qui est Jésus pour moi ?
La question relève de l’intime et la réponse peut changer au fil du temps au grès des expériences et des rencontres que l’on fait dans notre vie. Elle n’est pas immuable, elle est un « chemin ».



Jeu: Les 7 familles sur les religions monothéistes et la laïcité


Ce jeu se joue comme un jeu de 7 familles classique.
Pour jouer, il vous faut un jeu complet (42 cartes): soit 7 familles composées de 6 cartes chacune numérotées de 1 à 6. (Vous trouverez en annexe le descriptif de toutes les cartes et ce que représentent tous les objets présentés)

Pour le détail des règles et du déroulement du jeu : jouer, découvrir, composer la famille « idéale », voir la rubrique des 7 à 10 ans.





Jeu:  Des M&M’s pour des définitions


Découvrir le sens des mots : Foi – Opinion – Croyance – Témoignage – Prosélytisme.
Donner à chaque jeune (individu ou groupe) un nombre identique de M&M’s.
Chacun va maintenant devoir parier sur la meilleure définition à donner à chaque terme (successivement), sur la base d’une définition telle qu’on peut la trouver dans un dictionnaire (nom masc, fem, neutre etc, étymologie …)

Principe : chaque participant réfléchit à une définition du mot « FOI » , il peut même l’écrire pour lui. (3 minutes)
Au bout du temps imparti, chaque participant va parier un certain nombre de M&M’s (de 1 à 5 en fonction de sa certitude à avoir ou non la meilleure définition – 1 il n’est pas trop sûr, jusqu’à 5 s’il est très sûr ! – Celui ou celle qui est le plus proche de la meilleure définition remporte toutes les mises ;)
On recommence la procédure avec chaque mot.



Etre un témoin:


Témoignage : dire son positionnement par écrit.
Nous revenons maintenant aux deux feuilles du départ pour reprendre un temps de débat en silence. Avec tout ce qui vient d’être partagé : a-t-on changé d’avis ? de position ? d’idée ?
Chacun est invité à trouver un slogan, une idée forte, qu’il écrira sur une troisième feuille prévue à cet effet pour à la fin réaliser une affiche commune au groupe.



Chanter:


L’occasion de reprendre la chanson du Grand Kiff 2016 : Et vous qui dites-vous que je suis : https://youtu.be/Q-WudWOJxq4





Temps de prière:


Parler des injustices que vivent différentes communautés, citer un exemple et dire une prière … L'animateur peut commencer … Et laisser les jeunes s'exprimer par la suite.




CROIRE EN PROTESTANT


Chacun sait que le protestantisme est né dans la douleur. La confrontation violente à un catholicisme exclusiviste revendiquant pour lui seul la possession de la vérité fut vécue comme un événement fondateur. Face à ce qui lui apparait comme une prétention exorbitante et un peu ridicule qui traverse l’humanité tout entière, le théologien protestant répond par un éclat de rire : Soli Deo Gloria ! – A Dieu seul soit la Gloire ! Ce grand principe théologique qui parcourt tout le protestantisme dans son histoire autant que dans ses courants théologiques vient faire obstacle et « protestation » (au sens d’instance critique) face à tout ce qui pourrait prétendre vouloir prendre la place de Dieu : pour les chrétiens, la Vérité est une personne qui échappe à toute velléité de maîtrise et de possession. Une limite est donc posée à tous les prétendants à l’absolu (science, médias, système économique, système politique ou religion). Le pluralisme nait de cette limite.
Mais on veillera tout autant à ne pas tomber de Charybde en Scylla en quittant l’exclusivisme sectaire pour s’abandonner dans les bras trompeurs d’un relativisme naïf et indifférencié. Non, tout ne se vaut pas et il ne faudrait pas ici non plus céder aux sirènes post-modernes qui cherchent à nous faire confondre sincérité et vérité. C’est ici que le protestant répond par une seconde « protestation » (cette fois dans son sens étymologique d’attestation et de témoignage devant des tiers) : Sola Fide – Par la Foi seule ! Cette seconde veine pose l’expérience existentielle de la rencontre avec son Dieu comme définitivement salutaire. La conscience devient donc le lieu où le croyant se retrouve seul devant son Dieu. Par là-même, elle en devient inaliénable et instaure une liberté imprenable.
Un espace est donc ouvert devant nos pas pour un dialogue ouvert et exigeant, œcuménique autant qu’interreligieux, porté par une éthique de la discussion – parfois conflictuelle mais ce n’est pas forcément un malheur – qui ne fasse l’économie ni de la vérité ni de la liberté de conscience. N’est-ce pas là la clé de voûte d’une démocratie dont la solidité s’éprouve par la pression réciproque que les convictions bien pesées exercent les unes sur les autres ?


__________________________________________________________________________

ANNEXES





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire