Pages

Libellés

Catéchèse du projet Son et Lumière

Dans le cadre du projet "Son et Lumière" sur le thème de:"La liberté de conscience de Martin Luther à Martin Luther King", nous vous proposons ici une série de modules de Catéchèse qui sont désormais rangés dans des pages répertoriées sur la colonne d'accès de droite.
Seul le dernier module édité sera affiché dans les articles, sur la page centrale...


ATTENTION: Les rubriques consacrées au contexte historique sont désormais disponibles à l'écoute sur le site de Radio Grille Ouverte.

En effet, pour la célébration des 500 ans du Protestantisme, une série d'émissions a été conçue à partir de ces textes, enregistrés en version audio, elles sont intitulées : "95 thèses, 95 émissions". Pour les trouver, rendez-vous à l'adresse suivante : http://www.protestants2017.org/1517-95-theses-2017-95-emissions-de-radio/

Bon travail à tous!

Module 3: La conscience manipulée, fanatisée _ L'assassinat d'Henry IV

ENJEUX



L’enjeu principal de ce module consiste à réfléchir à la question du fanatisme compris comme une prétention à détenir la vérité et de la manipulation entendue comme une captation de la liberté d’autrui. Pour cela, nous avons choisi de raconter l’histoire de l’assassinat du roi Henri IV, signataire de l’Edit de Nantes, un des premiers jalons vers une reconnaissance de la liberté de conscience. C’est pour nous l’opportunité de nous intéresser aux motivations de Ravaillac. Qu’est ce qui a bien pu motiver cet obscur inconnu à vouloir tuer le Roi de France et de Navarre ? Complot géopolitique ? Manipulation d’un faible ? Auto-radicalisation d’un fanatique en herbe ? Les enjeux sont ici d’une actualité criante.

a. Mots-clés


Henri IV, influences, envies, autorité, obéissance, foi, meurtre, conscience, manipulation, liberté, soumission, discerner, choisir


b. Enjeux théologiques


Les fanatiques nous font froid dans le dos. Ils semblent inaccessibles à toute discussion, à toute réflexion, à tout questionnement. Ils savent. Ils affirment. Ils ne se trompent jamais (du moins, le croient-ils) puisqu’ils sont du côté de la Vérité. Dans leur monde, aucune place pour le doute, le questionnement, la réflexion. On dirait qu’ils sont ailleurs, comme branchés sur une source qui leur serait réservée. Ça fait d’eux des « étrangers » au milieu du commun des mortels. On les compare facilement à des monstres. Il semble qu’il y ait quelque chose d’inhumain en eux.

D’ailleurs, cela nous arrange un peu de penser qu’ils ne font pas partie de notre monde : il est plus facile de les pointer du doigt pour les dénoncer et les rejeter. Les barbares, ce sont les autres. Pas d’amalgame possible : il y a « eux » et « nous ».

Mais est-ce que la réalité est aussi simple ? Est-ce qu’on ne serait pas en train de se cacher la tête dans le sable comme font les autruches pour tenter de ne pas voir ce qui nous fait peur ? Est-ce que ces fanatiques qu’on désigne comme des montres ont définitivement cessé de faire partie de la communauté des Humains ou est-ce qu’au contraire ils dévoilent le côté obscur qu’il y a en chacun et qu’on n’a pas envie de voir ?

Ne faudrait-il pas avouer la vérité ? Parfois, il suffit de fermer les yeux pour retrouver en nous cette part sombre qui nous fait si peur : tentations, pulsions de meurtre, envie de vengeance, assauts de colère, haine, jalousie ou ressentiment… Quand on y pense, il ne faut pas grand-chose pour tomber dans la radicalisation et le fanatisme : quelques blessures mal soignées, un grand besoin d’être aimé et reconnu, l’envie d’avoir des réponses simples à des questions complexes, le rêve d’une vie intense et forte, quelques mauvaises rencontres, un discours un peu charismatique… Et le lion qui dormait en nous se réveille soudain capable de tout dévorer. Il y a une part potentiellement monstrueuse dans chaque être humain.

Face à elle, on peut se demander si la conscience, ce n’est pas cette part, si fragile en nous, dont il faut prendre soin… Elle seule semble en mesure de nous aider à ne pas laisser libre cours au côté obscur de la force.

Y a-t-il seulement quelque moyen pour protéger la conscience des manipulateurs et des idéologies, pour essayer de la maintenir dans la lumière ? Un bel enjeu pour la liberté de penser…


OBJECTIFS PEDAGOGIQUES ET TEXTES BIBLIQUES


4 - 6 ans :                                                                                                                           


- Je découvre que je n’ai pas toujours raison mais que Dieu m’aime toujours malgré mes erreurs : Parabole du fils qui a décidé de partir de chez lui (Luc 15, versets 11 à 32)


7 - 10 ans :                                                                                                                           

- Je découvre que tout le monde peut se tromper et qu’il ne suffit pas de penser qu’on a raison pour que ce soit vrai : Parabole du fils qui a décidé de partir de chez lui (Luc 15, versets 11 à 32)


11 – 14 ans :                                                                                                                           

- Je découvre que le groupe n’a pas toujours raison et qu’il peut être manipulé : La foule exige la mort de Jésus (Jean 19, versets 1 à 16)
- Je découvre et j’apprends à identifier les influences que je subis et j’essaie de trouver le chemin de ma liberté : La foule exige la mort de Jésus (Jean 19, versets 1 à 16)


15 ans et plus:                                                                                                                   


- Je découvre que le groupe n’a pas toujours raison et que tout le monde peut être manipulé : La foule exige la mort de Jésus (Jean 19, versets 1 à 16)
- Je découvre et j’apprends à identifier les influences que je subis et et j’essaie de trouver le chemin de ma liberté : La foule exige la mort de Jésus (Jean 19, versets 1 à 16)
- J’identifie à qui je fais confiance pour croire ce que je crois. Je comprends la nécessité de faire des choix « en conscience » :
- Abraham doit-il sacrifier son fils ? De la nécessité d’apprendre à discerner la voix de Dieu (Genèse 22, 1-14)
- Nicodème vient en cachette pour essayer de découvrir par lui-même qui est Jésus (Jean 3, versets 1 à 21)
- La parabole du bon grain et de l’ivraie ou la nécessité d’apprendre à discerner, de renoncer à posséder la vérité et de ne pas se prendre pour le juge (Matthieu 13, 24-30)



POUR ENTRER DANS L'HISTOIRE...



a. L’assassinat de Henri IV, le récit.

Pour la version audio, suivre le lien Texte audio

14 mai 1610 dans le quartier des Halles à Paris. La Rue de la Ferronnerie est bondée comme d’habitude. D’un côté les échoppes construites de bric et de broc empiètent sur le passage, de l’autre le cimetière des Saints Innocents. Au milieu grouille une foule de gueux. Ici une charrette à bras pleine de foin, là des marchands ambulants. Comme toujours, la Rue bruisse de mille rumeurs. En ce moment, elle ne parle que du couronnement de la reine, Marie de Médicis, la veille à Saint-Denis : pourquoi le roi a-t-il tant tardé ? 10 ans déjà qu’ils sont mariés… La Rue prétend qu’il n’a accepté qu’à cause de cette guerre qu’il vient de déclarer aux puissants Habsbourg catholiques. Et la Rue s’offusque de ce que le roi de France préfère défendre les intérêts des princes protestants. Tiens : l’autre jour, à l’auberge des Cinq Croissants, on a entendu des soldats du régiment des gardes se vanter : « Nous, on est prêts à partir en guerre contre le pape si le roi nous le demande ! » Faire la guerre au pape, n’est-ce pas faire la guerre à Dieu lui-même ? Quand on vous le dit qu’il est resté protestant celui-là… Le roi de France est un huguenot hérétique ! S’il s’est fait catholique c’est uniquement pour avoir le trône. Trois fois déjà il a changé de religion. Pourquoi croyez-vous qu’il refuse de convertir tous les huguenots ? Parce que ce n’est qu’une conversion de façade. Mensonge ! D’ailleurs, il suffit de voir son entourage le plus proche pour s’en convaincre : le duc d’Epernon, Duplessis-Mornay, Turenne ? Tous des huguenots ! Et le surintendant des finances, Maximilien de Béthune, duc de Sully, le super-ministre qui a l’œil et la main sur tous les projets du roi ? Encore un huguenot !

Déjà en 1598, en signant le diabolique « Edit de Nantes » négocié avec les députés protestants, il avait forcé le Parlement à accepter que ceux de la Religion Prétendue Réformée aient le droit de célébrer leur culte dans le royaume très catholique. Rendez-vous compte : deux religions différentes dans le même royaume, quel scandale, quelle honte ! On dit même que le roi aurait déclaré : « Ceux qui suivent tout droit leur conscience sont de ma religion et moi je suis de celle de tous ceux qui sont braves et bons ! »

Le « bon » roi Henri ? C’est bien pour la légende, ça… Henri IV est détesté par beaucoup. Roi de France lui ? La Rue sait qu’il n’est que le petit cousin au 28ème degré de son prédécesseur Henri III. Pour elle, ce n’est qu’un usurpateur, rien de plus ! Et en plus, allez savoir si cette guerre qui s’annonce, ce n’est pas juste un moyen pour le roi d’aller rechercher sa dernière conquête, cette petite Charlotte de Montmorency que son cocu de mari a essayé de mettre à l’abri chez le prince Albert à Bruxelles ? Henri IV un roi très chrétien ? Non, juste un trousseur de jupons sans la moindre espèce de morale, rien de mieux.

Hérétique, hypocrite, usurpateur, immoral… La liste est longue. Personne n’ose réclamer ouvertement sa mort mais c’est tout comme. Depuis peu les rumeurs les plus folles circulent dans la Rue. On est allé jusqu’à distiller l’idée ici ou là que le roi préparerait en secret le massacre des catholiques. La Rue murmure qu’il veut venger le massacre des protestants du 24 août 1572. Une « Saint-Barthélemy » à l’envers en quelque sorte. Et il n’y aurait personne pour arrêter ce tyran ?

Si bien sûr. Les candidats ne manquent pas. Encouragés par les prêches des jésuites, plus de 20 « bons » chrétiens ont tenté de mettre fin au règne de l’usurpateur. Jean Chastel, Pierre Ouin, Julien Guédon… En cachette, la Rue vénère leur souvenir comme de saints martyrs.

La Rue de la Ferronnerie bruisse de mille rumeurs. Et là justement, à l’auberge du « Cœur Percé », un colosse rouquin se sent investi d’une mission divine. François Ravaillac, il s’appelle. Il arrive d’Angoulême. Un pauvre gars un peu paumé. Il est là attablé avec les autres. Mais devant sa chopine, il a le regard perdu dans le lointain, comme s’il était déjà ailleurs. On a l’impression qu’il est habité. Il entend qu’on lui parle, qu’on lui murmure à l’oreille. Complot ? Manipulation ? Auto-radicalisation ? Hallucinations mystiques ? Qui le sait ? Le plus important c’est que, lui, il boit ces paroles de la Rue qu’il croit venues directement du Ciel.

— François, François, réveille-toi ! La Sainte Eglise a besoin de toi.

— Je suis prêt, Seigneur, je suis prêt !

— François, tu te souviens de ce que disaient tes oncles maternels, chanoines de la cathédrale d’Angoulême ?

— Oh oui, je m’en souviens très bien : « Un bon huguenot, c’est un huguenot mort ! » Depuis tout petit je sais cela, et j’ai toujours entendu les prêches de nos bons pères jésuites qui nous le rappellent : les protestants ne sont que canailles et vermines.

— Alors, qu’est-ce que tu attends pour répondre à l’appel de l’Eglise ?

— Mais j’ai bien essayé de rentrer chez les pères feuillants et aussi chez les jésuites mais ils n’ont pas voulu de moi.

— Ils ne t’ont rejeté que parce qu’ils voulaient te mettre à l’épreuve ! Il ne tient qu’à toi de leur prouver que tu es à la hauteur.

— Mais que faut-il que je fasse alors ?

— Affronte le Dragon Rouge de l’Apocalypse !

— Le Dragon Rouge de l’Apocalypse ?

— Mais oui ! Tu connais la prophétie de l’Apocalypse selon Saint Jean, chapitre 12 : « Alors un autre signe apparut dans le ciel : c’était un dragon rouge feu. (…) Il y eut un combat dans le ciel : Michaël et ses anges combattirent contre le dragon. Et (…) il fut précipité, le grand dragon, l’antique serpent, celui qu’on nomme Diable et Satan, le séducteur du monde entier (…) et j’entendis une voix forte qui, dans le ciel, disait : voici le temps du salut, de la puissance et du règne de notre Dieu, et de l’autorité de son Christ… »

— Oui bien sûr mais euh… je… euh…

Ravaillac semble ne pas comprendre.

— Rappelle-toi les signes que tu as reçus : les hosties dans le ciel, l’odeur de soufre, le feu…

— Ah ça oui, je les vois toutes les nuits !

— Alors tu comprends n’est-ce pas ? Le Dragon Rouge, c’est Henri de Navarre l’usurpateur, le séducteur, l’antique serpent menteur… Et toi tu es le nouvel archange Michaël !

— Et tu n’as rien à craindre : le peuple tout entier est derrière toi, il te soutient.

— Et ton salut éternel t’est acquis définitivement… Alors va affronter le Dragon !


14 mai 1610, le carrosse du bon roi Henri est bloqué dans la Rue de la Ferronnerie par la charrette pleine de foin. Les gardes à pied ont décidé de gagner du temps en coupant par le cimetière des Saint Innocents. Ravaillac en profite pour grimper sur la roue. De son grand couteau de cuisine, il frappe. Trois fois.


Il est possible de retrouver ce récit :
- sous format audio à l’adresse suivante : (à venir…)
- dans le DVD du spectacle : (à venir …)


b. Le contexte historique


Les faits

Le 14 mai 1610 le roi Henri IV est assassiné rue de la Ferronnerie par Jean-François Ravaillac alors qu’il se rendait chez son surintendant des finances le Duc de Sully. Acte isolé ? Complot ? Manipulation ? Encore aujourd’hui la question demeure.

Le contexte immédiat

Le couronnement de Marie de Médicis a lieu la veille à Saint Denis : couronnement plusieurs fois retardé depuis le mariage contracté en 1600 en raison de différents personnels et pour des raisons politiques, le couronnement signifiant la régence de la reine (une Medicis-Habsbourg) en cas de décès du roi.

Le contexte général

A l’intérieur du royaume : « pacification » du royaume à coup d’armes et d’édits. Le roi Henri IV, héritier du trône après l’assassinat d’Henri III en 1589, mort sans descendance (du fait de ses « Mignons », dénoncés par les protestants qui souhaitaient aussi interdire la danse), met du temps à imposer son autorité : conquêtes militaires de certaines parties du royaume qui refusent son autorité, conversion au catholicisme en 1593 avant d’être sacré roi en 1594 à la cathédrale de Chartres.... Finalement le Pape accorde son absolution en 1595.

Henri IV est profondément chrétien mais sans croire à la nécessité d’une confession donnée : « ceux qui suivent tout droit leur conscience sont de ma religion et moi je suis de celle de tous ceux qui sont braves et bons ». L’Edit de Nantes de 1598, acte avant tout d’affirmation du pouvoir royal, ne satisfait aucun des extrémismes : il essuie une vingtaine de tentative d’assassinat.

A l’extérieur : la France et Espagne sont en paix depuis le traité de Vervins (1598) mais des tensions se font jour et Henri IV cherche des alliés pour contrer les Habsbourg et le roi d’Espagne : Venise, la confédération suisse, la maison de Savoie et surtout les 7 Provinces Unies protestantes qui se rebellent face aux catholiques hollandais, parties intégrantes du royaume espagnol.

Un autre événement est susceptible de mettre le feu aux poudres : la succession du duc de Clèves et Juliers, catholique mort sans descendant. Plusieurs princes catholiques et protestants revendiquent la succession et l’empereur Saint Romain Germanique Rodolphe II occupa les duchés dans l’attente d’une solution. En outre, “l’enlèvement innocent” de Charlotte de Montmorency (épouse du prince de Condé, lui-même héritier du trône en cas de non descendance d’Henri IV), sur qui Henri IV a des vues, n’arrange pas les choses : le prince de condé se réfugie dans la Bruxelles espagnole afin que sa femme échappe aux visées du roi.

Cette politique favorable aux protestants de Hollande et contre l’Espagne et l’empire catholiques ravive les anciens ligueurs en France, persuadés que la conversion d’Henri IV n’est que pure façade, d’autant qu’il reste entouré de bon nombre de protestants, à commencer par Sully. Les prêches du Père Gonthier devant la Cour lors des cérémonies de l’Avent 1609 qualifient les protestants de « vermines » et de « canailles », alors que bruissent des rumeurs selon lesquelles Henri IV préparait une Saint Barthélémy inversée.

Malgré des nombreux bénéficiaires de sa mort, tant à l’intérieur du royaume qu’à l’extérieur, cet assassinat reste « l’une des plus grandes énigmes de l’histoire de France » (Jean-Pierre Babelon) : qui a réellement assassiné Henri IV ? Autrement dit, y a-t-il un ou des commanditaires ? S’il n’y a pas de commanditaires directs, n’y a-t-il pas des commanditaires indirects qui ont permis, justifié cet assassinat?



MÉTHODES D'ANIMATION



Tranche d’âge
Animation proposée
Matériel nécessaire
 (voir détails dans les annexes)
4-6 ans
Coloriages de la parabole
Rejouer l’histoire avec les playmobils
Confectionner le repas de fête avec pâte à sel ou à modeler
Playmobils

Images de la parabole à colorier
Histoire illustrée

Pâte à sel ou à modeler, dinette

7-10 ans
Histoire à remettre dans l’ordre
Rejouer l’histoire en groupe
Compléter la BD

Histoire dans le désordre


BD à compléter

11-14 ans
Création d’un logographe
Procès :
-          Qui a décidé de tuer Jésus ?
-          Ravaillac : complot, manipulation ou fanatisme ? 
Cluédo

Grande feuille A3, papiers de couleur, ciseaux, colle, feutres
Jeu de Cluédo
15 ans et +
Débat sur la vidéo « l’expérience de Milgram »
Débat sur la peine de mort
Vidéoprojecteur / ordinateur
Inviter des membres de l’ACAT


ANIMATIONS PAR TRANCHES D'AGES


Enfants de 4 à 6 ans                                                                          



Objectifs de Séance


Je découvre que je n’ai pas toujours raison mais que Dieu m’aime toujours malgré mes erreurs.


Texte biblique : Luc 15, 11-32



La parabole du fils qui a décidé de partir de chez lui (Luc 15, 11 à 32) donne l’occasion de se pencher sur le cheminement de ce fils cadet qui choisit de considérer son père comme s’il était mort (en réclamant son héritage) et de partir vivre sa propre vie. Jusqu’au moment où il découvre qu’il s’est trompé… Mais est-ce déjà trop tard ?

Narration du texte : utiliser comme support la BD ci-dessous ou un livre (il en existe de nombreux) pour raconter l’histoire. On peut aussi la jouer avec des playmobils. Pour s’assurer de la compréhension du texte, faire rejouer la scène aux enfants à l’aide des playmobils.

Discussion: 


Quelques questions pour entrer dans le texte:

- Quels sont les personnages de la parabole ?
- Des trois personnages (le fils cadet, le fils aîné, le père), qui s’est trompé ? qui a eu raison ? Pourquoi
- Qu’est-ce qui a permis au fils cadet de découvrir qu’il s’était trompé ? Quelle était son erreur ? Est-ce qu’il a eu tort de vouloir vivre sa vie ou est-ce qu’il s’est trompé sur sa façon de voir son père ?
- Pourquoi le fils aîné est-il certain d’avoir raison ? Que faudrait-il pour qu’il découvre qu’il se trompe lui aussi ?
- Duquel des deux fils vous sentez-vous le plus proche ? Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de vous rendre compte que vous aussi vous vous trompez ?
- A qui faites vous confiance ? Pourquoi ? Est-ce que vous pensez qu’il ne se trompe jamais ?


Etre témoin

- Est-ce que c’est très grave de se tromper ? Pourquoi ?
- Est-ce que vous pensez que les adultes se trompent aussi parfois ? Pourquoi ? C’est ici l’occasion pour les catéchètes de témoigner de leurs erreurs…
- Que nous inspire l’attitude du père ? Est-ce normal ? C’est aussi l’occasion ici de témoigner de l’amour de Dieu pour nous en dépit de nos doutes et de nos erreurs.



Activité : chemin à trouver, coloriages de la parabole




Autres coloriages et support de l’histoire en images sur le blog « catessentiel »
https://kt100ciel.blogspot.fr/



Prière :

Jésus tu es mon ami
Alors je peux te dire la vérité
C’est vrai que je veux toujours avoir raison
Je sais que tu ne m’en veux pas
Je me sens plus léger
Parce que je peux t’avouer
Que je me suis déjà trompé.



Enfants de 7 à 10 ans                                                                        



Objectifs de Séance: 


Je découvre que tout le monde peut se tromper et qu’il ne suffit pas de penser qu’on a raison pour que ce soit vrai : Parabole du fils qui a décidé de partir de chez lui (Luc 15, 11-32)


Texte biblique : Luc 15, 11-32



Un fils cadet qui part vivre sa vie tout seul comme si son père était mort. Un fils aîné qui reste bien sagement à la maison. Et pourtant les deux se trompent mais ils ne le savent pas encore ! L’un et l’autre devront faire un chemin personnel pour prendre conscience qu’ils se sont trompés. Il faudra que le père courre de l’un à l’autre pour les aider dans ce cheminement intérieur. Il s’agit pour eux de découvrir que la sincérité n’est pas toujours un gage d’être dans la vérité absolue !


Vidéo: Le Fils prodigue

Vous trouverez la parabole en version dessin animé à l'adresse suivante:  www.theobule.org - le fils prodigue



Discussion:


Quelques questions pour entrer dans le texte:

- Quels sont les personnages de la parabole ?
- Quelle est l’évolution de chacun des personnages ? Essayer de retracer le cheminement de chacun
- Des trois personnages, qui s’est trompé ? qui a eu raison ?
- Le fils cadet a considéré son père comme mort et a réclamé son héritage avant de partir vivre sa vie. Est-ce qu’il s’est trompé ? Pourquoi ? L’histoire raconte comment et pourquoi il a décidé d’essayer de revenir en arrière… Qu’est ce qui lui a fait découvrir son erreur ? Quelle était son erreur : avoir voulu être libre ou avoir pensé que son père considérait ses enfants comme des serviteurs ? Comment son père lui fait découvrir qu’il s’est trompé ?
- Le fils aîné, lui, pense qu’il ne s’est pas trompé en restant près de son père… Et pourtant, est-ce qu’il ne s’est pas trompé lui aussi ? Quelle a été son erreur ? Que faudrait-il pour qu’il en prenne conscience ?
- Duquel des deux fils vous sentez-vous le plus proche ? Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de vous rendre compte que vous aussi vous vous trompez ? Pourquoi est-ce difficile d’avouer qu’on s’est trompé ?
- A qui faites vous confiance ? Pourquoi ? Est-ce que vous pensez qu’il ne se trompe jamais ?
- Est-ce que c’est très grave de se tromper ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui nous aide le plus à découvrir nos erreurs : les punitions ou un geste d’amour ? C’est ici l’occasion de faire découvrir que le père ne cherche pas à punir les erreurs de ses fils mais son amour leur fait prendre conscience qu’il y a un autre chemin possible…


Etre témoin:



- Est-ce que vous pensez que les adultes se trompent aussi parfois ? Pourquoi ? C’est ici l’occasion pour les catéchètes de témoigner de leurs erreurs…
- Que nous inspire l’attitude du père ? Est-ce normal ? C’est aussi l’occasion ici de témoigner de l’amour de Dieu qui nous aide à prendre conscience qu’on s’est trompé de chemin de vie pour revenir.
- En racontant cette histoire, Jésus nous montre que l’amour de Dieu peut nous aider à transformer nos échecs en victoires, nos erreurs en chemin de vérité.



Animation: 



Bande dessinée à compléter:

Ecrire les dialogues sur chaque image

Rejouer l’histoire en l’actualisant : 

Les enfants peuvent changer de rôle alternativement. On peut réaliser une petite vidéo à diffuser lors d’un culte, à mettre sur you tube en mode privé pour les parents.

Histoire à remettre dans l’ordre : 

Noter le bon numéro sous chaque image pour refaire l’ordre chronologique.

Repas de fête : 

Prévoir quelques bonnes choses à partager pour la fin de la séance pour symboliser l’accueil du père.

Bande dessinée et histoires disponibles sur https://kt100ciel.blogspot.fr/ module 3


L'histoire nous en parle: Ravaillac a assassiné le « bon roi » Henri IV



Cf. le récit Page 3
sous format audio à l’adresse suivante : à venir …
dans le DVD du spectacle : à venir …

Jeu : Les étiquettes (devine têtes)


L'animateur colle une étiquette (personnage) à chaque enfant qu'il colle sur son front.
Ensuite, deux par deux les enfants se posent des questions pour deviner qui ils sont.
Tout le monde revient en grand groupe, et dit qui il est !
Chacun dit s’il a des points communs avec son personnage …

Jeu: Cluédo


Petit voyage dans le passé …
Une personne proche d’Henri IV vient et demande au groupe de l'aider à découvrir qui est le meurtrier du roi
Il donne 3 noms de suspects ...l’animateur doit prévoir 3 assistants pour les 3 personnages.

❖ Ravaillac avec un couteau car il pense que Henri IV est contre le pape

❖ Catherine de Médicis avec un chandelier car elle est jalouse du pouvoir

❖ Marie de Médicis avec une flûte car elle sait que son mari ne s'est marié avec elle que par intérêt.


L’animateur donne la feuille de route à trois équipes constituées.


  • Ravaillac – Catherine de Médicis – Marie de Médicis
  • Catherine de Médicis – Marie de Médicis – Ravaillac
  • Marie de Médicis – Ravaillac - Catherine de Médicis



Chaque groupe commence à aller voir son premier personnage et doit rester 5 minutes avant d'aller rencontrer son second et son troisième personnage.

A la fin des rencontres, les 3 équipes se retrouvent dans une pièce pour échanger à propos de leurs rencontres et pour décider ensemble qui est meurtrier.
Discussion autour des réponses, et l'ami d'Henri IV leur demande de trouver une enveloppe dans un endroit défini avec la réponse à l'intérieur … (Par Ravaillac avec un couteau car il pense que Henri IV est contre le pape).
Un des personnages lui a révélé l'identité du tueur !

Faire le lien avec la parabole des deux fils
La découverte de l’identité du tueur dans le jeu du Cluédo doit être l’occasion d’une discussion sur le geste de Ravaillac. Il a cru que Dieu lui demandait de tuer le roi. Il était certain d’avoir raison (on peut faire le parallèle avec Daech si les enfants y pensent). Il a été condamné à mort pour son geste (écartelé)…

  • A partir du message de la parabole, qu’est-ce qui aurait pu le faire changer d’avis et l’aider à découvrir qu’il se trompait ?
  • Imaginez ce qu’il aurait fallu dire à Ravaillac pour lui faire prendre conscience qu’il se trompait.
  • Imaginez que Ravaillac rencontre Dieu (comme le fils cadet est revenu vers son père) : imaginez la demande de Ravaillac et la réponse de Dieu ?



Prière :



Jésus tu es mon ami
Alors je peux te dire la vérité
C’est vrai que je veux toujours avoir raison
Je sais que tu ne m’en veux pas
Je me sens plus léger
Parce que je peux t’avouer
Que je me suis déjà trompé.

Ou prière libre à l’aide d’un support (galet)
ou cube de prière sur lequel on a écrit un mot sur chaque face : vérité, mensonge, amour, recherche, erreur, foi…


Enfants de 11 à 14 ans                                                                      



Objectifs de Séance: 


Je découvre que le groupe n’a pas toujours raison et qu’il peut être manipulé
Je découvre et j’apprends à identifier les influences que je subis et j’essaie de trouver le chemin de ma liberté

Accroche pour découvrir le texte Biblique :


Donner aux enfants les versets dans le désordre, reconstituer l’histoire pour la lire.

Le texte biblique: Jean 19, versets 1 à 16 : la foule réclame la mort de Jésus



Jésus se retrouve face à une foule en furie qui hurle, crie, tempête pour exiger sa mort. Une semaine avant, elle l’acclamait comme un roi à son entrée à Jérusalem monté sur un âne (cf. Matthieu 21, 1-11). Que s’est-il passé pour qu’elle veuille lyncher celui qu’elle vénérait il y a juste quelques jours encore ? Qu’est-ce qui a bien pu lui “retourner la tête”, lui faire changer d’avis à ce point pour qu’elle veuille maintenant le voir mourir ? Bien pire, la foule en est même venue à préférer relâcher le brigand Barabbas (cf. Matthieu 27, 11-26) que de laisser la vie sauve à Jésus ! Il faut mener l’enquête pour retrouver les motivations de sa condamnation à mort.
Cette histoire donne l’occasion de réfléchir à ce qui a bien pu façonner la décision de la foule. Est-ce une décision libre et mûrement réfléchie ? Est-ce une condamnation juste après un procès équitable ? Ou est-ce un lynchage public ? Qui a intérêt à cette décision ? Qui décide en fin de compte ? N’est-ce pas le fruit d’une manipulation de la foule pour des raisons politiques ou religieuses ?
Ponce Pilate le gouverneur romain, est-il le seul à détenirl’autorité politique, le seul habilité à prendre la décision de condamner un homme à mort ? Jésus est-il condamné à mort pour un motif politique comme “roi des juifs” qui contesterait l’autorité de Rome ou comme agitateur révolutionnaire cherchant à provoquer un soulèvement populaire contre Rome ?
Les pharisiens et les autres autorités juives donnent des arguments religieux à sa condamnation : Jésus se serait “fait” Fils de Dieu ? D’abord il faudrait trouver un texte dans la loi juive (dans l’Ancien Testament) qui interdit à un homme de se prétendre fils de Dieu (cf. par exemple le Ps 2 qui donne le titre de Fils de Dieu au Roi David lors de son intronisation royale). Ensuite il faudrait prouver la véracité de cette accusation : est-ce qu’il y a un passage de l’Evangile où Jésus se “fait” fils de Dieu (cf. le Prologue de Jean 1, 1-14 qui déclare que Jésus est Dieu AVANT même la création du monde) ?
Qui a poussé la foule dans cette direction ? Cette question des motivations d’une mise à mort se retrouve à peu près dans les mêmes termes que lors de l’assassinat du roi Henri IV par Ravaillac : motifs politiques ? religieux ? fanatisme ? manipulation ?





Discussion: 

Analyser les différentes étapes qui ont amené à l’arrestation, au jugement et à la condamnation de Jésus : qui a pris la décision, (les Romains, les chefs juifs ou la foule ?) est ce que quelqu’un est manipulé ? si oui comment ? comment Pilate essaie-t-il de résister à la pression de la foule ? quels arguments sont développés par ceux qui veulent la mort de Jésus ?
Pouvez-vous trouver des exemples dans l’actualité de situations similaires (sans forcément aller jusqu’à la mort).
Qui vous informe de ce qui se passe autour de vous ? comment être sûr que c’est la vérité ?
Identifiez ce qui vous touche personnellement dans un film ou l’actualité par exemple et expliquez pourquoi. Y a-t-il des films ou des émissions de télévision que vous refusez de voir ? Des évènements qui vous ont marqué ? L’intérêt consiste à faire prendre conscience de ce qui m’influence et notamment le pouvoir des images.
L’animateur veillera à valoriser dans la discussion la nécessité d’apprendre à penser par soi-même, savoir résister aux méthodes de manipulations utilisées par les professionnels des médias, de la publicité, de la politique … savoir dire non aux autres, et à oser exprimer ses convictions…même à contre-courant…



Etre témoin:

Demander aux enfants de raconter une situation au cours de laquelle ils ont ressenti la pression du groupe (copains de la classe, club de sport, famille…) et la difficulté de s’en démarquer. Il est nécessaire que l’animateur oser témoigner de son vécu personnel sur ce thème notamment sur la difficulté d’oser dire sa foi chrétienne dans une société presque totalement sécularisée.

Vidéo : Les techniques de la manipulation

Vous pouvez ne regarder que le début de la vidéo pour donner envie aux jeunes de la visionner entièrement chez eux plus tard, car elle est un peu longue.

"Tous manipulés" https://www.youtube.com/watch?v=PGxUO2tlKPo&list=PLW5H6tUZ9VZA3M9JdD3smMcceVYmJ-U20&t=143s&index=8





Animation : Qui est responsable de la mort de Jésus?



L'objectif est de mettre en scène le procès des différents responsables de la mort de Jésus, chacun des accusés pouvant être considéré comme ayant joué un rôle dans sa mise à mort.
Recréer un tribunal en répartissant les rôles entre les enfants : avec des juges, des avocats, des témoins, des experts, des accusés.
Il s'agit de répondre à la question : « Qui est responsable de la condamnation à mort de Jésus ? » :
- Texte biblique : Jean 19, 1-16
- Temps de préparation avec le texte biblique (1/2 heure)
- Temps de plaidoiries (5 mn pour chaque partie : défense et accusation)
- Temps du jugement (10 mn)
- Accusés : Ponce Pilate, les chefs des juifs, la foule
- Discussion : l’enjeu consiste à faire prendre conscience aux enfants de la dilution des responsabilités, chacun essayant de faire porter le chapeau à l’autre




Activité : création d’un logographe


Trouver un ou plusieurs mots clés dans le texte et les illustrer en collant des lettres et décorer l’affiche pour illustrer le ou les mots choisis. La ou les affiches pourront êtres exposées et expliquées par les enfants lors d’un culte.
Explications avec le lien ci-dessous :
http://www.kt42.fr/2016/06/creer-un-logographe-panneau.html



L'histoire nous en parle: Ravaillac a assassiné le « bon roi » Henri IV



Cf. le récit Page 3
sous format audio à l’adresse suivante : (à venir …)
dans le DVD du spectacle : (à venir …)

Jeu : Les étiquettes (devine têtes)


L'animateur colle une étiquette (personnage) à chaque enfant qu'il colle sur son front.
Ensuite, deux par deux les enfants se posent des questions pour deviner qui ils sont.
Tout le monde revient en grand groupe, et dit qui il est !
Chacun dit s’il a des points communs avec son personnage …

Jeu: Cluédo


Petit voyage dans le passé …
Une personne proche de Henri IV vient et demande au groupe de l'aider à découvrir qui est le meurtrier du roi ? Il donne 3 noms de suspects ...l’animateur a besoin de 3 assistants pour les 3 rôles ci-dessous :

❖ Ravaillac avec un couteau car il pense que Henri IV est contre le pape

❖ Catherine de Médicis avec un chandelier car elle est jalouse du pouvoir

❖ Marie de Médicis avec une flûte car elle sait que son mari ne s'est marié avec elle que par intérêt.


L’animateur donne la feuille de route à trois équipes constituées.


  • Ravaillac – Catherine de Médicis – Marie de Médicis
  • Catherine de Médicis – Marie de Médicis – Ravaillac
  • Marie de Médicis – Ravaillac - Catherine de Médicis



Chaque groupe commence à aller voir son premier personnage et doit rester 5 minutes avant d'aller rencontrer son second et son troisième personnage.

A la fin des rencontres, les 3 équipes se retrouvent dans une pièce pour échanger à propos de leurs rencontres et pour décider ensemble qui est meurtrier.
Discussion autour des réponses, et l'ami d'Henri IV leur demande de trouver une enveloppe dans un endroit défini avec la réponse à l'intérieur … (Par Ravaillac avec un couteau car il pense que Henri IV est contre le pape).
Un des personnages lui a révélé l'identité du tueur !

Faire le lien avec le récit de la foule qui exige la mort de Jésus

La découverte de l’histoire de l’assassinat de Henri IV par Ravaillac doit être l’occasion d’investir ce qui a été discuté autour du texte biblique (Jean 19, 1-16).
On remarquera assez facilement le parallèle des situations : la foule manipulée crée les conditions d’un assassinat politico-religieux, la dispersion de la responsabilité (dans les deux cas, il semble très difficile de dénoncer qui porte la responsabilité d’avoir pris la décision).
Cette discussion sera l’occasion de réfléchir avec les adolescents sur la question de leur liberté de penser, de prendre des décisions, des lieux de manipulation possible, des motivations cachées…qui a intérêt ou est susceptible de chercher à les manipuler ?

Prière: 

On peut utiliser un support pour aider les enfants à s’exprimer : mettre à disposition des petits papiers avec des mots déjà écrits ou les inscrire sur un dé de prière que chacun lance pour découvrir un mot (ou une expression)
Par exemple utiliser les mots : vérité, mensonge, recherche, erreur, étiquette, mort, foi, amour…



15 ans et plus                                                                                     




Objectifs de Séance: 


- Je découvre que le groupe n’a pas toujours raison et que tout le monde peut être manipulé. Je découvre et j’apprends à identifier les influences que je subis et et j’essaie de trouver le chemin de ma liberté : La foule exige la mort de Jésus (Jean 19, versets 1 à 16). Cf. Pages 12 à 14.
- J’identifie à qui je fais confiance pour croire ce que je crois. Je comprends la nécessité de faire des choix « en conscience » :

Abraham doit-il sacrifier son fils ? De la nécessité d’apprendre à écouter la voix de Dieu, l’entendre et surtout comprendre la volonté de Dieu (Genèse 22, 1-14)

Variante 1 : Nicodème vient en cachette pour essayer de découvrir par lui-même qui est Jésus (Jean 3, versets 1 à 21)

Variante 2 : La parabole du bon grain et de l’ivraie ou la nécessité d’apprendre à discerner, de renoncer à posséder la vérité et de ne pas se prendre pour le juge (Matthieu 13, 24-30)


Le texte biblique : Jean 19, 1-16



Pour les catéchètes qui souhaitent insister sur le 1er objetif, se reporter aux pages 12 à 14


Le texte biblique : Genese 22, 1-14: le sacrifice d'Isaac

Jusqu'où peuvent aller nos actes à l'épreuve de la foi ?

Abraham est le père dans la foi pour les religions juive, chrétienne et musulmane et il est la figure principale du livre de la Genèse rédigé entre les VIIème et Vème siècles av. J.-C.
Abraham, qui est d'abord nommé « Abram » (en hébreu : אַבְרָם, ābram = « mon père est grand »), est un descendant de Sem, fils de Noé. Il est fils de Terah et a deux frères, Nahor et Haran.. Haran meurt en laissant un fils, Loth.
Abram épouse sa demi-sœur Saraï (Sarah = princesse en hébreu), qui est stérile.
Alors qu'Abraham est âgé de cent ans, son fils Isaac (= Rire, en hébreu) naît.
C’est en Genèse 22 que l’histoire du sacrifice d’Isaac est racontée. L’héritage général de ce texte montre que la foi d’Abraham envers son Dieu est totale !

NB: Ci-dessous des commentaires inspirés du travail du pasteur Louis Pernot. Il s’agit d’une des analyses possibles de ce texte, il en existe bien d’autres, celle là ne prétend pas détenir « la vérité »…

Pour ce travail, retenons quelques points théologiques importants :
En se basant sur le commentaire de Genèse 22 du pasteur Louis Pernot (voir annexe) reprenant l’analyse de Marie Balmary (cf. Le sacrifice interdit, Paris, Grasset, 1986)

Premier point : le fanatisme

Le fanatisme n’est pas si loin de nous …
Et si Abraham s’était trompé ? Et si au départ, il avait eu une idée de Dieu complètement fausse en imaginant que Dieu exige de lui de tuer son fils. Dieu peut-il vouloir des sacrifices humains ? En détournant son bras et en offrant un bélier à la place pour le sacrifice, Dieu serait alors venu corriger cette fausse compréhension d’Abraham.
Le texte de la Genèse dit que Dieu demande à Abraham d'offrir son fils en « holocauste », terme technique qui désigne un sacrifice rituel qui voit la victime entièrement brûlée pour être offerte au dieu (cf. Lévitique 1, 1-17). Mais le mot « holocauste » en hébreu peut se traduire aussi tout simplement par « pour monter ». Abraham aurait alors compris « sacrifier » quand Dieu voulait peut-être juste dire « fais monter ton fils vers moi », c'est-à-dire : « Va et élève-le, fais-le monter plus haut, fais-lui découvrir une dimension spirituelle ».
Dans la première compréhension de Dieu, Abraham imaginerait qu'il faut absolument cesser de vivre, renoncer à être, pour être fidèle à Dieu, renoncer à toute joie, et à sa propre vie même… Car tuer son propre fils (surtout un fils unique, réalisation inespérée du désir d’Abraham et Sarah déjà vieillards (cf. Genèse 21, 1-7) !) ne peut pas donner de la joie...
Avec une telle manière de comprendre qui est Dieu, Abraham pourrait être considéré comme un intégriste, un fanatique, en confondant la Parole de Dieu avec la projection de ce qu’il imagine. Il croit que Dieu lui demande d’aller jusqu’au bout, jusqu’au sacrifice de son fils. Heureusement, il acceptera quand même de changer sa vision des choses à la dernière minute en sacrifiant le bélier…

Deuxième point : la certitude, être certain peut empêcher d’entendre et de laisser de la place à Dieu ou à d’autres ...

Appliquer des certitudes sans se remettre en cause ne mène qu'à la mort. C’est parce qu’Abraham est certain d’avoir entendu cet appel là qu’il embarque dans sa vision son fils, sans rien lui dire … Il l’enferme dans sa foi. Il lui fait porter le bois du sacrifice, il le charge lui-même du sacrifice qu'il lui impose et qui doit le tuer. Et finalement le lie. (D'ailleurs, dans la tradition juive, ce texte est appelé « La ligature d'Isaac »).

Troisième point : Etre en lien avec Dieu (alliance), marcher avec lui.

Dieu ne veut pas que nous ne soyons rien pour que lui soit tout. Il n'est pas question de nous anéantir pour laisser toute place à Dieu, mais de « faire alliance » avec lui. Or le sens même de toute alliance nécessite de respecter les deux partenaires.
Le but n'est pas de renoncer à vivre, mais d'avancer en harmonie avec les différentes dimensions de son existence et ainsi de servir Dieu. Et en effet, Abraham, finalement, ne tuera pas Isaac, mais AVEC lui il va offrir le bon sacrifice à Dieu.
Il faut marcher, avancer, marcher avec Dieu, marcher vers Dieu, marcher avec ceux que l'on aime, sans chercher ni à les étouffer, ni à les tuer. Et dans cette marche, aller vers l'accomplissement de soi- même et de ce que Dieu attend de nous.

Discussion: 


Demander à chacun ce qu’il pense de cette histoire… et de ce qu'elle peut signifier aujourd'hui (actualisation)
A l’époque d’Abraham, les sacrifices d’enfants - des aînés - n’étaient pas rares. Les croyances de cette époque exigeaient parfois de tels sacrifices - sacrifices à Baal par exemple. Abraham est un homme de ce temps-là. Pourtant son Dieu, qui aussi le nôtre aujourd’hui, ne veut pas du tout que l’on tue des gens ou des enfants juste pour lui faire plaisir ou pour lui dire que l’on croit en lui ! Il le prouve en envoyant un ange arrêter la main d’Abraham et un bélier pour remplacer Isaac.


Animation : Le tableau du “sacrifice d'Isaac”

Commencer par le projeter, sans dire de quoi il s’agit.
Par petit groupe de 4 (autant que de personnages présents sur le tableau : Abraham, Isaac, l’ange, le bélier) inventer l'histoire de la toile : que s’est-il passé pour qu’on en arrive là ? Chaque groupe raconte son histoire sous forme théâtrale et doit finir dans la même position que sur le tableau projeté.

Lecture de Genèse 22, 1-14

Retour sur l’expérience de la mise en scène et discussion sur le texte
  • Qu’est-ce qui peut pousser à tuer ?
  • Nos convictions peuvent-elles nous amener à cet extrême ?
  • Assumons-nous toujours nos actes, même les plus barbares ? ou rejetons-nous la faute sur un autre, sur Dieu ...



Dans l’histoire… et dans l’actualité


Cf. le récit Page 3
sous format audio à l’adresse suivante : (à venir …)
dans le DVD du spectacle : (à venir …)

Ravaillac assassine Henri IV pour des raisons qui restent obscures à ce jour. A-t-il été manipulé par une haute autorité, est-il “victime” d’un complot ou bien a-t-il agi sur une pulsion personnelle? L’objet n’est pas tant de répondre à la question que de chercher à comprendre ce qui peut pousser un être humain à commettre un crime.
Cette question est brûlante d’actualité.
Et moi dans tout ça ? Que me dit ma conscience ?



Vidéo: 


Pour aller plus loin dans la discussion, il est fortement conseillé de regarder avec les jeunes cette vidéo qui retrace l’expérience scientifique de Stanley Milgram qui analyse la question de la soumission à l’autorité et de l’obéissance aveugle aux autorités ! https://youtu.be/wUG_IN5ZdJw
(Cf. annexes)

Etre témoin: 


Inviter des membres de l’ACAT si possible pour ouvrir un débat sur la peine de mort. Possibilité de visionner un passage du film « une peine infinie »
(Cf. détails dans les annexes)


CROIRE EN PROTESTANT

« Le chrétien est l’homme le plus libre, il n’est soumis à personne. L’homme chrétien est en toutes choses le plus serviable, il est soumis à tous. » Cette fière déclaration de Martin Luther qui ouvre ainsi son Traité de la liberté Chrétienne de 1520, pose comme un principe fondateur du protestantisme la libération de toutes les chaînes, de toutes les soumissions, de toutes les manipulations. L’Evangile est créateur de liberté ou il n’est pas. C’est une condition sine qua non. Une sorte de principe d’évaluation des discours et des actes. Il est à remarquer que ce n’est pas la liberté qui crée la foi (au nom d’un soi-disant libre choix) mais bien la foi qui fait naître la liberté (au nom d’une rencontre avec le Christ qui nous arrache à tous nos déterminismes). La liberté du chrétien est fille de la foi et non l’inverse !
Ecclesia reformata semper reformanda. (‘une église réformée, toujours à réformer’) Le protestantisme est né de la Réforme. C’est inscrit dans son ADN. Cet autre principe fondateur cherche à mettre en pratique cette liberté du chrétien face aux dogmes, au passé, aux institutions, pour toujours plus de fidélité à l’Evangile. Là où Bossuet stigmatisait le « progrès apporté par cette fausse religion prétendue réformée » au nom du principe d’une Vérité unique et éternelle, toute innovation ne peut être vécue que comme une dégradation, toute réforme ne peut être comprise que comme une infidélité voire une trahison. La Réforme protestante affirme tranquillement à la suite de Jean Calvin que « l’Esprit est Saint et l’Eglise est libre » : l’Eglise est à la fois l’œuvre de l’Esprit et une organisation humaine et sociale. Cela signifie aussi que nos manières d’organiser notre Eglise et ses ministères ne sont pas une chose sacrée et figée pour l’éternité. L’organisation de l’Eglise n’est pas sainte, elle est libre. Il n’y a que l’Esprit du Christ qui est saint. C’est l’Esprit de Dieu qui nous rend libres pour organiser les structures de l’Eglise librement en vue de son témoignage.



_____________________________________________________________

ANNEXES



Images pour raconter Abraham et Isaac











Cluedo: fiches personnages






Tableau illustrant le sacrifice d'Isaac (Le Caravagge)











Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire