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Catéchèse du projet Son et Lumière

Dans le cadre du projet "Son et Lumière" sur le thème de:"La liberté de conscience de Martin Luther à Martin Luther King", nous vous proposons ici une série de modules de Catéchèse qui sont désormais rangés dans des pages répertoriées sur la colonne d'accès de droite.
Seul le dernier module édité sera affiché dans les articles, sur la page centrale...


ATTENTION: Les rubriques consacrées au contexte historique sont désormais disponibles à l'écoute sur le site de Radio Grille Ouverte.

En effet, pour la célébration des 500 ans du Protestantisme, une série d'émissions a été conçue à partir de ces textes, enregistrés en version audio, elles sont intitulées : "95 thèses, 95 émissions". Pour les trouver, rendez-vous à l'adresse suivante : http://www.protestants2017.org/1517-95-theses-2017-95-emissions-de-radio/

Bon travail à tous!

jeudi 13 avril 2017

Module 9_ La conscience engagée: le Chambon sur Lignon

ENJEUX


a. Mots-clés :

Injustice, héroïsme, responsabilité, engagement, solidarité, courage, indifférence, indignation.

b. Questions théologiques :

On se demande souvent si, dans des circonstances exceptionnelles, on serait un héros… ou un lâche ?  La plupart du temps, on se sent bien impuissant pour changer le monde. Le réchauffement de la planète, la mondialisation de la finance, le terrorisme et même la politique : au fond, qu’est-ce qu’on y peut ? Pas grand-chose sans doute… Mais on aimerait comprendre ce ressort intérieur qui fait que, confrontés aux mêmes événements, certains se comportent comme des salauds alors que d’autres méritent la Légion d’Honneur… A propos des juifs, par exemple, certains ont tout de suite compris l’enjeu. Ils ont pris conscience que le silence était un crime. On admire… Et on comprend toute l’importance qu’il y a à nous sentir mutuellement responsables les uns des autres.
Sans doute, on pourrait se rassurer en se disant que ce sont les circonstances exceptionnelles qui forgent les gens exceptionnels. Ou pas… Pour y voir clair, ouvrir les yeux ne suffit pas. Encore faut-il avoir appris à discerner les enjeux, à distinguer l’essentiel et le superficiel…
Ce qui intrigue, c’est que ces gens qui ont sauvé des juifs pendant la guerre n’avaient pas du tout le sentiment d’être des héros ! Donner à manger à des gens qui ont faim, offrir un toit à ceux qui n’en ont plus, prendre soin d’enfants menacés… Au fond, rien d’extraordinaire. Seules les circonstances exceptionnelles rajoutaient du danger.
Lucides et solidaires, ce serait donc déjà pas si mal.
Mais peut-être pas suffisant. Comment garder la tête froide dans des circonstances bouillonnantes ? Ne pas se laisser dominer par les événements du moment au point d’oublier l’essentiel. La bataille de notre liberté se jouerait donc dans notre être intérieur, dans une conscience solidement ancrée dans des principes clairs et des convictions propres. Reste qu’il faut encore une bonne dose de courage pour oser prendre des risques et affronter le danger…
Mais où trouver la source du courage ?
Sans doute dans la peur surmontée par une confiance inaltérable…



c. Objectifs pédagogiques et textes bibliques


Pour les 4-6 ans


Apprendre à se sentir concerné par le malheur et l’injustice subie par notre prochain.
Prendre conscience que pour faire le bien d’autrui, le moindre petit geste compte.
Matthieu 25, 31-46 : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait »

Pour les 7-10 ans


Apprendre à se sentir concerné par le malheur et l’injustice subie par notre prochain.
Prendre conscience que pour faire le bien d’autrui, le moindre petit geste compte.
Matthieu 25, 31-46 : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait »

Pour les 11-14 ans


Apprendre à se sentir concerné par les injustices que peunvent suibir notre prochain : je me rend complice si je ne dis rien, ou si je ne fais rien (Ezechiel 33, 1-11).


Pour les 15 ans et plus


Apprendre à se sentir concerné par les injustices que peunvent suibir notre prochain : je me rend complice si je ne dis rien, ou si je ne fais rien (Ezechiel 33, 1-11).
Le devoir d’amour du prochain étant premier, peut-on se donner le droit de désobéir pour sauver des vies ou venir en aide à des personnes opprimées (Ex 1, 15-21) ? 



POUR ENTRER DANS L’HISTOIRE…


Quand il s’agit de sauver des enfants juifs…

Noël 1942. Il fait froid. Sur le plateau du Chambon-sur-Lignon, l’hiver est particulièrement rude. Mais, ici, les gens sont habitués. C’est sur la France que le froid s’est abattu. Le froid de cette guerre perdue contre l’Allemagne. Le froid du nazisme et de l’occupation. Le froid sur l’avenir de tous ces gens qu’on pourchasse dans l’Europe entière pour les exterminer les uns après les autres uniquement parce qu’ils sont juifs.

Pourtant, au cœur de l’hiver, il y a des mots, ici ou là, qui réchauffent. Ceux du pasteur Trocmé lors de la veillée de Noël résonnent encore dans les consciences réveillées. Comme chaque année, il invente un conte de Noël. Ça n’a l’air de rien comme ça, une histoire pour les enfants… Mais la « Révolte des Animaux » qui refusent d’obéir aux hommes qui s’entretuent, fait comprendre à tout le monde que l’heure de la révolte des « petits » a sonné. Faire barrage à la violence et à la mort. Arrêter l’hiver. Le devoir des chrétiens est d'opposer à la violence exercée sur leur conscience les armes de l'Esprit, disait-il, voilà l’essentiel !

Mobilisation générale sur le Plateau. Chaque hameau, chaque ferme, chaque famille s’organise. Personne n’en parle mais tout le monde sait ce qu’il a à faire, ce que sa conscience lui dicte.
Magda, la femme du pasteur Trocmé, attend à la gare. Elle se mord les lèvres, fébrile. La journée va mal se terminer mais ça, elle ne le sait pas encore. Toute son énergie est tendue vers le petit train à vapeur qui arrive de Saint Etienne et qui peine à monter la côte qui mène au Chambon. Cette fois encore, dans le train, il y a des enfants qu’il faut mettre à l’abri. Des juifs ? Tout le monde se souvient du frisson qui avait couru dans l’assistance quand, les yeux dans les yeux, le pasteur avait répondu au Ministre de la Jeunesse : Nous ne savons pas ce que c’est qu’un juif, nous ne connaissons que des hommes…

Une fois encore le train n’a pas réussi à monter la côte… Les enfants finissent à pied, valise à la main, accompagnés par Pierre Piton, le chef éclaireur, et par Madeleine Dreyfus. C’est une parisienne réfugiée à Lyon et qui a établi le réseau entre l’Organisation (juive) de Secours aux Enfants et les Trocmé.
Ce n’est pas le moment de trainer. Les enfants doivent être répartis dans les fermes au plus vite et que la vie normale reprenne son cours. Juliette Usach, du foyer pour enfants « La Guespy », a fait passer le mot : Si un enfant ou un adulte se présente de notre part, il devra connaître le mot de passe : « Nous venons chercher du lait. »

Le pasteur de Tence vient frapper à la porte de la famille darbyste de Marie Brottes :
Trois Anciens Testaments sont arrivés.
Ils comprennent que ce sont des juifs. Un vieux frère se lève, un vieux chrétien, et il dit :
"Je les prends!" Parce que c’est le peuple de Dieu, ajoute Marie. Votre foi est vaine si vous n’avez pas des œuvres qui suivent. Si tu ne donnes rien à ton frère, eh bien, tu es un pauvre malheureux.

Un par un, les enfants sont placés dans les familles. Chez les Astier à Chaumargeais, les Marion à la Suchère, les Véron à Romières, les Rousset au Robert, les Fournier à la Souche, les Mandon à la Bourghea…
Je ne comprends pas qu’on fasse tant d’histoire autour, disait Georgette. Dans la Bible, il est écrit de donner à manger à celui qui a faim, c’est une chose normale.
Mais quand Madeleine arrive chez les Courtial ce soir-là, elle est coincée :
M. Courtial, il me reste deux jeunes de 14 ans à placer. Il n’y a plus de place nulle part. Vous pouvez me les prendre ? Je vous en prie…
Oh à cet âge-là vous savez ça répond, Madame Dreyfus, non ce n’est pas commode. Et puis, ça mange… Nous, on est âgés maintenant.
Ecoutez M. Courtial, la vérité c’est que ce sont deux enfants juifs qui sont recherchés, leurs parents ont été arrêtés.
Oh mais il fallait le dire plus tôt!…

Aujourd’hui encore, Magda va pouvoir rentrer avec le sentiment du devoir accompli. Ce qu’elle ignore encore, c’est que les gendarmes sont devant chez elle. Ils ont ordre d’arrêter son mari, et avec lui, le pasteur Theis, son ami et collègue pasteur, et aussi de Roger Darcissac, l’instituteur du village. Magda accueille des gendarmes visiblement ennuyés de devoir faire ce « sale boulot ». André, lui, n’est pas encore rentré alors elle les invite à partager le repas familial. Quand le pasteur arrive enfin, il se met à table avec ceux qui sont venus l’arrêter... Très vite la nouvelle se répand et les paroissiens viennent les uns après les autres montrer leur soutien : un peu de chocolat, des chaussettes chaudes, une bougie, un rouleau de papier-toilette… Et quand il est emmené entre les deux gendarmes, les paroissiens forment une haie d’honneur en chantant : « C’est un rempart que notre Dieu ». Toujours ces fameuses « armes de l’Esprit » !


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METHODES D'ANIMATION


Tranche d’âge
Animation proposée
Matériel nécessaire
 (voir détails dans les annexes)
4-6 ans
Accroche : quel est votre héros préféré ?


Conte (au choix) :
-       le flocon de neige
-       les étoiles de mer


Jeu de construction collaboratif
Allumettes
Kapla
Cailloux

Fresque collaborative « Le flocon de neige »
Grande feuille de papier (paper board)
Peinture à doigts
Tablier (ou sacs poubelles percés à la tête et aux bras)
Lingettes

Découpage de flocons de neige
Papier
Ciseaux
Crayon

Etre témoin
Participer à une action de solidatrité (en lien avec une œuvre de l’Eglise : entraide, ACAT, maison de retraite)

Vidéo « l’homme le plus généreux du monde »


Prière
Proposition : prière de St François d’Assise
7-10 ans
Accroche : quel est votre héros préféré ?


Vidéo « l’homme le plus généreux du monde »


Activité 1 : jeu colaboratif
-       Papier cartonné
-       Feutres
-       Ciseaux
-       Ficelle
-       Agrapheuse
-       Colle / scotch

Activité 2 : jeu collaboratif
-       Vieux drap (ou tapis)
-       Assiettes en carton
-       cueillères s
-       tiges de bois (ou en bambous)
-       morceaux de chocolat, ou biscuits.
-       Rubans de tissus (de couleurs différentes)
-       Foulard
-       Gobelets en plastique

Activité 3 : ribambelle de super-héros
-       Papier
-       Feutrine
-       Crayons et feutres de couleur
-       Ciseaux
-       Colle / scotch
11-14 ans
Accroche : vidéos sur l’ « effet spectateur »
Vidéos sur l’ « effet spectateur » :
·        https://www.youtube.com/watch?v=FfjbRO-WMHQ  (en anglais, avec sous-titrage)
·        https://youtu.be/s4dW9Cuk0ss

Activité : sketchs
·         
15 ans et +
Accroche : vidéos sur l’ « effet spectateur »
Vidéos sur l’ « effet spectateur » :
·        https://www.youtube.com/watch?v=FfjbRO-WMHQ  (en anglais, avec sous-titrage)
·        https://youtu.be/s4dW9Cuk0ss

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ANIMATIONS PAR TRANCHES D’AGE



Enfants de 4 à 6 ans                                                                          


Objectifs de Séance


Apprendre à s’intéresser aux autres lorsqu’ils sont victimes d’injustice.
Prendre conscience que pour faire du bien aux autres, le moindre petit geste compte.

Texte biblique : Matthieu 25, 31-46 : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait »



Accroche : quel est votre héros préféré ?

Interroger les enfants sur les héros dans l’univers des dessins animés ou des bandes dessinées :
« Quels sont vos héros préférés, et pourquoi ? »
« Quels sont leurs pouvoirs ? »
« Quels super-pouvoirs aimeriez-vous avoir si vous pouviez choisir ? Pourquoi ? »
(Pour aider les enfants à s’exprimer, vous pouvez fournir quelques exemples de super-pouvoirs :
  • Devenir invisible
  • Envoyer des rayons laser avec les yeux Avoir des membres élastiques
  • Respirer sous l’eau
  • Geler les êtres vivants
  • Avoir la capacité de changer de taille (grandir / retrécir)
  • Contrôler les conditions météo Courir très vite
  • Se transformer en animal ou en objet
  • Escalader les murs Voler Voir à travers les murs
  • Parler aux animaux


Amener ensuite les enfants à s’interroger sur ce que peut être un acte héroïque dans la « vraie vie ».

Une discussion peut aussi être engagée autour de la question : « qu’est ce que vous ressentez face à l’injustice (quand vous en êtes victime, ou si c’est un proche, un copain qui la subit) ? »


Le texte biblique : Matthieu 25, 31-46


Ce texte montre que la justice n’est pas qu’une affaire de piété religieuse. Accomplir la justice de Dieu, c’est aussi agir en accord avec les principes de Dieu, et chaque petit geste compte. Comme dans ce texte, on peut même être amené à faire le bien sans s’en rendre compte.
Les « justes » n’ont pas toujours conscience de faire quelque chose de spécial au moment où ils accomplissent des œuvres de bienveillance ou manifestent de l’amour auprès des plus faibles et des plus petits. Dieu, lui, est sensible à la façon dont nous accueillons et aidons ces personnes et saura récompenser à sa juste valeur ces petits actes de justice.

Rappeler le cas de Salomon (2 Chroniques 1, 7-12), à qui Dieu a proposé de lui accorder ce qu’il lui demanderait pour exercer sa royauté (« Demande ce que tu veux, je te le donnerai »). Au lieu de demander des richesses, des privilèges ou des pouvoirs particuliers pour lui-même, Salomon a fait le choix de demander la sagesse du cœur pour bien s’occuper de son peuple. Cette demande plut à Dieu : en plus de la sagesse, il lui accorda tous les autres biens qu’il n’avait pas demandé (" richesses, biens et gloire »).

Echange pour aider les enfants à s’approprier le sens du texte :
- Repérer dans la vie courante quelles sont les situations où l’on peut avoir besoin d’aide (accident, solitude, maladie, besoin de nourriture, besoin de logement)
- Amener les enfants à prendre conscience de l’aide qu’ils peuvent apporter malgré leur jeune âge et le peu de moyens dont ils semblent disposer (la joie, un sourire, une parole réconfortante, un petit geste d’aide…).
Juges 6, 12 : l’ange dit à Gédéon : « l’Eternel est avec toi vaillant héros (…). Va avec la force que tu as ! »


Repères historiques : le Chambon sur Lignon


Raconter aux enfants l’histoire du Chambon sur Lignon (voir ci-dessus : rubrique « Pour entrer dans l’histoire »)


Contes (au choix) : le flocon de neige ou les étoiles de mer.


Le flocon de neige

Rien, moins que rien …
Le ciel est gris, tout gris; le froid est supportable, quoique vif; la colombe et la mésange, perchées côte à côte sur la haute branche d'un arbre dénudé, se rapprochent pour se tenir chaud. Soudain tombe, voltigeant, un flocon blanc sur l'arbre noir, puis un autre, un autre encore, une multitude... La neige, légère, discrète, enfouit lentement le paysage dans un grand rideau frissonnant qui palpite autour des deux oiseaux.

- « Que peut bien peser un flocon de neige ? » s'interroge la mésange, curieuse.
- « Rien, moins que rien », répond la colombe, souriante.
- « Tiens, je vais m'amuser à compter ces flocons de neige ! », s'écrie la mésange, quelque peu follette.

Et la voilà s'efforçant de compter les nombreux flocons qui tombent en silence: dix, cent, mille, cent mille, un million, deux millions, deux millions cent un, deux million cent deux...
Brusquement le décompte s'arrête, les oiseaux s'envolent: surchargée de neige, la branche qui les portait vient de s'effondrer.

Nos actes ne sont-ils pas semblables à des flocons de neige ? De chacun, souvent, le poids est négligeable. Imaginons qu'ils soient tous rassemblés…


Les étoiles de mer

Il était encore tôt, la brume ne s’était pas encore dissipée au-dessus de la mer.
Au loin, un personnage solitaire lançait des objets dans l’eau.
En marchant, tout le long de la plage, je vis des multitudes d’étoiles de mer qui étaient dispersées.
La marée les avait entraînées et déposées là.


Bientôt, le soleil se lèverait et, comme il monterait dans le ciel, il les ferait périr.
M’approchant de l’étranger, je m’aperçus qu’il ramassait les étoiles de mer et que c’était elles qu’il jetait dans l’eau.
Nos regards se sont croisés.
« Pensez-vous réellement pouvoir les aider ? » lui ai-je demandé.
« Il y a des millions d’étoiles sur cette plage. Vous pouvez en sauver si peu.
Cela va-t-il faire une différence, est-ce vraiment important ? »

Il étendit son bras et en prit une autre. La regardant intensément, il répondit « Oui, c’est vraiment important,... pour celle-ci ».
(extrait du livre "Le Plus Grand Miracle du Monde" d'Og Mandino)


Conclusion
Ces 2 textes illustrent la même idée : certains gestes peuvent paraître insignifiants, mais pour autant, il ne faut pas les négliger, car ils contribuent et sont indispensables à la réalisation d’une œuvre plus importante.


Activité (choix 1) : jeu de construction collaboratif


Pour illustrer et mettre en pratique le principe de cette histoire du flocon de neige, proposer aux enfants un jeu de construction collaboratif.

Matériel nécessaire (au choix) :

  • Jeu de construction en bois (type « Kapla »)
  • Allumettes et colle
  • Pièces de Lego
  • Cailloux (construire un cairn)


Consigne : construire ensemble une tour stable et la plus haute possible.

.

Activité (choix 2) : fresque collaborative


Sur une grande affiche, dessiner au crayon gris un grand flocon de neige (ou une étoile de mer). Les enfants doivent remplir le flocon (ou l’étoile de mer) avec l’empreinte de leurs doigts (ou de leur main) trempés dans une peinture à doigts.


Activité (choix 3) : découpage de flocons de neige




Etre un témoin



Proposer aux enfants de participer à une action concrête de solidarité, en lien avec une œuvre de l’Eglise. Par exemple :

  • Participer à une rencontre, ou une animation dans une maison de retraite.
  • Proposer aux enfants de participer à l’opération nationale « Offrande des écoles du Dimanche » (voir site web : www.pointkt.org)



Temps de prière:



Reformulation de la prière de St François d’Assises pour l’éveil Biblique

Seigneur, je suis tout petit, comme un flocon de neige
Mais je peux agir pour toi en prenant soin de ceux qui m’entourent

Seigneur, je suis tout petit mais je peux consoler celui qui est triste
Je peux apporter de la joie à ceux qui m’entourent
Je peux être attentif aux problèmes des autres
Je peux pardonner à celui qui m’a fait du mal

Seigneur je suis tout petit mais mon cœur est grand car il est rempli de ton amour
Cet amour est si puissant que je peux le donner aux autres, comme tu me le donnes

Seigneur je suis tout petit, comme un flocon de neige
Mais je sais que tu comptes sur moi pour semer la paix, la joie, l’amour…

Seigneur, je suis tout petit, guide moi pour semer des petites graines de paix, de joie, d’amour…




Enfants de 7 à 10 ans                                                                        


Objectifs de Séance


Apprendre à se sentir concerné par le malheur et l’injustice subie par notre prochain.
Prendre conscience que pour faire le bien d’autrui, le moindre petit geste compte.
Matthieu 25, 31-46 : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait »



Accroche : quel est votre héros préféré ?


Interroger les enfants sur les héros dans l’univers des dessins animés ou des bandes dessinées :
« Quels sont vos héros préférés, et pourquoi ? »
« Quels sont leurs pouvoirs ? »
« Quels super-pouvoirs aimeriez-vous avoir si vous pouviez choisir ? Pourquoi ? »
(Pour aider les enfants à s’exprimer, vous pouvez fournir quelques exemples de super-pouvoirs :
  • Devenir invisible
  • Envoyer des rayons laser avec les yeux Avoir des membres élastiques
  • Respirer sous l’eau
  • Geler les êtres vivants
  • Avoir la capacité de changer de taille (grandir / retrécir)
  • Contrôler les conditions météo Courir très vite
  • Se transformer en animal ou en objet
  • Escalader les murs Voler Voir à travers les murs
  • Parler aux animaux


Amener ensuite les enfants à s’interroger sur ce que peut être un acte héroïque dans la « vraie vie »

Une discussion peut aussi être engagée autour de la question : « qu’est ce que vous ressentez face à l’injustice (quand vous en êtes victime, ou si c’est un proche, un copain qui la subit) ? »


Vidéo : L’homme le plus généreux du monde


A l’adresse suivante : https://www.youtube.com/watch?v=XY_yaHiZLVc




Le texte biblique : Matthieu 25, 31-46



Ce texte montre que la justice n’est pas qu’une affaire de piété religieuse. Accomplir la justice de Dieu, c’est aussi agir en accord avec les principes de Dieu, et chaque petit geste compte. Comme dans ce texte, on peut même être amené à faire le bien sans s’en rendre compte.
Les « justes » n’ont pas toujours conscience de faire quelque chose de spécial au moment où ils accomplissent des œuvres de bienveillance ou manifestent de l’amour auprès des plus faibles et des plus petits. Dieu, lui, est sensible à la façon dont nous accueillons et aidons ces personnes et saura récompenser à sa juste valeur ces petits actes de justice.

Rappeler le cas de Salomon (2 Chroniques 1, 7-12), à qui Dieu a proposé de lui accorder ce qu’il lui demanderait pour exercer sa royauté (« Demande ce que tu veux, je te le donnerai »). Au lieu de demander des richesses, des privilèges ou des pouvoirs particuliers pour lui-même, Salomon a fait le choix de demander la sagesse du cœur pour bien s’occuper de son peuple. Cette demande plut à Dieu : en plus de la sagesse, il lui accorda tous les autres biens qu’il n’avait pas demandé (" richesses, biens et gloire »).

Echange pour aider les enfants à s’approprier le sens du texte :
- Repérer dans la vie courante quelles sont les situations où l’on peut avoir d’aide (accident, solitude, maladie, besoin de nourriture, besoin de logement)
- Amener les enfants à prendre conscience de l’aide qu’ils peuvent apporter malgré leur jeune âge et le peu de moyens dont ils semblent disposer (la joie, un sourire, une parole réconfortante, un petit geste d’aide…) .
Juges 6, 12 : l’ange dit à Gédéon : « l’Eternel est avec toi vaillant héros (…). Va avec la force que tu as ! »



Repères historiques : le Chambon sur Lignon

Raconter aux enfants l’histoire du Chambon sur Lignon (voir ci-dessus : rubrique « Pour entrer dans l’histoire »)



Activité 1 : jeu collaboratif


Partir du texte de Matthieu 25 : 40, et le découper en plusieurs éléments comme suit :

Je vous le déclare _ c’est la vérité _ toutes les fois _ que vous l’avez fait _ à l’un de ces plus petits _ de mes frères _ c’est à moi _ que vous l’avez fait.
    Copier chaque élément sur une étiquette qui sera fixée soit sur une couronne, soit au dos des enfants (attention, ils ne doivent pas voir le contenu du texte qui est fixé sur eux !). Pour recomposer le verset dans sa totalité, ils devront collaborer et demander à leurs camarades de leur révéler le contenu de leur texte. Les enfants doivent ensuite se positionner dans l’ordre pour reconstruire ce verset.
    Le moniteur peut prendre une photo du résultat final.



    Activité 2 : jeu collaboratif


    Proposer aux enfants de réaliser un parcours avec une série d’épreuves ou d’obstacles qui nécessitent la collaboration avec les autres.

    Exemples d’épreuves :
    • Les enfants disposent de 5 assiettes en carton, qui représentent des pierres. Ils doivent traverser une rivière fictive (matérialisée par un tapis ou un drap), en marchant sur les assiettes, comme s’ils devaient traverser à gué. Le dernier de la file doit faire passer les assiettes en avant pour permettre à la tête de file d’avancer. (1 assiette de plus que le nombre d’enfants)

    • Les enfants sont installés autour d’une table et chacun dispose pour seul couvert d’une très longue cueillère (fixer des cueillères sur des tiges de bois ou en bambous par exemple). La nourriture peut être par exemple des morceaux de chocolat ou des petits gâteaux ou biscuits. La consigne : les enfants doivent arriver à se nourrir sans se lever et en utilisant exclusivement les couverts imposés. A eux de trouver la solution !

    • Réaliser une tresse géante à partir de rubans fixés à un point central situé en hauteur. Chaque enfant tient l’extrémité d’un ruban et doit se déplacer en concertation avec ses camarades de manière à réaliser une grande tresse régulière.

    • Un enfant doit traverser, les yeux bandés, un parcours jonché de gobelets représentant des mines. Les membres de son équipe doivent le guider.

    https://www.youtube.com/watch?v=DwjNFYnlVoI


    Autres exemples d’épreuves : https://www.youtube.com/watch?v=eUGAwuGLxz8




    Activité 3 : la ribambelle de super-héros


    Réaliser une ribambelle de personnages (identiques ou différents) en suivant les instructions données sur le site http://fr.wikihow.com/faire-une-guirlande-de-personnages-en-papier

    Pour le dessin des personnages, vous pouvez utiliser le patron ci-dessous:



    Les enfants pourront ensuite colorier et personnaliser à leur manière, comme dans l’exemple ci-dessous :



    Etre un témoin



    Proposer aux enfants de participer à une action concrète de solidarité, en lien avec une œuvre de l’Eglise, par exemple :

    • Participer à une rencontre, ou une animation dans une maison de retraite.
    • Proposer aux enfants de participer à l’opération nationale « Offrande des écoles du Dimanche » (voir site web : www.pointkt.org)



    Temps de prière :


    Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix !
    Là où il y a de la haine, que je mette l'amour.
    Là où il y a l'offense, que je mette le pardon.
    Là où il y a la discorde, que je mette l'union.
    Là où il y a l'erreur, que je mette la vérité.
    Là où il y a le doute, que je mette la foi.
    Là où il y a le désespoir, que je mette l'espérance.
    Là où il y a les ténèbres, que je mette ta lumière.
    Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.

    O Seigneur, que je ne cherche pas tant
    à être consolé...qu'à consoler
    à être compris...qu'à comprendre
    à être aimé...qu'à aimer

    Car
    c'est en donnant...qu'on reçoit
    c'est en s'oubliant ...qu'on trouve
    c'est en pardonnant...qu'on est pardonné
    c'est en mourant...qu'on ressuscite à l'éternelle vie




    Enfants de 11 à 14 ans                                                                      



    Objectifs de Séance


    Apprendre à se sentir concerné par les injustices que peut subir notre prochain : je me rends complice si je ne dis rien, ou si je ne fais rien (Ezechiel 33, 1-11).



    Accroche : Vidéos sur l’ « effet spectateur » :


    Il est préférable de n'en choisir qu'une, et donc de les visionner au préalable en fonction de ce que vous voulez privilégier.

    • L'étoffe du héros : expérience sur l'effet spectateur
    https://youtu.be/s4dW9Cuk0ss


    • L'effet témoin - expérience du bon samaritain
    https://www.youtube.com/watch?v=FfjbRO-WMHQ (en anglais, avec sous-titrage)


    • Tous pareils Tous Lâches : Non-Assistance à personne en danger et Effet Spectateur - Psynect #3 (cette vidéo explique bien sur quels mécanismes repose ce réflexe de l’effet spectateur).
    https://youtu.be/iTJFAizF7jE



    Le texte biblique : Ezéchiel 33 : 1-12



    Peut-on appliquer ce texte à notre propre situation ? Doit-on considérer que nous sommes, comme Ezéchiel, désignés comme guetteur dans une ville assiégée ?

    Ne serait-il pas plus sage de s’en tenir à ce principe de sagesse orientale qu’illustre la fameuse image des 3 singes : « Ne pas voir le Mal, ne pas entendre le Mal, ne pas dire le Mal » ?



    Après tout, ne dit-on pas que l’on ne peut pas résoudre toute la misère du monde. Pour reprendre les mots de Caïn (Genèse 4:9), sommes-nous les « gardiens de nos frères » ?

    A l’inverse, le texte d’Ezéchiel semble nous dire que Dieu nous tient pour responsable du sort de notre prochain. Chacun a une responsabilité de guetteur : sonner l‘alarme, réveiller les consciences.
    Pourquoi donc doit-on assumer cette responsabilité de guetteur ? Pourquoi devrait-on se faire un devoir d’avertir quand nous sommes confrontés à des mauvaises actions, et ce même si elles ne nous impactent pas directement ?

    Dans ce texte d’Ezéchiel Dieu affirme : « je n’aime pas voir mourir les méchants ; tout ce que je désire, c’est qu’ils changent de conduite et qu’ils vivent » (v.11). C’est en effet pour cette raison que notre responsabilité est engagée, car Dieu permet à toute personne de se convertir et de se libérer de ses fautes passées (v.12 : « Lorsqu’un méchant abandonne sa mauvaise conduite, le mal qu’il a fait auparavant ne cause pas sa perte »). A l’inverse, Dieu n’aurait pas besoin de guetteur pour avertir si chaque homme était d’office et irrémédiablement condamné par le moindre faux pas.

    Par ailleurs, le texte parle d’un pays en situation de guerre, assailli par une « armée ennemie » (v. 3). Un peu plus loin dans le texte (v.7), Dieu explique à Ezechiel le sens de cette image : il le désigne, lui le prophète, comme guetteur pour le peuple d’Israël, et il aura pour mission d’avertir les « hommes mauvais », ces ennemis de l’intérieur, afin qu’ils puissent changer de conduite et se libérer de leurs fautes. Cela suppose que le Mal n’existe pas comme force absolue, contre laquelle nous n’aurions aucun pouvoir d’agir. Nous sommes responsables d’agir car le péché n’est pas une fatalité à laquelle nous sommes irrémédiablement soumis, sans espoir de salut. Dieu nous donne les moyens de changer d’attitude si nous acceptons de lui faire confiance pour diriger notre vie. Il nous suffit de l’écouter et de suivre le chemin et les conseils qu’il nous donne par sa parole.

    Le guetteur est donc celui qui annonce un message, une parole grâce à laquelle ceux qui l’entendent pourront se tourner vers Dieu (et vivre). Autrement dit : Dieu compte sur nous pour se faire entendre !!


    Discussion

    Questions / échanges

    - Par quel genre de gestes ou paroles pouvons-nous participer à cette fonction de guetteur ?
    - Que signifie « Etre le gardien de son frère » ?
    - Qui est notre prochain ? De qui sommes-nous proches ? N’est-il pas de notre devoir de « réduire la distance » pour se rendre proche des plus éloignés (des personnes les plus différentes, ou des moins « aimables ») ?

    Questions :

    - Dans la vie de tous les jours, face à des injustices, comment réagissent les enfants ?
    - N’est-il pas plus confortable de jouer l’indifférence ?


    Textes complémentaires :


    • Epitre aux Hébreux 13 : 1-3 : « N’oubliez pas l’hospitalité, car grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges »
    • 2 Timothée 4 : 2 - 4 : « insiste toujours, même si ce n’est pas le bon moment »
    • Esaïe 58 : v. 1 et suivants : « Crie à pleine voix ! Ne te retiens pas ! »
    • 3 Jean 1 : 5-8




    Repères historiques : le Chambon sur Lignon

    Raconter aux enfants l’histoire du Chambon sur Lignon (voir ci-dessus : rubrique « Pour entrer dans l’histoire »)



    Etre un témoin


    Regarder 1 ou 2 vidéos sur les besoins des enfants dans le monde :

    - avec l’association « Partage » dont voici le clip de présentation :
    https://www.youtube.com/watch?v=nitOksXapAI


    - Pour parrainer un enfant :
    https://www.youtube.com/watch?v=UGbeGqVeDNY


    https://www.youtube.com/watch?v=-fh-AYBvJtY


    - Avec l’association Sel :
    https://www.youtube.com/watch?v=31bgZ16l1zI


    https://www.youtube.com/watch?v=qZELxD-m0bg


    https://www.youtube.com/watch?v=g70g8RrgGgY (c'est le projet 58, plus long)


    Suite au visionnage des vidéos, vous pouvez, selon les possibilités :

    • Démarrer un projet d’envoi de « kits cadeaux » qui sera envoyé à un enfant lointain ou proche. Pour cela vous pouvez leur proposer des adresses d’associations ou ONG qui œuvrent pour le bien-être des enfants près de chez vous ou dans le monde.
    • Envoyer une lettre ou un colis (passer par une association : SEL, Terre des enfants, ou autre) et rédiger une lettre accompagnée de versets bibliques (à proposer aux enfants)
    • Parrainer (ou accompagner sur 1 an) un enfant dans le cadre d’une action de groupe (proposer de réaliser une mini-collecte dans une « tire-lire » que les enfants alimenteront à chaque rencontre)
    • Proposer aux enfants de participer à l’opération nationale « Offrande des écoles du Dimanche » (voir site web : www.pointkt.org)



    Activité: Saynètes


    A partir d’un scénario, d’une situation de départ, demander aux enfants d’inventer la suite en répondant à la question : « qu’est ce que je pourrais faire face à une situation comme celle-là ? »
    Proposer de préférence des situations qu’ils peuvent rencontrer dans le cadre scolaire).

    Exemples :
    • Un de vos camarades de classe est victime de racket dans l’enceinte du collège
    • Mettre en scène une situation de harcèlement avec utlisation des réseaux sociaux (cyber-harcèlement)
    • Un élève est victime de moqueries régulières (le scène doit se dérouler dans la cour récréation)

    A la suite de chaque scène, prendre le temps de recueillir et d’analyser les impressions, le ressenti des acteurs et des spectateurs. Demander aux enfants de s’exprimer dans le cas où les situations jouées font écho à des évènements vécus.
    Insister sur le fait qu’il n’y a pas une seule réponse possible : chacun a ses propres moyens / ressources ….
    Pour chacune de ces situations, comment concrètement peut-on assumer le rôle de « guetteur » tel que Ezechiel l’exprime ? Quelles paroles, quels actes et quelle attitude adopter ?



    Temps de prière


    Introduire le temp de prière avec un extrait d’une chanson des Kids United, sûrement déjà connue des enfants : « On écrit sur les murs »
    https://youtu.be/VV5oVYVGfNc?list=RDvhqIUxiCs3M


    Demander ensuite aux enfants d’inscrire sur une grande affiche collée au mur les noms de ceux qu’ils aiment et à qui ils pensent, qui sont peut-être dans le besoin.
    L’animateur peut ensuite demander aux enfants de noter un verbe d’action précisant la nature de l’intervention qu’il attendent de Dieu (bénir, encourager, soutenir, consoler, visiter, renforcer, ….).


    15 ans et plus                                                                                     


    Objectifs de Séance


    Apprendre à se sentir concerné par les injustices que peunvent suibir notre prochain : je me rend complice si je ne dis rien, ou si je ne fais rien (Ezechiel 33, 1-11).
    Le devoir d’amour du prochain étant premier, peut-on se donner le droit de désobéir pour sauver des vies ou venir en aide à des personnes opprimées (Ex 1, 15-21) ?



    Accroche : Match d’impro


    Constituer des équipe de 4 à 5 jeunes. Chaque équipe tire un scénario et doit improviser la suite.

    Exemples de thèmes d’improvisation :
    • Vous êtes témoin d’une agression dans le métro
    • Vous êtes témoin d’une scène où une dame âgée se fait voler son sac à main
    • Un de vos amis s’amuse à envoyer des « snaps » pour se moquer de quelqu’un
    • ….



    Vidéo :  l’effet "spectateur"


    • L'étoffe du héros : expérience sur l'effet spectateur
    https://youtu.be/s4dW9Cuk0ss


    • L'effet témoin - expérience du bon samaritain
    https://www.youtube.com/watch?v=FfjbRO-WMHQ (en anglais, avec sous-titrage)


    • Tous pareils Tous Lâches : Non-Assistance à personne en danger et Effet Spectateur - Psynect #3 (NB: cette vidéo explique bien sur quels mécanismes repose ce réflexe de l’effet spectateur).
    https://youtu.be/iTJFAizF7jE



    Discussion : acteur ou spectateur ?


    Revenir avec les jeunes sur les saynètes jouées précedemment, à la lumière de ce qu’ils auront apppris sur l’effet spectateur.
    Quels sont les personnages qui ont été spectateurs, et lesquels ont été acteurs ?
    Quelle position, quelle posture adopter en tant que chrétien ?



    Le texte biblique : Ezéchiel 33 : 1-12



    Peut-on appliquer ce texte à notre propre situation ?
    Doit-on considérer que nous sommes, comme Ezéchiel, désignés comme guetteur dans une ville assiégée ? Ne serait-il pas plus sage de s’en tenir à ce principe de sagesse orientale qu’illustre la fameuse image des 3 singes :
    « Ne pas voir le Mal, ne pas entendre le Mal, ne pas dire le Mal » ?



    Après tout, ne dit-on pas que l’on ne peut pas résoudre toute la misère du monde. Pour reprendre les mots de Caïn (Genèse 4:9), sommes-nous les « gardiens de nos frères » ?

    A l’inverse, le texte d’Ezéchiel semble nous dire que Dieu nous tient pour responsable du sort de notre prochain. Chacun a une responsabilité de guetteur : sonner l‘alarme, réveiller les consciences.
    Pourquoi donc doit-on assumer cette responsabilité de guetteur ? Pourquoi devrait-on se faire un devoir d’avertir quand nous sommes confrontés à des mauvaises actions, et ce même si elles ne nous impactent pas directement ?

    Dans ce texte d’Ezéchiel Dieu affirme : « je n’aime pas voir mourir les méchants ; tout ce que je désire, c’est qu’ils changent de conduite et qu’ils vivent » (v.11). C’est en effet pour cette raison que notre responsabilité est engagée, car Dieu permet à toute personne de se convertir et de se libérer de ses fautes passées (v.12 : « Lorsqu’un méchant abandonne sa mauvaise conduite, le mal qu’il a fait auparavant ne cause pas sa perte »). A l’inverse, Dieu n’aurait pas besoin de guetteur pour avertir si chaque homme était d’office et irrémédiablement condamné par le moindre faux pas.

    Par ailleurs, le texte parle d’un pays en situation de guerre, assailli par une « armée ennemie » (v. 3). Un peu plus loin dans le texte (v.7), Dieu explique à Ezéchiel le sens de cette image : il le désigne, lui le prophète, comme guetteur pour le peuple d’Israël, et il aura pour mission d’avertir les « hommes mauvais », ces ennemis de l’intérieur, afin qu’ils puissent changer de conduite et se libérer de leurs fautes. Cela suppose que le Mal n’existe pas comme force absolue, contre laquelle nous n’aurions aucun pouvoir d’agir. Nous sommes responsables d’agir car le péché n’est pas une fatalité à laquelle nous sommes irrémédiablement soumis, sans espoir de salut. Dieu nous donne les moyens de changer d’attitude si nous acceptons de lui faire confiance pour diriger notre vie. Il nous suffit de l’écouter et de suivre le chemin et les conseils qu’il nous donne par sa parole.

    Le guetteur est donc celui qui annonce un message, une parole grâce à laquelle ceux qui l’entendent pourront se tourner vers Dieu (et vivre). Autrement dit : Dieu compte sur nous pour se faire entendre et pour agir en son nom !!


    Textes complémentaires :


    • Epitre aux Hébreux 13 : 1-3 : « N’oubliez pas l’hospitalité, car grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges »
    • 2 Timothée 4 : 2 - 4 : « insiste toujours, même si ce n’est pas le bon moment »
    • Esaïe 58 : v. 1 et suivants : « Crie à pleine voix ! Ne te retiens pas ! »
    • 3 Jean 1 : 5-8


    Pour aller plus loin…

    Texte biblique : Exode 1 : 15-21
    Le texte d’Ezechiel que l’on vient de lire nous invite à nous sentir responsable….
    L’exemple des sages femmes dans ce texte de l’Exode montre que l’on peut aller plus loin dans notre engagement : si cela s’avère nécessaire, on peut être amené à désobéir à des instructions imposées par une autorité supérieure, pour être en accord avec nos convictions profondes.
    C’est cet exemple que suivirent les habitants du Chambon sur Lignon.



    Repères historiques : le Chambon sur Lignon

    Raconter aux jeunes l’histoire du Chambon sur Lignon (voir ci-dessus : rubrique « Pour entrer dans l’histoire »)



    Temps de prière:



    A partir d’un planisphère qui sera posé sur la table (ou affiché au mur), proposer aux jeunes de situer les pays ou régions du monde où ils savent qu’il existe des situations d’injustice ou de persécution.
    Chacun est invité à intercéder pour un des pays (ou un cas particulier) qui a été identifié sur la carte.

    Pour la réalisation de cette séquence l’animateur peut consulter l'une des adresses suivantes :
    http://www.eglise-bertrimoutier.fr/persecution-dans-le-monde/



    http://www.postedeveille.ca/2012/01/la-persecution-anti-chretienne-dans-le-monde-un-index.html


    ou adhérer au DEP ou  "Dimanche de l'Eglise Persécutée" à l'adresse: http://dep.portesouvertes.fr/



    CROIRE EN PROTESTANT


    Les héros du Chambon sur Lignon sont les héritiers du « Christianisme social », ce mouvement qui émerge à la fin du XIXème , en France comme dans d’autres pays occidentaux. Il est porté par différentes personnalités qui jalonnent l’histoire du protestantisme au XXème siècle : des pasteurs, des théologiens, des philosophes (on peut citer notamment Paul Ricoeur), mais aussi (et surtout) des actions, des œuvres et des structures qui mettent concrètement en pratique les idées de ce courant (par exemple, la Mission Populaire).
    Le Christianisme social est fondé sur un double conviction :
    - « C’est ici que ça se passe » : cette expression formule le dépassement d’une approche exclusivement spirituelle, contemplative et personnelle de l’Evangile. L’accueil de la Parole de Dieu nous conduit nécessairement dans l’engagement, dans l’action concrète, ici et maintenant. On trouve de nombreux textes bibliques qui portent cette exigence d’une nécessaire mise en pratique des principes spirituels, dans l’Ancien, comme dans le Nouveau Testament (par exemple : Dt 30, 11-14 ; Jc 2, 14-26)
    - Face à l’injustice et la pauvreté, ne pas se contenter d’une approche uniquement caritative, mais viser la transformation des structures sociales aliénantes. Il s’agit ni plus ni moins que de chercher à bâtir (ou du moins commencer à bâtir) le Royaume de Dieu dans ce monde, ici et maintenant. Cette ambition trouve sa source dans de nombreux textes de la Bible, qui peuvent être lus dans cette perspective « révolutionnaire » (le livre de l’Exode peut être un bon exemple).

    Le mouvement du Christianisme social est très présent aujourd’hui encore (http://www.christianismesocial.org), notamment dans les œuvres et structures d’entraide issues du protestantisme. En en trouve un bonne expression dans la Charte de la Fédération de l’Entraide Protestante (http://www.fep.asso.fr/qui-sommes-nous/charte).