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Catéchèse du projet Son et Lumière

Dans le cadre du projet "Son et Lumière" sur le thème de:"La liberté de conscience de Martin Luther à Martin Luther King", nous vous proposons ici une série de modules de Catéchèse qui sont désormais rangés dans des pages répertoriées sur la colonne d'accès de droite.
Seul le dernier module édité sera affiché dans les articles, sur la page centrale...


ATTENTION: Les rubriques consacrées au contexte historique sont désormais disponibles à l'écoute sur le site de Radio Grille Ouverte.

En effet, pour la célébration des 500 ans du Protestantisme, une série d'émissions a été conçue à partir de ces textes, enregistrés en version audio, elles sont intitulées : "95 thèses, 95 émissions". Pour les trouver, rendez-vous à l'adresse suivante : http://www.protestants2017.org/1517-95-theses-2017-95-emissions-de-radio/

Bon travail à tous!

Module 6: La conscience en exil: William Penn et l'installation aux Amériques




ENJEUX


a. Mots-clés :

Persécution, exil, puritain, quakers, indiens, sainte expérience, tolérance, nouveau monde, respect, Thanksgiving, pèlerins, reconnaissance / actions de grâce, immigré, providence, émerveillement

b. Questions théologiques :

Arrêter de rêver sa vie pour se lever, partir et vivre ses rêves. Que peut-on souhaiter de mieux ? C’est comme un accomplissement de soi. Bien entendu, rien n’est simple sur ce chemin où difficultés et dangers ne manquent pas. Souvent on risque sa peau au milieu des loups qui rodent, prêts à vous dépouiller, à vous dévorer. Mais rien en comparaison des regrets de ceux qui restent assis sans rien faire. Ceux qui ont croisé la route de migrants ont pu admirer cette force intérieure qui leur permet de faire face, tête haute, à des conditions de vie incroyablement précaires. Entre eux, ils s’appellent souvent « aventuriers » avec dignité. Il y a une sorte de fierté dans cette manière qu’ils ont de regarder leur propre vie. Ils portent en eux le rêve d’une vie meilleure, pour eux et pour toute leur famille. Et bien souvent, ils n’ont que ça. C’est leur seule richesse. Qui sommes-nous pour voler leurs rêves en essayant de les dissuader ? Qui sommes-nous pour refuser de partager avec eux le gâteau de la mondialisation ? Les murs seront-ils assez hauts pour les contenir tous ? (Cf. Lévitique 19, 33 ; Ruth 1, 1-22 ; Matthieu 25, 31-46)
Très tôt les protestants persécutés en Europe ont vu dans le Nouveau Monde une Terre Promise. Le contexte de persécutions auquel elles devaient faire face favorisa leur identification avec le peuple hébreux, sa fuite d’Egypte et son errance dans le désert jusqu’à la terre promise (Cf. Deut 8, 6-20). Ainsi, c’est plus qu’une terre que les puritains espèrent trouver aux Amériques, c’est l’occasion d’un recommencement radical, d’une refondation théologique, sociale et politique. A la possibilité d’un refuge s’ajoutent le phantasme d’une nouvelle Jérusalem (Cf. Apo 22, 1-5), d’un recommencement des temps, d’une virginité et d’une pureté originelle, d’un nouvel Eden, en un mot d’une utopie réalisable. Car le Nouveau Monde incarne la possibilité d’une table rase, d’un recommencement absolu, d’un présent sur lequel le poids du passé, de ses structures politiques et sociales ne pèserait pas. Ce que William Penn appelle « l’espace nécessaire à la création d’une Expérience Sacré » Enfin un lieu où il est possible de vivre selon ses convictions chrétiennes : non-violence radicale (Cf. Matt 5, 35), liberté de conscience pour toutes les convictions, abolition de l’esclavage, refus de toute hiérarchie… etc.
Les colons virent dans la découverte de l’Amérique un signe de Dieu, d’une Providence manifeste. Mais à la différence, tout à fait remarquable pour l’époque, des autres puritains W. Penn ne considère pas que cette Providence fait de lui le propriétaire de droit de ces terres. L’Ecriture a annoncé cette terre promise, le roi la lui a juridiquement attribuée et pourtant il rachète ces mêmes terres aux indiens. La Providence est pour lui un don, une grâce qui oblige et qui ouvre le chemin de la gratitude (Cf. Ps 19, 2-7 ; Ps 103). Et cette responsabilité fait de Penn le bénéficiaire plus que le propriétaire d’une terre de refuge. Au lieu de voir comme beaucoup de ces contemporains la Providence comme une justification a posteriori de ses prétentions territoriales, il la comprend comme un modèle éthique, celui d’une générosité sans condition à laquelle on ne peut répondre que par la recherche d’une alliance respectueuse avec les premiers habitants qu’ils soient Indiens ou Anglo-saxons (cf. Esaïe 2, 4-5).
La démocratie américaine est née de ces migrants qui ont fui la persécution et la misère. L’exil fut pour eux un arrachement terrible mais la promesse d’une vie meilleure était au bout de leur voyage. Alors, ils ont ressenti le besoin de dire merci ("thanks") pour ce qui leur avait été donné ("giving"), dans un esprit d’émerveillement, de reconnaissance et de gratitude pour ce cadeau reçu. Fêter « Thanksgiving » c’est célébrer ce fameux « esprit américain » : savoir qu’une nouvelle vie est toujours possible, se réjouir et dire « merci ». Et nous, si on arrêtait de toujours râler ?



OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES ET TEXTES BIBLIQUES



Pour les 4-6 ans:

Apprendre à dire merci à Dieu pour la création qu’il nous donne (Genèse 1: 26-31 ; Psaume 19: 2-7)


Pour les 7-10 ans:

Découvrir que Dieu prend soin de nous (faire l’expérience de la Providence) et apprendre à lui dire merci, en paroles et en actes. (Genèse 1: 26-31 ; Deutéronome 8: 6-20 ; Ps:103)


Pour les 11-14 ans:

Etre disponible pour entendre l’appel de Dieu et partir pour tout recommencer (Ruth 1 : 1-22)
Adopter une attitude responsable et respectueuse vis-à-vis des créatures.
Prendre conscience de notre responsabilité pour préserver l’environnement : (Genèse 1 : 26-31) et des habitants de cette planète, quelle que soit leur race, leur couleur, leur origine : (Matthieu 25 : 31-46)


Pour les 15 ans et plus:

Etre capable de comprendre ce que signifie « partir », l’exil, se détacher ce tout ce qui nous semblait important et précieux, comprendre ce qu’ont dû vivre les hébreux au sortir d’Egypte, les protestants persécutés pour leur foi qui ont fui en Amérique ou ce que vivent les immigrés aujourd’hui (Ruth 1: 1-22; Lévitique 19: 33).
Etre capable de réfléchir à ce qui est important dans une société, concevoir un projet de cité idéale basée sur des principes et des règles en accord avec l’Evangile (Apocalypse 21: 1-8 ; 22: 1-5)



POUR ENTRER DANS L’HISTOIRE…



Où il semble possible de tout recommencer...

Pour la version audio, suire le lien du Texte audio

— Alerte ! Alerte ! Les Indiens arrivent !
Un vent de panique souffle sur la Terre Promise. On sonne la cloche à tout rompre. Dans un désordre indescriptible, femmes et enfants courent en tous sens.
— Des armes ! Il faut trouver des armes !!
Un mousquet, une machette, une fourche, un grand couteau de cuisine… tout y passe. Les Indiens ? On aurait dû attaquer les premiers comme l’ont fait les autres colonies britanniques plutôt que d’attendre comme ça sans rien faire pour maintenant se faire tondre comme des moutons !
Mais non… William Penn, le gouverneur de la toute jeune colonie de Pennsylvanie, s’y était formellement opposé, au nom de ses convictions religieuses : « Nous, les membres de la Société des Amis -c’est le vrai nom des Quakers dont fait partie la famille Penn- nous répudions énergiquement, dans l’ordre matériel toute guerre et toute lutte quel qu’en soit le but ou le prétexte. Nous témoignons devant l’univers que l’Esprit de Christ qui nous conduit dans la vérité, ne nous inspirera jamais de faire la guerre contre qui que ce soit avec des armes charnelles pas plus pour le royaume de Christ que pour le royaume du monde. »
Il avait obtenu cette terre du Nouveau Monde de Charles II, roi d’Angleterre, en remboursement d’une vieille dette. 120 000 km2 entre le New Jersey et le Delaware. Presque aussi grand que toute l’Angleterre ! Pour lui, c’est un cadeau du ciel : une terre couverte de forêts pleines de gibier et de verts pâturages, du poisson dans les rivières, un sol fertile avec du fer, de la houille, du sel, du plomb, des carrières de marbre… Une Terre Promise où leurs rêves allaient enfin prendre corps : « Pour obtenir mon pays je fis appel au Seigneur, écrit William Penn. C’est ainsi que je l’obtins et j’espère que, loin d’être indigne de son amour, je répondrai à sa généreuse Providence et servirai sa vérité et son peuple, afin qu’un exemple soit donné à toutes les nations ; il se peut qu’on trouve là-bas ce qui n’a pas été possible ici : l’espace nécessaire à la création d’une Sainte Expérience. Dieu m’a donné ce pays à la face du monde, Il le bénira et en fera la semence d’une nation. »
D’abord, la Pennsylvanie sera une terre de refuge pour tous les persécutés. Penn se souvient de ses huit mois passés à la Tour de Londres sous l’inculpation de blasphème ! Alors il écrit à ses amis puritains d’Angleterre, aux huguenots de France, aux amish d’Alsace, aux mennonites de Hollande pour les inviter à le rejoindre aux Amériques pour vivre cette Sainte Expérience. Il est un dicton, dit-il, selon lequel nous devrions faire à tous les hommes ce que nous aimons qu’on nous fasse : ne faire aucune différence entre les générations, l’origine ou la couleur. Ici règne la liberté de conscience, chose juste et raisonnable. 100 ans avant la Révolution Française, ce sera même le premier article de la Charte des Privilèges et des Libertés : « Parce que nul ne peut véritablement être heureux, même jouissant pleinement des libertés civiles, s’il est privé de la liberté de conscience à l’égard de sa profession de foi et de son culte. » Chez les Quakers, pas de supérieur hiérarchique à qui on dit « vous » ou devant qui on se met à genoux mais tutoiement de rigueur et égalité de tous devant Dieu : « Songez qu’en vous il y a quelque chose de Dieu ! » disait Georges Fox, leur fondateur. Pas d’Eglise non plus mais des maisons à clocher. Pas de clergé parce que Dieu parle directement au cœur de chacun. Pas d’esclave mais un peuple souverain qui vote pour décider par lui-même :
— Mes amis, il a plu à Dieu et à sa Providence de vous confier à mes soins. Vous n’êtes pas désormais à la merci d’un gouverneur qui vient augmenter sa fortune ; vous serez gouvernés par des lois conçues par vous-mêmes. Je n’usurperai le droit de personne, et je n’opprimerai personne.
Quel changement radical par rapport à la vieille Europe qu’ils viennent de fuir. Du jamais vu…
— Mais, Sir, les indiens arrivent : nous allons mourir ! Nous devons nous défendre !
Mais pour William Penn, il n’en est pas question. Sur la terre que Dieu a donnée, il ne peut y avoir ni arme, ni police, ni prison, pas même de légitime défense : peut-on, en invoquant la légitime défense, recourir à des armes quand on se sent attaqué?
— C’est toujours en invoquant ce droit qu’on lance des attaques préventives qui provoquent la défense tout aussi légitime de l’adversaire, inaugurant ainsi le cercle vicieux des représailles… avait-il répondu fermement.
Alors, ils ont été contraints de déposer les armes avant même d’avoir combattu. Et quand les chefs des nations indiennes Delaware sont arrivés, ils n’ont trouvé que des hommes désarmés et pacifiques. La vérité, c’est que les Peaux-Rouges n’étaient pas venus se battre contre les anglais. Ils répondaient à l’invitation de William Penn : « Le Grand Dieu a jugé bon que j’aie des intérêts dans cette partie du monde qui est la vôtre, et le roi du pays où je vis m’y a donné une grande province. Mais je désire en jouir avec votre amitié et votre consentement, pour que nous puissions toujours vivre ensemble en bon voisins et amis. » la cohabitation dans le respect d’autrui, sans nuire à son confort : ma liberté s’arrête là où commence celle des autres.
Alors ils sont venus. Le gouverneur les reçut très solennellement dans sa résidence de Pennsbury :
— Je suis très sensible à la dureté et à l’injustice dont vous n’avez que trop souffert de la part de gens de cette partie du monde d’où je viens, qui soucieux de leurs seuls intérêts n’ont cherché qu’à réaliser de gros bénéfices à vos dépens. Exploitation de l’homme par l’homme pour son propre intérêt - esclavage
— Onas -en langue algonquine onas veut dire plume, en anglais pen-, ton discours nous prouve que tu n’es pas de ces tuniques rouges qui ne cherchent qu’à piller la terre de nos ancêtres.
— Vous avez raison : je n’ai pas du tout l’intention de vous spolier de ce qui a toujours été à vous. Voilà pourquoi j’ai envoyé vers vous mon cousin le colonel Markham pour négocier l’achat du sol de la province que le Grand Dieu m’a confiée.
— Vous êtes nos frères et nous vivrons avec vous en frères. Nous marcherons ensemble dans un large sentier. Si un anglais s’endort dans ce sentier, l’Indien passera à côté de lui et dira : "C’est un anglais ; il dort, laissons-le." Le sentier sera uni. Il n’y trouvera pas une souche qui puisse blesser le pied.
— J’ai beaucoup d’amitié et d’estime pour vous, et je désire gagner et conserver votre bienveillance et votre propre amitié par une conduite empreinte de douceur, de justice et de paix.
En ce jour du 23 avril 1701, un traité a été conçu, conclu et approuvé à Philadelphie, ville de « l’amour fraternel ». Tout en bas, on retrouve les signatures de William Penn, de Connnondaghtoh, de Widaagh alias Orettyagh, de Koqueeash, d’Andaggy Junkquagh, de Wopaththa, de Lemoytungh, de Pemoyajooagh, de Ahookassoongh et de Weewhinjough : « Il devra régner à jamais, après cet accord, une paix solide et durable ; que tous soient désormais un seul esprit, un seul cœur, qu’ils vivent en bonne intelligence et en véritable amitié, comme un seul peuple. » Jusqu’à ce que Thomas, fils de William, ne trahisse la parole de son père et que l’appât du gain et la violence qui l’accompagne toujours ne reprennent leurs droits…



MÉTHODES D’ANIMATION

Tranche d’âge
Animation proposée
Matériel nécessaire
 (voir détails dans les annexes)
4-6 ans
Thanksgiving
Vidéo et / ou diaporama

Jeu des intrus
Planche des « fruits », « légumes » et « animaux »

Texte biblique
Genèse 1 :26-31

Boîte à trésor
-       Fiche « Chasse au trésor de la forêt »
+ Les objets rapportés
+Des boîtes d’œufs vides

Projet landart
-       Fiche de chasse au trésor
+ tous les objets rapportés
+ planche à dessin couleur
+ yeux et accessoires selon votre fantaisie

Herbier
-       Du papier journal
-       Des dictionnaires
-       Du scotch
-       Du papier canson couleur
-       Une perforeuse
-       Des cordelettes pour lier les feuilles
-       Un livre de référence sur les plantes

Chant
-       Imprimer les paroles

Prière
-       Psaume 19 : 2-7 _ Imprimer le diaporama
7-10 ans
Accroche
Le kit de survie

Texte
Genèse 1 :26-30 et Deut 8 :6-20

Un peu d’histoire
Vidéo sur Thanksgiving
ou diaporama à imprimer pour une présentation à l’aide d’un kamishibaï

Discussion
La reconnaissance

Jeu des intrus
Planche des « fruits », « légumes » et « animaux »

Boîte à trésor
-       Fiche de chasse au trésor
+ tous les objets rapportés
+ boîtes d’œufs vides

Projet landart
-       Fiche de chasse au trésor
+ tous les objets rapportés
+ planche à dessin couleur
+ yeux et accessoires selon votre fantaisie

Herbier
-       Du papier journal
-       Des dictionnaires
-       Du scotch
-       Du papier canson couleur
-       Une perforeuse
-       Des cordelettes pour lier les feuilles
-       Un livre de référence sur les plantes

Prière
-       Psaume 103
11-14 ans
Accroche
Le kit de survie : 7 objets indispensables et 7 qualités essentielles.

Texte biblique
Ruth 1 :1-22

Jeu de casse-tête 
Se défaire de ses liens.
-       Prévoir des cordes d’une longueur de 50 cm environ pour au moins 2 enfants, et plus si vous souhaitez faire un concours de rapidité entre les binômes.

Un peu d’histoire
La vie de William Penn : enregistrement audio

Etre témoin
Une expérience de déracinement / déménagement

Jeu de l’oie
Plateau, cartes de questions, dés, divers accessoires selon les défis individuels ou collectifs

Jeu de rôle
Une Dream Team pour une Dream City
-       Imprimer la liste des personnages avec leurs profils

Discussion
-       Les principes essentiels à retenir quand on doit construire une cité idéale

Prière
-       Psaume 23
15 ans et +
Textes bibliques
Genèse 1 :27-30
Deutéronome 8 :6-20
Apocalypse 21 :1-5 ou Apocalypse 22 :1-5


Un peu d’histoire
Découvrir la vie de William Penn

Jeu de rôle : construire un village
Une Dream Team pour une Dream City ?

Jeu de l’oie
A la découverte d’un monde nouveau!

Temps de prière
Jérémie 29:12

_________________________________________

ANIMATIONS PAR TRANCHES D’AGE



Enfants de 4 à 6 ans                                                                          


Objectifs de Séance:


Apprendre à dire merci à Dieu pour la création qu’il nous donne (Genèse 1, 26-31 ; Psaume 19, 2-7)



Le texte biblique : Genèse 1: 26-31


Vous aborder ce texte avec les petits, nous vous suggérons, si vous avez la possibilité de vous en procurer un, d’utiliser un kamishibaï (littéralement «une pièce de théâtre sur papier »). C’est un genre narratif japonais, sorte de théâtre ambulant où l’on raconte des histoires en faisant défiler des illustrations devant les spectateurs.
Vous pourrez trouver de nombreux exemples de kamishibai (à acheter ou fabriquer soi-même) sur internet.
Vous aurez besoin d’imprimer les illustrations qui vous sont proposées dans le diaporama ci-joint (inspirées d'un diaporama du site de KT42), ainsi que les textes à lire en rapport avec chaque illustration.




Activité (option 1) : la boîte à trésor « nature »


Commencer par remettre aux enfants une liste de chasse au trésor avec tous les types d’objets qu’ils pourront trouver dans la nature. (voir en annexes)


Avec toutes leurs trouvailles, composer une boite à trésor qui permette de répertorier et d’organiser ces objets. (voir des exemples en annexes)



Activité (option 2) : Projet landart


- Commencer par faire faire la petite chasse au trésor « nature » si cela est possible, sur la base du document en annexe. (voir en annexes)
NB : Si le temps vous manque, vous pourrez apporter vous-mêmes des lots d’objets du même genre pour la réalisation du projet (exemples : petites pierres de couleurs variées ou unies, des plumes, des feuilles sèches, des coquilles d’escargots, des brindilles de bois, des pommes de pin, etc.)
- A partir de tous ces objets que vous aurez prélevés dans la nature, leur faire réaliser un projet « landart », c’est-à-dire un travail artistique qui intègre tous ces éléments, et que vous arrangerez selon votre créativité et votre fantaisie, par exemple sur une belle planche à dessin de couleur.
Voici quelques exemples, vous pouvez en consulter d'autres dans les annexes.











Vous pouvez encore consulter de merveilleux exemples à l’adresse ci-dessous :
http://yurtao.canalblog.com/albums/barbesse_land_art_nature/index.html

Il est possible de présenter tous les éléments trouvés dans un format de lapbook .Voici un exemple. A vous de nous envoyer une photo du votre!!

Votre lapbook peut porter sur des végétaux ou aussi su des oiseaux ou des insectes, selon ce qui vous passionne.
NB: Vous pourrez ensuite les exposer dans les locaux de l’église.


Activité (option 3) : l’herbier



Si vous optez pour la réalisation d’un herbier, il faudra prévoir de le faire sur plusieurs séances: Il faudra apporter :
- des feuilles d’arbres ou de plantes glanées là où vous pourrez!
- du papier journal à l’intérieur duquel vous placerez les feuilles ou fleurs naturelles pour absorber l’humidité lors du séchage qui devrait durer au moins une ou deux semaines
- des dictionnaires ou autres gros livres pour faire du poids sur les feuilles de journaux renfermant vos feuilles ou fleurs naturelles
- des belles feuilles cartonnées sur lesquelles vous collerez vos feuilles ou fleurs naturelles une fois qu’elles seront sèches
- du scotch
- de beaux stylos pour inscrire le nom des types de plantes, le lieu où vous les avez trouvées, la date et toute autre information que vous jugez utiles.
Voici quelques exemples:





Vous trouverez plusieurs tutoriels sur You tube. Quelques exemples :
- https://www.youtube.com/watch?v=3klpY1vXg4g (Comment fabriquer un herbier ? par Familiscope



- https://www.youtube.com/watch?v=UqV_cyRz-7o (L'herbier d'Evelyne pour Caté Ouest)



Selon le temps dont vous disposez, vous pourrez aussi associer chacune de ces œuvres à un verset en rapport avec la thématique de la beauté de la création de Dieu.
Quelques exemples de versets sur la création :
- Romains 1 :20
- Jérémie 51 : 15-16
- Psaume 148 : 1-5
- Psaume 8

Vous pourrez ensuite présenter le fruit de ce travail à l’église, à l’occasion d’un culte.

Chant : Quand mes yeux voient ce que tu as créé



Voici les paroles :
(Album : Je veux vivre!)

Refrain:
Quand mes yeux voient ce que Tu as créé,
Je suis vraiment émerveillé.
Quand mes yeux voient ce que Tu as créé:
Mes deux mains pour toucher et pour travailler
Mes oreilles pour écouter, mes deux pieds pour avancer;
Quand mes yeux voient ce que Tu as créé,
Mes lèvres veulent te louer !

1. Les étoiles qui sont dans l'univers,
Le soleil qui nous donne sa lumière,
C'est Dieu qui créa tout çà !
La lune qui dans la nuit nous éclaire,
Les océans, les lacs et les rivières,
C'est Lui qui créa tout çà !

Il a mis les jolies fleurs dans les champs,
Il a fait les fourmis, les éléphants.
Mon cœur est rempli d'admiration,
Quand je regarde oh Jésus ta création !
Refrain

2. Les poissons qui nagent au fond de la mer,
Les oiseaux qui s'envolent dans les airs...
C'est Dieu qui créa tout çà !
Il souffla sur un tas de poussière,
Et soudain, l'homme ouvrit les paupières.
C'est Lui qui créa tout çà !

Vous pouvez l’apprendre en regardant la vidéo suivante : https://youtu.be/NYxYt3U-0VQ





Un peu d’histoire : découvrir la fête de Thanksgiving


Visionner d’abord la vidéo suivante sur Thanksgiving
https://www.youtube.com/watch?v=sIgPzFj-o18&index=8&list=PLW5H6tUZ9VZAIGqfnK9oj7-_lbOeikcRA


Parler de la découverte de l’Amérique et des différentes découvertes qu’ils ont faites au cours de leurs explorations, les premières relations entre les colons et les indiens et comment elles ont évolué par la suite.


Jeu: Les intrus


Introduction – Présentation de l’animation

Dans l’histoire de l’humanité, la découverte de nouveaux espaces a toujours suscité un sentiment de surprise et d’émerveillement face à la beauté de la création. Que ce soit pour les premiers colons qui s’installèrent aux Amériques, comme pour le peuple hébreu en Terre Promise, le Dieu créateur est célébré pour l’abondance de son œuvre.

Consigne d’animation
- Selon le nombre d’enfants, constituer 2 ou 3 groupes
- A chaque groupe, distribuer les 3 planches intitulées « Fruits », « Légumes », « Animaux » (voir en annexes)
- En 10 ou 15 minutes maximum, chaque groupe doit donner la liste des intrus recherchés (fruits, légumes et animaux)

Moyens matériels :
- Planches « Fruits », « Légumes », « Animaux » (voir ci-dessous)
- Papier, stylo





Temps de prière: Psaume 19 : 2-7


Exceptionnellement, nous vous proposons une méthode de prière qui se présente sous la forme d’un diaporama à partir de quelques versets illustrés.
Les images qui suivent les versets du Psaume peuvent être proposées aux enfants en guise d’inspiration pour qu’ils formulent à leur tour une prière de reconnaissance ou de louange à Dieu pour les merveilles de la création.





Enfants de 7 à 10 ans                                                                         


Objectifs de Séance:


Découvrir que Dieu prend soin de nous (faire l’expérience de la Providence) et apprendre à lui dire merci, en paroles et en actes. (Genèse 1, 26-31 ; Deutéronome 8, 6-20)



Accroche : Le kit de survie


Consigne :
Imaginez que dans un futur imminent, il y aura une grande catastrophe naturelle (genre tsunami, guerre nucléaire, attaque étrangère ou extra-terrestre, etc). Or des personnes bienveillantes vous offrent une occasion de fuite (dans une fusée hyper-protégée, un bunker sous-terrain, ou autre situation que vous pouvez imaginer), mais précisent que vous ne pouvez emporter avec vous que 7 objets qui vous semblent les plus importants et vitaux. Quels seraient ces 7 objets ?
- Quelles seraient également les 7 qualités les plus importantes qui vous permettraient de faire face à l’adversité et aux problèmes dans votre nouvel espace de vie qui risque d’être très éloigné de votre environnement et de votre confort habituel. Par exemple : méfiance vis-à-vis des autochtones, difficulté à gérer des personnes en situation de crise (peur, manque de confiance, etc.), pénuries à gérer, difficulté à gérer l’éloignement ou la perte de vos anciens proches, etc.



Le texte biblique : Genèse 1 :26-30 et Deutéronome 8 : 6-20



1. Lire d’abord Genèse 1 : 27-30

Question : Quel est le mandat que Dieu a confié à l’homme et la femme au sixième jour de la création, avant de rentrer dans le jour du repos ?
Quelques éléments de réponse : Il lui a confié la responsabilité et la gestion de la création, aussi bien la faune que la flore : tous les animaux lui sont assujettis, et tout a été créé de façon harmonieuse pour un équilibre des ressources et des besoins.

2. Lire ensuite le passage de Deutéronome 8 : 6-20 avec les enfants.

Consigne : Répertoriez tous les bienfaits dont l’Eternel a gratifié son peuple en accord avec la promesse qu’il avait faite à Abraham (cf Genèse 22 :16).
Quelques éléments de réponse :
● « un pays de cours d'eaux, de sources et de lacs, qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes » (eau= source d’abondance, de luxuriance)
● « un pays de froment, d'orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers » ; « un pays d'oliviers et de miel »; = un pays où il y aura du pain / de la nourriture avec abondance, où l’on ne manquera de rien;
● « un pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel on peut tailler l'airain » (= éléments utiles à la fabrication d’outils et d’armes).

Question : En retour, que demande Dieu de la part de son peuple ?
Quelques éléments de réponse :
Il attend simplement de la reconnaissance et une loyauté totale qui s’exprime par une obéissance à ses commandements et ses prescriptions.


Consigne : Analysez le vocabulaire utilisé pour décrire les attentes de Dieu. Insistez en particulier sur le choix des verbes.
Quelques éléments de réponse :
● Tu béniras l'Eternel, ton Dieu
● Garde-toi d'oublier l'Eternel, ton Dieu, au point de ne pas observer ses commandements, ses ordonnances et ses lois, que je te prescris aujourd'hui
● Prends garde que ton cœur ne s'enfle, et que tu n'oublies l'Eternel, ton Dieu (qui t'a fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude, qui t'a fait marcher dans ce grand et affreux désert, où il y a des serpents brûlants et des scorpions, dans des lieux arides et sans eau, et qui a fait jaillir pour toi de l'eau du rocher le plus dur, qui t'a fait manger dans le désert la manne inconnue à tes pères, afin de t'humilier et de t'éprouver, pour te faire ensuite du bien) + Garde-toi de dire en ton cœur: Ma force et la puissance de ma main m'ont acquis ces richesses.
● Souviens-toi de l'Eternel, ton Dieu, car c'est lui qui te donnera de la force pour les acquérir, afin de confirmer, comme il le fait aujourd'hui, son alliance qu'il a jurée à tes pères.

Question : Quelles conséquences à la désobéissance ?
Quelques éléments de réponse :
Si tu oublies l'Eternel, ton Dieu, et que tu ailles après d'autres dieux, si tu les sers et te prosternes devant eux, je vous déclare formellement aujourd'hui que vous périrez. Vous périrez comme les nations que l'Eternel fait périr devant vous, parce que vous n'aurez point écouté la voix de l'Eternel, votre Dieu.

Romain 1 :20-22
En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l'œil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous;

Conclusion :
La reconnaissance apparaît ici comme un devoir presque naturel, un élan du cœur qui devrait s’imposer à toute personne qui sait rester humble et sait reconnaître les bienfaits dont nous jouissons chaque jour, alors que souvent nous avons plutôt tendance à les oublier ou à les considérer comme allant de soi.

Lien avec la thématique historique :

C’est ce qui justifie l’instauration d’une journée de « Thanksgiving » aux Etats-Unis et au Canada, car les premiers pèlerins qui sont arrivés en Amérique ont bénéficié de cette même abondance de bienfaits, liée non seulement à la richesse des terres qu’ils y ont trouvées, mais aussi à la générosité et la bienveillance des Indiens qui y habitaient.


Un peu d’histoire : découvrir la fête de Thanksgiving


Visionner d’abord la vidéo suivante sur Thanksgiving
https://www.youtube.com/watch?v=sIgPzFj-o18&index=8&list=PLW5H6tUZ9VZAIGqfnK9oj7-_lbOeikcRA



Ou : Vous pouvez utiliser le diaporama qui suit sur « Thanksgiving » pour parler de la venue des premiers pèlerins en Amérique, afin de fuir la persécution religieuse :
Si vous disposez d’un kamishibaï (c’est une sorte de théâtre ambulant où l’on raconte des histoires en faisant défiler des illustrations devant les spectateurs), il pourrait être intéressant de présenter la situation historique à l’aide de ce support.
Vous pourrez trouver de nombreux exemples de kamishibai (à acheter ou fabriquer soi-même) sur internet.

L’objectif est de parler d’une part des causes qui ont amené les pèlerins à partir, puis de la découverte de l’Amérique et des relations entre les colons et les indiens et comment elles ont évolué par la suite.

NB: Le diaporama étant assez long, (même en considérant que les pages apparaissent deux fois à chaque fois), vous pourrez bien sûr choisir les pages sur lesquelles vous voulez insister plus que d'autres pour répondre à la curiosité des enfants et enrichir leurs connaissances culturelles sur cette période...





Discussion:

Dans notre pays, aujourd’hui, malgré les nombreux problèmes que l’on peut évoquer sur le plan socio-économique, peut-on encore s’émerveiller des bienfaits de Dieu ?
Y a-t-il encore de la place pour la reconnaissance et la louange ?
Comment peut-on l’exprimer ?
Sommes-nous encore capables de générosité envers les étrangers, comme les indiens l’ont été vis-à-vis de ces pèlerins ?


Entre la Terre Promise et le Paradis

Si le temps vous le permet, vous pouvez ensuite établir un rapport entre le pays de Canaan décrit en Deutéronome et le « paradis » décrit en Apocalypse 22 : 1-5.
Analysez les caractéristiques de ce lieu : les éléments décrits vous donnent-ils envie d’aller dans ce lieu ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ? A votre avis, cette description semble-t-elle décrire une vraie ville ? Ou est-ce seulement une vision onirique qu’il ne faut surtout pas prendre « au pied de la lettre » ? Ou faut-il considérer tous ces éléments comme des symboles de quelque chose de spirituel ?



Jeu: Les intrus


Introduction – Présentation de l’animation

Dans l’histoire de l’humanité, la découverte de nouveaux espaces a toujours suscité un sentiment de surprise et d’émerveillement face à la beauté de la création. Que ce soit pour les premiers colons qui s’installèrent aux Amériques, comme pour le peuple hébreu en Terre Promise, le Dieu créateur est célébré pour l’abondance de son œuvre.

Consigne d’animation
- Selon le nombre d’enfants, constituer 2 ou 3 groupes
- A chaque groupe, distribuer les 3 planches intitulées « Fruits », « Légumes », « Animaux » (voir en annexes)
- En 10 ou 15 minutes maximum, chaque groupe doit donner la liste des intrus recherchés (fruits, légumes et animaux)

Moyens matériels :
- Planches « Fruits », « Légumes », « Animaux » (voir ci-dessous)
- Papier, stylo
- Option : fournir un dictionnaire à chaque équipe, ou un accès à Internet





Activité (option 1): la boîte au trésor « nature »


Commencer par remettre aux enfants une liste de chasse au trésor avec tous les types d’objets qu’ils pourront trouver dans la nature.




Avec toutes leurs trouvailles, composer une boite à trésor qui permette de répertorier et d’organiser ces objets. Voici un exemple ci-dessous:




Activité (option2): Projet landart


- Commencer par faire faire la petite chasse au trésor « nature » si cela est possible, sur la base du document en annexe.
NB : Si le temps vous manque, vous pourrez apporter vous-mêmes des lots d’objets du même genre pour la réalisation du projet (exemples : petites pierres de couleurs variées ou unies, des plumes, des feuilles sèches, des coquilles d’escargots, des brindilles de bois, des pommes de pin, etc.)
- A partir de tous ces objets que vous aurez prélevés dans la nature, leur faire réaliser un projet « landart », c’est-à-dire un travail artistique qui intègre tous ces éléments, et que vous arrangerez selon votre créativité et votre fantaisie, par exemple sur une belle planche à dessin de couleur.




















Vous pouvez encore consulter de merveilleux exemples à l’adresse ci-dessous :
http://yurtao.canalblog.com/albums/barbesse_land_art_nature/index.html


Il est possible de présenter tous les éléments trouvés dans un format de lapbook (vous pouvez trouver quelques exemples en annexe). Votre lapbook peut porter sur des végétaux ou aussi su des oiseaux ou des insectes, selon ce qui vous passionne.



NB : Vous pourrez ensuite les exposer dans les locaux de l’église.


Vous pouvez ensuite faire réfléchir les enfants sur la façon dont l’espace est réparti entre les différentes créatures dans l’environnement : les oiseaux dans le ciel, les animaux marins, les animaux terrestres, ceux qui vivent dans les arbres, dans la terre, dans les déserts, sur la banquise, etc .
Comparer avec la façon dont les hommes procèdent pour se répartir les territoires sur la terre. Y a-t-il une bonne façon de le faire ? Dieu donne-t-il des indications par rapport à cela ?


Activité (option3): l’herbier



Si vous optez pour la réalisation d’un herbier, il faudra prévoir de le faire sur plusieurs séances: Il faudra apporter :
- des feuilles d’arbres ou de plantes glanées là où vous pourrez!
- du papier journal à l’intérieur duquel vous placerez les feuilles ou fleurs naturelles pour absorber l’humidité lors du séchage qui devrait durer au moins une ou deux semaines
- des dictionnaires ou autres gros livres pour faire du poids sur les feuilles de journaux renfermant vos feuilles ou fleurs naturelles
- des belles feuilles cartonnées sur lesquelles vous collerez vos feuilles ou fleurs naturelles une fois qu’elles seront sèches
- du scotch
- de beaux stylos pour inscrire le nom des types de plantes, le lieu où vous les avez trouvées, la date et toute autre information que vous jugez utiles.

Voici quelques exemples:







Vous trouverez plusieurs tutoriels sur You tube. Quelques exemples :
- https://www.youtube.com/watch?v=3klpY1vXg4g (Comment fabriquer un herbier ? par Familiscope)



- https://www.youtube.com/watch?v=UqV_cyRz-7o (L'herbier d'Evelyne pour Caté Ouest)



NB: Selon le temps dont vous disposez, vous pourrez aussi associer chacune de ces œuvres à un verset en rapport avec la thématique de la beauté de la création de Dieu. Et rien ne vous empêche, par la suite, de présenter le résultat de vos travaux à l'église, à l'occasion d'un culte!

Quelques exemples de versets sur la création :
- Romains 1 :20
- Jérémie 51 : 15-16
- Psaume 148 : 1-5
- Psaume 8


Temps de prière: Psaume 103


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Enfants de 11 à 14 ans                                                                       



Objectifs de Séance:

- Être disponible pour entendre l’appel de Dieu et partir pour tout recommencer (Ruth 1 : 1-22)
- Adopter une attitude responsable et respectueuse vis-à-vis des créatures
- Prendre conscience de notre responsabilité pour préserver l’environnement (Genèse 1 : 26-31) et des habitants de cette planète, quelle que soit leur race, leur couleur, leur origine (Matthieu 25 : 31-46)

Accroche : Le kit de survie


Scénario 1 :
Imaginez que dans un futur imminent, il y aura une grande catastrophe naturelle (genre tsunami, guerre nucléaire, attaque étrangère ou extra-terrestre, etc). Or des personnes bienveillantes vous offrent une occasion de fuite (dans une fusée hyper-protégée, un bunker sous-terrain, ou autre situation que vous pouvez imaginer), mais précisent que vous ne pouvez emporter avec vous que 7 objets qui vous semblent les plus importants et vitaux. Quels seraient ces 7 objets ?
- Quelles seraient également les 7 qualités les plus importantes qui vous permettraient de faire face à l’adversité et aux problèmes dans votre nouvel espace de vie qui risque d’être très éloigné de votre environnement et de votre confort habituel. Par exemple : méfiance vis-à-vis des autochtones, difficulté à gérer des personnes en situation de crise (peur, manque de confiance, etc.), pénuries à gérer, difficulté à gérer l’éloignement ou la perte de vos anciens proches, etc.

Quelles sont, parmi les qualités qui ont été citées, celles que vous pensez posséder ?



Le texte biblique : Ruth 1 :1-22

La lecture du texte nous donne à voir la difficulté que ressentent ceux qui doivent, pour des raisons diverses (ici suite à une famine), quitter leur pays d’origine, la terre dans laquelle ils ont vu le jour, et le peuple avec lequel ils ont construit les bases de leur histoire personnelle, avec lequel ils partagent une même histoire, une même culture, des croyances également.

Après la mort de son mari et de ses fils, Naomie ne veut pas être un fardeau pour ses belles-filles, mais elle veut leur permettre de refaire leur vie car elles sont encore jeunes. Aussi décide-telle de retourner dans sa terre natale, « le pays de Juda ».
Il est intéressant de remarquer qu’à aucun moment elle n’essaie de les influencer pour qu’elles l’accompagnent et adoptent son mode de vie et sa religion. Au contraire, elle les encourage à repartir chez elle pour se construire une nouvelle vie, une nouvelle famille, une nouvelle histoire.

Malgré la tristesse de devoir se séparer de sa belle-mère, Orpa accepte finalement de rentrer chez sa propre mère et va probablement suivre son conseil.
En revanche, Ruth semble tellement attachée à Naomie qu’elle décide de la suivre dans son pays d’origine. Elle lui dit : « Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi ! Où tu iras j'irai, où tu demeureras je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu; où tu mourras je mourrai, et j'y serai enterrée. »
C’est un engagement qui dépasse la tendresse et l’affection que peut ressentir une jeune fille pour un membre de sa famille : sa décision implique une volonté de suivre cette femme également dans ses croyances et son engagement de foi. C’est dire que Naomi a dû lui donner le témoignage d’une femme intègre et sage, une femme de foi qui respectait les différences que présentaient ses belles-filles en matière de culture et de foi. C’est son témoignage d’amour qui a probablement touché Ruth et l’a convaincue de faire ce choix de la suivre dans son pays, d’intégrer son peuple et d’embrasser sa culture et sa foi.


Jeu : Casse-tête pour se défaire de ses liens


Pour évoquer la question de notre attachement à notre culture, notre éducation, notre héritage, dont parfois il faut arriver à se détacher, vous pouvez proposer ce casse-tête un peu spécial qui est mis en scène dans un récit imagé. Vous le trouverez sur le site de prestidigitascience à l’adresse suivante :
http://www.prestidigitascience.fr/index.php?page=les-prisonniers


Rappeler une des ordonnances donnée en Lévitique 19 :33
Tu n'opprimeras point l'étranger; vous savez ce qu'éprouve l'étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d'Egypte.

Rappeler aussi comment Abraham a répondu à l’appel de Dieu de partir d’Ur en Chaldée, pour aller à Canaan (Gen. 11 :27-31).

Rappeler encore quelle devait être la condition des hébreux en Egypte et ce qu’ils ont dû ressentir au moment où, sous la direction de Moïse, Dieu les a menés vers la Terre Promise, le pays « où coulent le lait et le miel », selon la promesse faite à Abraham (Ex 33 :1-3)

Un peu d’histoire : découvrir la vie de William Penn


Écouter l’enregistrement du contexte historique (enregistrement à venir)
ou regarger le diapo suivant:




Lien avec la thématique historique :

Nous savons que William Penn en Pennsylvanie avait le plus grand respect pour le peuple indien. Son expérience malheureuse de persécution à cause de sa foi l’a amené à refuser de leur imposer ses propres convictions religieuses. Pourtant il semble évident qu’elles étaient suffisamment fortes pour lui permettre de résister aux pressions et aux diverses persécutions qu’on lui avait fait subir quand il était en Angleterre.


Etre un témoin:



Avez-vous déjà fait l’expérience d’un déracinement, lors d’un déménagement ou d’un départ qui vous a été imposé par des circonstances indépendantes de votre volonté ?
Pouvez-vous en partager les conditions, et ce que vous avez ressenti au moment du départ ?
Avec le recul du temps, comment s’est passé votre arrivée ?
Trouvez-vous que la situation s’est améliorée ? Par exemple, estimez-vous que vous avez réussi à vous intégrer dans votre nouvel environnement ? Pourquoi et comment ? Qu’est-ce qui vous a aidé, et qu’est-ce qui vous a gêné dans votre nouvelle vie ?
L’avez-vous vécu comme une nouvelle chance ou comme une épreuve difficile ? Expliquez pourquoi.


Jeu de l'oie: A la découverte d'un monde nouveau!

A faire avec les enfants qui aiment les jeux de société et aiment bouger un peu, ou pour ceux qui trouveraient trop long le jeu de rôle suivant!




Jeu de rôle : une Dream Team pour une Dream City ?


(peut éventuellement se faire sur une autre séance)
Scénario 2 :
Imaginons que dans le vaisseau qui vous transportera vers un espace extérieur, à l’abri du désastre (une navette spatiale par exemple), il n’y aura de place que pour une dizaine (ou plus ?) de personnes. Parmi les candidats au départ, plusieurs profils (d’âge, de sexe, d’origine ethnique…) et plusieurs métiers sont représentés.
Comment allez-vous établir la sélection des 10 personnes autorisées à embarquer dans le vaisseau ?
Quel personnage voudriez-vous être ?
Après une réflexion / concertation commune, inscrivez le numéro de priorité attribué à chaque personnage sous son identité, et bien sûr vous devez être capable de justifier vos choix !
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Mamadou
Allistair
Ibrahim
Suleyman
Charles
Peter
musicien
architecte
infirmier
scientifique
chasseur
policier
58 ans
52 ans
49 ans
63 ans
45 ans
68 ans









Popov
Andréi
Vincent
Mickaël
Paul
Gordon
politicien
agriculteur
vétérinaire
maçon
pasteur
sans activité
42 ans
55 ans
30 ans
25 ans
39 ans
18 ans









Molly
Sarah
Alice
Patricia
Sharon
Belinda
médecin
sage-femme
artiste
psychologue
sans activité
botaniste
50 ans
35 ans
26 ans
38 ans
6 ans
70 ans









Phoebe
Paloma
Helen
Christine
Ingrid
Dylan
pharmacien
pécheur
historienne
cuisinier
institutrice
sans activité
41 ans
29 ans
36 ans
32 ans
37 ans
2 ans







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A partir de là, réfléchissez aux 5 premières actions que vous mènerez en arrivant sur place.

Réfléchissez également à ce qui est important de préserver dans une société pour qu’elle fonctionne de façon harmonieuse et durable pour tout le monde, afin que personne ne se sente lésé dans ses droits (humains, civiques, matériels, intellectuels…), dans ses capacités, et dans l’expression de ses idées, de ses croyances, de sa pensée en général.


Lien avec la thématique historique :

Rappeler alors quelle a été la démarche pacifiste de William Penn auprès des indiens en arrivant en Amérique, après avoir reçu un vaste territoire de la part du roi d’Angleterre. Il n’a pas voulu considérer ce don comme allant de soi, mais il a tenu à racheter aux indiens les terres qui venaient de lui être données par le roi.
Il a également mis un point d’honneur à respecter la liberté de conscience des indiens et des colons qui venaient s’installaient dans ce territoire, car il estimait que l’on ne pouvait faire usage de la violence pour obliger des gens à faire quelque chose, encore moins lorsqu’il s’agit de la foi, qui est avant tout une affaire de conviction et qui doit impliquer l’adhésion du cœur, sinon elle n’est qu’un leurre.

Rappeler enfin le rôle qu’il a joué dans la construction de la Pennsylvanie en tant que ville, ayant fait appel à un architecte qui l’a aidé à concevoir son projet de construction de la cité selon un schéma en damier.


Discussion:



En vous identifiant à William Penn, quels principes vous semblent essentiels pour envisager la construction d’une cité idéale ?
Et comment vous auriez envisagé l’établissement des relations avec les premiers habitants ?


Entre la Terre Promise et le Paradis

Si le temps vous le permet, et si votre groupe est suffisamment avancé, vous pouvez ensuite établir un rapport entre
1- le pays de Canaan décrit en Deutéronome 8 :6-20,
2- votre Dream City, telle que vous l’avez projetée et construite mentalement dans l’exercice précédent
3- et le « paradis » décrit en Apocalypse 22 : 1-5 : analysez les caractéristiques de ce lieu
- les éléments décrits vous donnent-ils envie d’aller dans ce lieu ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ?
- A votre avis, cette description semble-t-elle décrire une vraie ville ? Ou est-ce seulement une vision onirique qu’il ne faut surtout pas prendre « au pied de la lettre » ? Faut-il considérer tous ces éléments comme des symboles de quelque chose de spirituel ? Si oui, qu’est-ce que cela évoque pour vous ?
- Cherchez dans la Bible les éléments qui pourraient vous aider à « déchiffrer » la signification de cette description.
- Les éléments décrits vous donnent-ils envie d’aller dans ce lieu ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ?
- L’Apocalypse fait référence à des « choses anciennes » qui devront disparaître. Personnellement, qu’est-ce que vous aimeriez faire disparaître de notre monde ?
- L’Apocalypse annonce « Voici, je fais toutes choses nouvelles ». Qu’aimeriez-vous voir apparaître de mieux dans ce nouveau monde ?
- A votre avis, la description d’Apocalypse 22 :1-5 semble-t-elle décrire une vraie ville ? Ou est-ce seulement une vision onirique qu’il ne faut surtout pas prendre « au pied de la lettre » ? Faut-il considérer tous ces éléments comme des symboles de quelque chose de spirituel ? Si oui, qu’est-ce que cela évoque pour vous ?
- Cherchez dans la Bible les éléments qui pourraient vous aider à « déchiffrer » la signification de cette description.



Temps de prière: Psaume 23


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15 ans et plus                                                                                      



Objectifs de Séance



- Etre capable de comprendre ce que signifie « partir », l’exil, se détacher ce tout ce qui nous semblait important et précieux, comprendre ce qu’ont dû vivre les hébreux au sortir d’Egypte, les protestants persécutés pour leur foi qui ont fui en Amérique ou ce que vivent les immigrés aujourd’hui (Ruth 1 : 1-22; Lévitique 19:33).
Pour cet objectif particulier, reprendre les animations de la tranche d'âge des 11-14 ans et les adapter si besoin.

- Etre capable de réfléchir à ce qui est important dans une société, concevoir un projet de cité idéale basée sur des principes et des règles en accord avec l’Evangile (Apocalypse 21 : 1-8 ou Apocalypse 22:1-5)


Le texte biblique : Genèse 1:27-30; Deutéronome 8: 6-20; Apocalypse 21 :1-8 ou Apocalypse 22: 1-5


1. Lire d’abord Genèse 1 : 27-30
Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi.

Question : Quel est le mandat que Dieu a confié à l’homme et la femme au sixième jour de la création, avant de rentrer dans le jour du repos ?
Réponse : Il lui a confié la responsabilité et la gestion de la création, aussi bien la faune que la flore : tous les animaux lui sont assujettis, et tout a été créé de façon harmonieuse pour un équilibre des ressources et des besoins.

2. Lire ensuite le passage de Deutéronome 8 : 6-20 avec les jeunes.
Leur demander de répertorier tous les bienfaits dont l’Eternel a gratifié son peuple en accord avec la promesse qu’il avait faite à Abraham (cf Genèse 12 :1-3 et 22 :16-18).

Quelques éléments de réponse :
● Un pays de cours d'eaux, de sources et de lacs, qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes (eau= source d’abondance, de luxuriance)
● un pays de froment, d'orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers ; un pays d'oliviers et de miel; = un pays où il y aura du pain / de la nourriture avec abondance, où l’on ne manquera de rien;
● un pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel on peut tailler l'airain.

Question : En retour, que demande Dieu de la part de son peuple ?

Quelques éléments de réponse :
Il attend simplement de la reconnaissance et une loyauté totale qui s’exprime par une obéissance à ses commandements et ses prescriptions.

Analyser le vocabulaire utilisé pour décrire les attentes de Dieu. Insister en particulier sur le choix des verbes :
● Tu béniras l'Eternel, ton Dieu
● Garde-toi d'oublier l'Eternel, ton Dieu, au point de ne pas observer ses commandements, ses ordonnances et ses lois, que je te prescris aujourd'hui
● Prends garde que ton cœur ne s'enfle, et que tu n'oublies l'Eternel, ton Dieu (qui t'a fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude, qui t'a fait marcher dans ce grand et affreux désert, où il y a des serpents brûlants et des scorpions, dans des lieux arides et sans eau, et qui a fait jaillir pour toi de l'eau du rocher le plus dur, qui t'a fait manger dans le désert la manne inconnue à tes pères, afin de t'humilier et de t'éprouver, pour te faire ensuite du bien). Garde-toi de dire en ton cœur: Ma force et la puissance de ma main m'ont acquis ces richesses.
● Souviens-toi de l'Eternel, ton Dieu, car c'est lui qui te donnera de la force pour les acquérir, afin de confirmer, comme il le fait aujourd'hui, son alliance qu'il a jurée à tes pères.

Question : Quelles conséquences à la désobéissance ?
Si tu oublies l'Eternel, ton Dieu, et que tu ailles après d'autres dieux, si tu les sers et te prosternes devant eux, je vous déclare formellement aujourd'hui que vous périrez. Vous périrez comme les nations que l'Eternel fait périr devant vous, parce que vous n'aurez point écouté la voix de l'Eternel, votre Dieu.


Conclusion: La reconnaissance s’impose ici comme un impératif du cœur, un élan vers Dieu pour celui qui sait rester humble et sait reconnaître les bienfaits dont nous jouissons chaque jour, alors que souvent nous avons tendance à les oublier.

C’est ce qui justifie l’instauration d’une journée de « Thanksgiving » aux Etats-Unis et au Canada, car les premiers pèlerins qui sont arrivés en Amérique ont bénéficié de cette même abondance de bienfaits, liée non seulement à la richesse des terres qu’ils y ont trouvées, mais aussi à la générosité et la bienveillance des Indiens qui y habitaient.


NB : L’étape qui suit pourra être envisagée après la découverte de la thématique historique, et après l’animation sur la construction d’une cité idéale, pour permettre de comparer le projet de Dieu avec ce que les enfants ou adultes auront envisagé comme projet de ville.

Entre la Terre Promise et le Paradis
Il s’agit d’établir un rapport entre :
1- le pays de Canaan décrit en Deutéronome 8 :6-20,
2- votre Dream City, telle que vous l’avez projetée et construite mentalement dans l’exercice précédent
3- et le « paradis » décrit en Apocalypse 21 :1-5 ou Apocalypse 22 : 1-5.
Analysez les caractéristiques de ce lieu:
- Les éléments décrits vous donnent-ils envie d’aller dans ce lieu ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ?
- L’Apocalypse fait référence à des « choses anciennes » qui devront disparaître. Personnellement, qu’est-ce que vous aimeriez faire disparaître de notre monde ?
- L’Apocalypse annonce « Voici, je fais toutes choses nouvelles ». Qu’aimeriez-vous voir apparaître de mieux dans ce nouveau monde ?
- A votre avis, la description d’Apocalypse 22 :1-5 semble-t-elle décrire une vraie ville ? Ou est-ce seulement une vision onirique qu’il ne faut surtout pas prendre « au pied de la lettre » ? Faut-il considérer tous ces éléments comme des symboles de quelque chose de spirituel ? Si oui, qu’est-ce que cela évoque pour vous ?
- Cherchez dans la Bible les éléments qui pourraient vous aider à « déchiffrer » la signification de cette description.


Un peu d’histoire : découvrir la vie de William Penn


Ecouter l’enregistrement du contexte historique (à venir)
Ou regarder le diaporama suivant:



Lien avec la thématique historique :
Relire pour cela la partie intitulée « Questions théologiques » (p2)


Jeu de rôle: Une Dream Team pour une Dream City ?


Consigne :
Imaginez et construisez une cité idéale, qui favorise le respect et la protection de l’environnement ainsi que le respect et la protection des personnes et de leurs biens, quels que soient leur origine, culture ou croyances.

Scénario :
Nous sommes en 2050.
Afin d’échapper à une collision massive avec une météorite géante, environ 150 habitants (dont vous faites partie !) ont pu être évacués en urgence vers l’exoplanète la plus proche, et vous atterrissez finalement après quelques années d’hibernation.
A votre réveil, vous constatez que les conditions de vie sur cette planète sont très similaires à celles de notre Terre.

Votre mission désormais va être :
1- d’organiser votre installation (trouver de la nourriture, concevoir des abris, régler les questions d’hygiène, …) et explorer votre nouveau territoire.
2- de mettre en place une nouvelle organisation de la société : vous répartir les rôles (sur quels critères ?),
3- et d’établir un gouvernement responsable qui rédigera une charte des droits et devoirs de chacun, selon des principes que vous résumerez dans une forme de Constitution en 10 articles minimum.

Cette charte pourra comporter les mots suivants :
• la sécurité • le logement • l'emploi • la participation
• l'intégration multiculturelle • la culture • la mobilité l'égalité
• la santé le sport et les loisirs
• l'épanouissement personnel
• la préservation de l’environnement
• une architecture et un environnement physique de qualité
• la coexistence harmonieuse des fonctions
• le développement économique
• le développement durable
• les biens et services
• les ressources et richesses naturelles

Voici quelques exemples d’architecture de villes assez futuristes. :









Réagissez à ces projets: Lesquels vous semblent les plus innovants, les plus respectueux de l’environnement tout en étant ambitieux, et séduisants d’un point de vue esthétique ?


Faire également la liste des 7 métiers qui vous semblent les plus essentiels parmi la liste ci-dessous:
- musicien - architecte - infirmier - scientifique - chasseur - policier - pécheur - politicien - agriculteur    - vétérinaire - maçon - pasteur - médecin - institutrice - sage-femme - artiste - psychologue - botaniste    - pharmacien - historien - cuisinier

Y en a-t-il pour lesquels vous sentez que vous possédez des qualités pour envisager ce genre de carrière, et souhaitez-vous vous orienter dans ce genre de métier ?


Jeu de l'oie: à la découverte d'un monde nouveau!

A faire avec les enfants qui aiment les jeux de société et aiment bouger un peu, ou pour ceux qui trouveraient trop long le jeu de rôle sur la construction d'une cité "idéale"!



Temps de prière:  Jérémie 29 :12


« Je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Eternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance. Vous m'invoquerez, et vous partirez; vous me prierez, et je vous exaucerai. Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur. Je me laisserai trouver par vous, dit l'Eternel. »



CROIRE EN PROTESTANT



Cet épisode de William Penn fuyant l’Angleterre pour recommencer à zéro permet de comprendre le principe qui a été à la source du protestantisme depuis son origine. « Sauvés par la Grâce seule » ? C’est ce que ces réfugiés fuyant la persécution religieuse ont pu expérimenter concrètement. C’est vrai que d’être obligé de fuir son pays c’est terriblement difficile parce qu’on est arraché à tout ce qu’on aime, tout ce qu’on connaît. Mais celui qui perd tout, gagne peut être aussi l’occasion d’un nouveau recommencement, d’une résurrection, d’une vie nouvelle. « Voici, je fais toutes choses nouvelles » dit Apocalypse 21, 5. Le Salut par la Grâce seule, c’est la conviction que cette nouvelle vie vient de Dieu, comme un cadeau qu’on reçoit sans avoir rien fait pour le mériter. Comme une nouvelle vie qui démarre alors que tout semblait perdu. C’est cette certitude que ce que nous sommes et ce que nous avons vient de Dieu et de lui seulement. Nous n’y sommes pour rien. Nous avons tout reçu. S’ouvre alors un sentiment de reconnaissance, d’émerveillement et de gratitude. L’envie de dire « merci », tout simplement, et de s’engager ensuite. Une manière de répondre à la Grâce.

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ANNEXES


Jeux des intrus:




Jeu de l'oie "A la découverte d'un monde nouveau"



Jeu de l'oie a la découverte d'un monde nouveau from vahinella

Activité Landart: quelques exemples





Des herbiers: quelques exemples 

Pour des explications détaillées, nous vous conseillons le site de Science Junior: ici
ou sur Ooreka ici






S'émerveiller devant la création avec le Psaume 19



Quelques exemples de projets de villes futuristes:


Vous pourrez consulter encore d'autres exemples en allant sur ce site d'architecture du futur ici
ou ici ou ici ou ici

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L’installation aux Amériques :



Une nouvelle terre pour une liberté nouvelle.


« La conscience délivrée »





Où il semble possible de tout recommencer.


— Alerte ! Alerte ! Les Indiens arrivent !


Un vent de panique souffle sur la Terre Promise. On sonne la cloche à tout rompre. Dans un désordre indescriptible, femmes et enfants courent en tous sens.


— ­­Des armes ! Il faut trouver des armes !!


Un mousquet, une machette, une fourche, un grand couteau de cuisine… tout y passe. Les Indiens ? On aurait dû attaquer les premiers comme l’ont fait les autres colonies britanniques plutôt que d’attendre comme ça sans rien faire pour maintenant se faire tondre comme des moutons !


Mais non… William Penn, le gouverneur de la toute jeune colonie de Pennsylvanie, s’y était formellement opposé, au nom de ses convictions religieuses : « Nous, les membres de la Société des Amis -c’est le vrai nom des Quakers dont fait partie la famille Penn- nous répudions énergiquement, dans l’ordre matériel toute guerre et toute lutte quel qu’en soit le but ou le prétexte. Nous témoignons devant l’univers que l’Esprit de Christ qui nous conduit dans la vérité, ne nous inspirera jamais de faire la guerre contre qui que ce soit avec des armes charnelles pas plus pour le royaume de Christ que pour le royaume du monde. »


Il avait obtenu cette terre du Nouveau Monde de Charles II, roi d’Angleterre, en remboursement d’une vieille dette. 120 000 km2 entre le New Jersey et le Delaware. Presque aussi grand que toute l’Angleterre ! Pour lui, c’est un cadeau du ciel : une terre couverte de forêts pleines de gibier et de verts pâturages, du poisson dans les rivières, un sol fertile avec du fer, de la houille, du sel, du plomb, des carrières de marbre… Une Terre Promise où leurs rêves allaient enfin prendre corps : « Pour obtenir mon pays je fis appel au Seigneur, écrit William Penn. C’est ainsi que je l’obtins et j’espère que, loin d’être indigne de son amour, je répondrai à sa généreuse Providence et servirai sa vérité et son peuple, afin qu’un exemple soit donné à toutes les nations ; il se peut qu’on trouve là-bas ce qui n’a pas été possible ici : l’espace nécessaire à la création d’une Sainte Expérience. Dieu m’a donné ce pays à la face du monde, Il le bénira et en fera la semence d’une nation. »



D’abord, la Pennsylvanie sera une terre de refuge pour tous les persécutés. Penn se souvient de ses huit mois passés à la Tour de Londres sous l’inculpation de blasphème ! Alors il écrit à ses amis puritains d’Angleterre, aux huguenots de France, aux amish d’Alsace, aux mennonites de Hollande pour les inviter à le rejoindre aux Amériques pour vivre cette Sainte Expérience. Il est un dicton, dit-il, selon lequel nous devrions faire à tous les hommes ce que nous aimons qu’on nous fasse : ne faire aucune différence entre les générations, l’origine ou la couleur. Ici règne la liberté de conscience, chose juste et raisonnable. 100 ans avant la Révolution Française, ce sera même le premier article de la Charte des Privilèges et des Libertés : « Parce que nul ne peut véritablement être heureux, même jouissant pleinement des libertés civiles, s’il est privé de la liberté de conscience à l’égard de sa profession de foi et de son culte. » Chez les Quakers, pas de supérieur hiérarchique à qui on dit « vous » ou devant qui on se met à genoux mais tutoiement de rigueur et égalité de tous devant Dieu : «  Songez qu’en vous il y a quelque chose de Dieu ! » disait Georges Fox, leur fondateur. Pas d’Eglise non plus mais des maisons à clocher. Pas de clergé parce que Dieu parle directement au cœur de chacun. Pas d’esclave mais un peuple souverain qui vote pour décider par lui-même :


— Mes amis, il a plu à Dieu et à sa Providence de vous confier à mes soins. Vous n’êtes pas désormais à la merci d’un gouverneur qui vient augmenter sa fortune ; vous serez gouvernés par des lois conçues par vous-mêmes. Je n’usurperai le droit de personne, et je n’opprimerai personne.


Quel changement radical par rapport à la vieille Europe qu’ils viennent de fuir. Du jamais vu…


— Mais, Sir, les indiens arrivent : nous allons mourir ! Nous devons nous défendre !


Mais pour William Penn, il n’en est pas question. Sur la terre que Dieu a donnée, il ne peut y avoir ni arme, ni police, ni prison, pas même de légitime défense :


— C’est toujours en invoquant ce droit qu’on lance des attaques préventives qui provoquent la défense tout aussi légitime de l’adversaire, inaugurant ainsi le cercle vicieux des représailles… avait-il répondu fermement.


Alors, ils ont été contraints de déposer les armes avant même d’avoir combattu. Et quand les chefs des nations indiennes Delaware sont arrivés, ils n’ont trouvé que des hommes désarmés et pacifiques. La vérité, c’est que les Peaux-Rouges n’étaient pas venus se battre contre les anglais. Ils répondaient à l’invitation de William Penn : « Le Grand Dieu a jugé bon que j’aie des intérêts dans cette partie du monde qui est la vôtre, et le roi du pays où je vis m’y a donné une grande province. Mais je désire en jouir avec votre amitié et votre consentement, pour que nous puissions toujours vivre ensemble en bon voisins et amis. »


Alors ils sont venus. Le gouverneur les reçut très solennellement dans sa résidence de Pennsbury :

— Je suis très sensible à la dureté et à l’injustice dont vous n’avez que trop souffert de la part de gens de cette partie du monde d’où je viens, qui soucieux de leurs seuls intérêts n’ont cherché qu’à réaliser de gros bénéfices à vos dépens.


— Onas -en langue algonquine onas veut dire plume, en anglais pen-, ton discours nous prouve que tu n’es pas de ces tuniques rouges qui ne cherchent qu’à piller la terre de nos ancêtres.


— Vous avez raison : je n’ai pas du tout l’intention de vous spolier de ce qui a toujours été à vous. Voilà pourquoi j’ai envoyé vers vous mon cousin le colonel Markham pour négocier l’achat du sol de la province que le Grand Dieu m’a confiée.


— Vous êtes nos frères et nous vivrons avec vous en frères. Nous marcherons ensemble dans un large sentier. Si un anglais s’endort dans ce sentier, l’Indien passera à côté de lui et dira : "C’est un anglais ;  il dort, laissons-le." Le sentier sera uni. Il n’y trouvera pas une souche qui puisse blesser le pied.


— J’ai beaucoup d’amitié et d’estime pour vous, et je désire gagner et conserver votre bienveillance et votre propre amitié par une conduite empreinte de douceur, de justice et de paix.


En ce jour du 23 avril 1701, un traité a été conçu, conclu et approuvé à Philadelphie, ville de « l’amour fraternel ». Tout en bas, on retrouve les signatures de William Penn, de Connnondaghtoh, de Widaagh alias Orettyagh, de Koqueeash, d’Andaggy Junkquagh, de Wopaththa, de Lemoytungh, de Pemoyajooagh, de Ahookassoongh et de Weewhinjough : « Il devra régner à jamais, après cet accord, une paix solide et durable ; que tous soient désormais un seul esprit, un seul cœur, qu’ils vivent en bonne intelligence et en véritable amitié, comme un seul peuple. » Jusqu’à ce que Thomas, fils de William, ne trahisse la parole de son père et que l’appât du gain et la violence qui l’accompagne toujours ne reprennent leurs droits…



Ça me donne à penser…



Arrêter de rêver sa vie pour se lever, partir et vivre ses rêves. Que peut-on souhaiter de mieux ? C’est comme un accomplissement de soi. Bien entendu, rien n’est simple sur ce chemin où difficultés et dangers ne manquent pas. Souvent on risque sa peau au milieu des loups qui rodent, prêts à vous dépouiller, à vous dévorer. Mais rien en comparaison des regrets de ceux qui restent assis sans rien faire. Pour avoir croisé la route de migrants, j’ai admiré cette force intérieure qui leur permet de faire face, tête haute, à des conditions de vie incroyablement précaires. Entre eux, ils s’appellent souvent « aventuriers » avec dignité. Il y a une sorte de fierté dans cette manière qu’ils ont de regarder leur propre vie. Ils portent en eux le rêve d’une vie meilleure, pour eux et pour toute leur famille. Et bien souvent, ils n’ont que ça. C’est leur seule richesse. Qui sommes-nous pour voler leurs rêves en essayant de les dissuader ? Qui sommes-nous pour refuser de partager avec eux le gâteau de la mondialisation ? Les murs seront-ils assez hauts pour les contenir tous ?


La démocratie américaine est née de migrants qui ont fui la persécution et la misère. L’exil fut pour eux un arrachement terrible mais la Terre Promise d’une vie meilleure était au bout de leur voyage. Alors, ils ont ressenti le besoin de dire merci ("thanks") pour ce qui leur avait été donné ("giving"), dans un esprit d’émerveillement, de reconnaissance et de gratitude pour ce cadeau reçu. Fêter « Thanksgiving » c’est célèbrer ce fameux « esprit américain » : savoir qu’une nouvelle vie est toujours  possible, se réjouir et dire « merci ». Et nous, si on arrêtait de toujours râler ?


Repères historiques :

Les puritains anglais :



Le mouvement puritain est né en Angleterre sous Elisabeth 1ère. Il s’agissait pour ces chrétiens de retrouver la « pureté » de l’Eglise originelle et du message évangélique. Ce mouvement s’inscrit dans celui de la Réforme qu’il entend prolonger et réaliser dans un contexte marqué par le conflit théologique (concurrence entre catholicisme, anglicanisme et protestantisme d’inspiration calviniste) et politique. L’histoire du XVIème siècle en Angleterre est complexe et pleine de rebondissements. Henri VIII (1509-1547) provoque un schisme en devenant lui-même chef de l’Eglise d’Angleterre. Son successeur Edouard VI (1547-1553) passe à la Réforme et favorise la diffusion du protestantisme dans le royaume avant que Marie Tudor (1553-1558) surnommée Marie la sanglante (Bloody Mary) ne revienne au catholicisme et n’inaugure les persécutions à l’encontre des protestants.


L’avènement d’Elisabeth 1ère (1558-1603) modifie encore la situation. Elle jette les bases de ce qui deviendra le compromis anglican ancré sur trois textes fondateurs : l’Acte de suprématie (1559) qui fait du souverain le gouverneur suprême de l’Eglise ; l’Acte d’uniformité (1559) qui rétablit la liturgie du Book of common prayer ; les 39 articles de 1563 qui sont le résumé doctrinal de l’Eglise d’Angleterre. Certains chrétiens reprochent à ce qui est un compromis politique et théologique de conserver « les guenilles du papisme » et réclame une réforme plus radicale et plus achevée (further reformation).


Sous le règne d’Elisabeth, les puritains ne sont pas encore des séparatistes ni des dissidents, mais un mouvement interne à l’Eglise d’Angleterre. Ils se singularisent sur des questions liturgiques en refusant l’agenouillement, le signe de croix, les vêtements sacerdotaux. Thomas Stapleton, un pamphlétaire catholique applique le premier le terme puritain aux protestants qui refusent les vêtements sacerdotaux. A ce stade, les puritains ne critiquent ni le pouvoir royal ni la hiérarchie de l’Eglise : ils ont le sentiment d’être des godly, des saints, qui réformeront l’Eglise d’Angleterre grâce à leur intense religiosité et leur appel à la conversion.


En 1572 la première admonestation au parlement marque l’apparition officielle du mouvement puritain. Mais il faut attendre 1604 avec le millenary petition pour voir la première synthèse des revendications puritaines : abandon de certaines pratiques (rites, tenues), des sermons plus longs, des évêques sans bénéfice et sans pouvoir d’excommunication, le respect du jour de repos… Sociologiquement, les puritains se recrutent parmi les membres du clergé, les universitaires, la noblesse rurale ou la bourgeoisie commerçante et l’artisanat urbain. Le mouvement reste minoritaire et fait l’objet de vives critiques. Certains puritains se radicalisent et demandent la fin de l’épiscopat. Théologiquement, ils restent fidèles à la définition calviniste de la prédestination tandis que l’Eglise d’Angleterre adopte l’arminianisme (version atténuée de la prédestination calviniste).


Progressivement l’opposition puritaine devient politique. En 1566 un puritain écrit : « si le prince ordonne de faire ce que Dieu n’a point ordonné nous devons refuser de lui obéir et subir patiemment les rigueurs de la loi car la vraie obéissance est due d’abord à Dieu et ensuite au prince ». Sous le règne d’Elisabeth 1ère commencent les premières persécutions : en 1593 John Penry, l’auteur du Marplelate tracts (un pamphlet contre les évêques) est arrêté et pendu pour crime de rébellion ! Le roi Jacques 1er rappelle son attachement à l’anglicanisme. A la conférence de Hampton Court, face aux puritains qui critiquent l’organisation épiscopale, il s’exclame « pas d’évêques, pas de roi, pas de noblesse ». Sous son règne (1603-1625) les puritains vont être victimes de persécutions (exécutions, emprisonnements, destitutions…). Le puritanisme devient donc une opposition qui prendra sa forme antimonarchisme la plus avancée avec Cromwell.

Le Nouveau Monde :


Progressivement l’idée de partir pour les Amériques fait son chemin. Elle se développe parmi les puritains en Angleterre mais aussi chez ceux qui sont allés trouver refuge aux Pays-Bas comme ceux qui entourent John Robinson à Leyde en 1609. Si ce dernier malade ne partit pas aux Amériques, certains membres de sa communauté comme William Bradford qui devint gouverneur de la colonie de Plimoth plantation rejoignent le Mayflower en partance pour le Nouveau Monde.

Pilgrim Fathers :


Le 21 décembre 1620 le Mayflowers, venant de Plymouth atteint la côte du Massachusetts. Débarquent au Cap Code cent deux puritains, des calvinistes anglais qui viennent de séjourner une douzaine d’années en Hollande plutôt que de se soumettre à l’épiscopat anglican. Ces « Pères pèlerins » (Pillgrim fathers) ont gagné le Nouveau Monde pour former une église bien à eux. Avant de débarquer (le 21/11/1620) ils ont signé le Mayflowers compact act : par ce contrat ils s’engagent à respecter des « lois justes et équitables », une stricte observance de la foi et du culte calviniste, une vie communautaire intense ainsi qu’une discipline morale et sociale sans faille. C’est en fait la constitution de la nouvelle colonie qui inaugure une démocratie locale et le respect des croyances de chacun. Ils sont rejoints par d’autres dissidents (Dissenters) qui, persécutés en Angleterre, viennent fonder leurs propres colonies dans ce qui va devenir la « Nouvelle-Angleterre ». Toutes ces colonies refusent le principe traditionnel du cujus regio, ejus religio (à chaque territoire -prince- une religion donnée) et entendent se gouverner elles-mêmes. Malheureusement le même esprit d’intolérance qui règne en Europe va sévir en Amérique à l’exception notoire du Rhode Island fondé par le baptiste Roger Wiliams (1603-1680) et surtout de la très prospère Pennsylvanie, gouvernée par le Quaker Wiliam Penn.


Les Quakers et la Pennsylvanie :



Parmi les puritains qui cherchent le retour à une religion authentique et épurée on distingue les baptistes, les presbytériens, indépendants et « chercheurs ». C’est parmi ces derniers groupuscules très fervents en quête de liberté d’esprit et de culte, qu’apparaissent les quakers (littéralement les « trembleurs », tremblements provoqués par leur saisissement devant Dieu). Entre eux les quakers se nomment « la société des Amis ». Le mouvement doit beaucoup à son fondateur Georges Fox (1624-1694). Théologiquement « les Amis » affirment que tous les chrétiens seront sauvés quel que soit leurs rites, que seule compte la foi intérieure, que la prêtrise est donnée par le Saint-Esprit et pas par une institution (elle est accessible à tous, y compris aux femmes), que la présence de Dieu est partout y compris dans la nature. L’ensemble de ces convictions esquissent un mouvement pacifiste et tolérant, militant pour la liberté de conscience.


1677, Le Kent et deux cent trente quakers appareillent pour le New Jersey afin de fonder une colonie qui réaliserait les idéaux des Quakers autour de trois idées phares : souveraineté du peuple, suffrage élargi, liberté de conscience.


1680, En paiement des sommes que la couronne doit à son père William Penn, quaker riche et influent, obtient de Charles II le droit de fonder une colonie à l’ouest du New Jersey. Il sera propriétaire de cet immense territoire mais non souverain que le Roi nomme ce territoire la Pensylvannia. Penn invite tous les quakers d’Angleterre, d’Allemagne mais aussi les huguenots français (Lettre aux protestants français, automne 1683) à venir s’installer sur cette terre promise et de participer à la Sainte Expérience (Holy Experiment).


1683, Le Grand Traité de Schakamaxon avec « les Rois Indiens » par lesquels W. Penn et ses interlocuteurs s’engagent à vivre en bonne entente et à se prêter assistance mutuelle témoigne de la recherche permanente par Penn de relations pacifiques avec les autochtones.


25 avril 1685, Texte régissant le Gouvernement de la Pennsylvanie qui affirme cent ans avant la révolution française les principes de la représentation démocratique, de la liberté de conscience, de l’inviolabilité de la personne humaine et de sa propriété.


28 octobre 1701 Charte des droits et des privilèges dont l’article premier affirme le caractère inviolable de la liberté de conscience (« aucun peuple ne peut être véritablement heureux, même jouissant des libertés civiques s’il est privé de la liberté de conscience en ce qui concerne la profession de foi et de culte ») et annonce le Bill of right de 1789, notamment le premier amendement sur la liberté de conscience, la liberté d’expression et de presse.


1701, Traité de Pennsbury entre W. Penn et les cinq Nations Indiennes du Potomac, pour créer une alliance la plus large possible.


1709, Refus d’une requête de Sa Majesté d’un montant de deux mille livres destinées au financement d’une expédition militaire contre le Canada français au nom des convictions pacifiques des Amis.


1737, Un des héritiers de William Penn, Thomas spolie les indiens Delaware de leurs droits héréditaires les repoussant dans le camp des français.


1755, La Pennsylvanie s’achemine progressivement vers la guerre contre les indiens et les français. La plupart des quakers quittent le gouvernement mettant un terme à la Sainte Expérience.


Le 8 juillet 1776, le colonel John Nixon proclame, du balcon du Capitole de Philadelphie (capitale de la Pennsylvanie) la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique.


1792, Des quakers de Nantucket émigrent au Pays de Galle pour fonder la ville de Milford Haven suite aux persécutions subies lors de la guerre d’indépendance du fait de leur pacifisme.



De la liberté de conscience à la désobéissance civile

Le Nouveau Monde « l’Expérience Sacré » (Holy Experiment)


Très tôt les sectes protestantes européennes persécutées ont vu dans le Nouveau Monde une Terre Promise. Le contexte de persécutions auquel elles devaient faire face favorisa leur identification avec le peuple hébreux, sa fuite d’Egypte et son errance dans le désert. Mais c’est plus qu’une terre que les puritains espèrent trouver en Amériques, c’est l’occasion d’un recommencement radical, d’une refondation théologique, sociale et politique. A la possibilité d’un refuge s’ajoutent le phantasme d’une nouvelle Jérusalem, d’un recommencement des temps, d’une virginité et d’une pureté originelle, d’un nouvel Eden, en un mot d’une utopie réalisable. Car le Nouveau Monde incarne la possibilité d’une table rase, d’un recommencement absolu, d’un présent sur lequel le poids du passé, de ses structures politiques et sociales ne pèserait pas. C’est ainsi que l’espère W. Penn : « Pour obtenir mon pays je fis appel au Seigneur (…) C’est ainsi que je l’obtins et j’espère que, loin d’être indigne de son amour, je répondrai à sa généreuse Providence et servirai sa vérité et son peuple, afin qu’un exemple soit donné à toutes les nations ; il se peut qu’on trouve là-bas ce qui n’a pas été possible ici : l’espace nécessaire à la création d’une Expérience Sacré ». Et Penn invita toutes les minorités religieuses persécutées en Europe (notamment les huguenots français en 1683 mais aussi les Amish d’Alsace et les Mennonites de Hollande, deux sectes d’anabaptistes pacifistes) à venir trouver refuge en Pennsylvanie.


Les colons virent dans la découverte de l’Amérique un signe de Dieu, d’une Providence manifeste. Sans doute ce Providentialisme a-t-il justifié en partie la spoliation des indiens car cette terre promise était -comme celle de l’ancien testament- habitée. Là encore, la Bible a pu être invoquée pour légitimer cette colonisation. On peut penser à L’Exode 23, 28 : « je ne les chasserai pas devant toi en une seule année, de peur que le pays ne devienne une terre désolée et que les animaux sauvages ne se multiplient à tes dépens. C’est peu à peu que je les chasserai devant toi (…) Quand j’aurai livré entre vos mains les habitants du pays et que tu les auras chassés de devant toi, tu ne concluras pas d’alliance avec eux et leurs dieux, ils n’habiteront pas dans ton pays de peur qu’ils ne te fassent pécher contre moi ». Mais à la différence, tout à fait remarquable pour l’époque, des autres puritains W. Penn ne considère pas que cette Providence fait de lui le propriétaire de droit de ces terres. L’Ecriture a annoncé cette terre promise, le roi la lui a juridiquement attribuée et pourtant il rachète ces mêmes terres aux indiens. La Providence est pour lui un don, une grâce qui oblige. Et cette responsabilité fait de Penn le bénéficiaire plus que le propriétaire d’une terre de refuge. Au lieu de voir comme beaucoup de ces contemporains la Providence comme une justification a posteriori de ses prétentions territoriales, il la comprend comme un modèle éthique, celui d’une générosité sans condition à laquelle on ne peut répondre que par la recherche d’une contractualité respectueuse avec les premiers habitants qu’ils soient Indiens ou Anglo-saxons (cf. Esaïe 2, 4-5). Ainsi peut-il écrire aux autochtones : « Le Grand Dieu a jugé bon que j’aie des intérêts dans cette partie du monde qui est la vôtre, et le roi du pays où je vis m’y a donné une grande province. Mais je désire en jouir avec votre amitié et votre consentement, pour que nous puissions toujours vivre ensemble en bon voisins et amis (Première lettre aux indiens de Pennsylvanie, 18 octobre1821) ».


Mais si G. Fox ou W. Penn ont tenté d’établir avec les indiens de bonnes relations, ils n’ont pu empêcher leur anéantissement justifié par avance par cette conception providentialiste de l’histoire finalement assez éloignée de sa signification religieuse. La logique prédatrice l’emporta finalement sur le pacifisme et la tentative de créer un Royaume de Dieu terrestre en 1755 quand la Pennsylvanie se laissa entrainer dans la guerre contre le Canada français et ses alliés indiens. S’en était fini du rêve de l’Expérience Sacrée…


La liberté de conscience et la tolérance


Les quakers vont amener au Nouveau Monde la conviction que la conscience d’un homme ne peut-être violée. Cette position doctrinale aura une expression juridique : l’article premier de La charte des Privilèges et des libertés de la Pennsylvanie (28 octobre 1701) et ensuite, le premier amendement de la constitution des Etats-Unis.

Dès 1701 La Charte affirme : « Parce que nul ne peut véritablement être heureux, même jouissant pleinement des libertés civiles, s’il est privé de la liberté de conscience à l’égard de sa profession de foi et de son culte ; et Dieu Tout-Puissant étant le maître de la conscience, Père de la lumière et de l’Esprit. Auteur et Objet de toute connaissance divine, de la foi et de la vénération, qui seule éclaire les esprits, persuade et convainc l’entendement humain, je reconnais par la présente loi et je déclare : que nul habitant de cette Province ou des territoires, qui proclamera et reconnaitra un seul Dieu Tout-Puissant, Créateur, Détenteur et Souverain de ce monde, et qui déclarera tenu de vivre paisiblement sous le gouvernement civil ne sera en aucun cas inquiété ou molesté en sa personne ou en sa demeure à cause de ses convictions et pratiques de conscience et ne pourra être forcé à fréquenter ou à se conformer à quelque culte, lieu ou ministère religieux contraire à son esprit, ou à accomplir ou subir quelque autre agissement opposé à ses convictions religieuses. »



Si l’on fait la genèse de cette liberté de conscience, elle puise à deux sources :


- la théorie du « maitre intérieur » : « n’appelez personne notre maître sur la terre, parce que le seul Maître de tous est au ciel. Mais que veut dire « au ciel », lui-même nous l’enseignera » (Matthieu 23, 10). W. Penn prolonge cette veine Augustinienne par un grand nombre d’écrits. Il affirme dans Sans croix, point de couronne (1669) « qu’on ne doit compte de sa conscience à aucun mortel », et la primauté de « la royauté spirituelle » sur la royauté temporelle. Ainsi chaque chrétien doit-il se mettre en quête du Roi intérieur qu’il porte nécessairement en lui.


- l’illuminisme c’est-à-dire un individualisme mystique, qui bien sûr, est lié à la théorie du Maître intérieur mais qui insiste sur la Lumière intérieure et le caractère absolument singulier de ce retour à soi qui constitue une expérience mystique, une rencontre. Ce courant se rattache aux mystiques allemands comme J. Boehme et V. Weigel. L’originalité de l’illuminisme tient à l’importance donnée à la dimension intérieure de l’homme, au souci de se dégager de l’histoire, du temps et de l’espace, et partant, de toute forme d’autorité ecclésiastique ou politique. La rhétorique de la lumière intérieure revient sans cesse chez G. Fox ou W. Penn. Voici ce que dit par exemple W. Penn : « Le but et l’objet de leur ministère (des quakers) était la conversion des hommes à Dieu, leur régénération et leur sanctification, et non un système doctrinal, des croyances purement verbales ou de nouvelles formes de culte (…) Ils invitaient les hommes à se tourner vers ce principe qui est présent en eux tous, ce qui leur prêchaient et ce à quoi ils les exhortaient, pouvait agir en leur cœur et leur apparaitre, au travers de leur propre expérience, comme étant vrai » (Préface du Journal de George Fox, 1694).


L’enjeu théologique de cette position n’est pas qu’institutionnelle : puisqu’elle s’en remet à une expérience intérieure, à une « lumière » plus qu’à un Verbe, elle pose la question du statut des Ecritures. A lire Fox ou Penn, on a bien l’impression que cette présence à soi de Dieu, ineffable et silencieuse précède ontologiquement sa manifestation par les Evangiles …



C’est au nom de cette liberté de conscience que W. Penn va inlassablement défendre le principe de tolérance des minorités religieuses :


- en se faisant l’avocat des minorités persécutés (quakers, catholiques romains, juifs), y compris par les protestants : « les protestants furent ainsi appelés car ils protestaient contre l’imposition romaine ; et vous voulez nous (les quakers) en imposer à votre tour ? (…) Il ne se peut rien de plus déraisonnable que de forcer les hommes à croire ce qu’ils ne peuvent croire » (Lettre de W. Penn au conseil et sénat de la ville d’Emden 14 décembre 1674.


- en s’efforçant et en réussissant tout au long de sa vie de nouer des relations respectueuses et privilégiées avec les indiens : « je suis très sensible à la dureté et à l’injustice dont vous n’avez que trop souffert de la part de gens de cette partie du monde -où je vis-, qui soucieux de leurs seuls intérêts n’ont cherché qu’à réaliser de gros bénéfices à vos dépens (…) J’ai beaucoup d’amitié et d’estime pour vous, et je désire gagner et conserver votre bienveillance et votre propre amitié par une conduite empreinte de douceur, de justice et de paix (Lettre aux indiens du 18 octobre 1681).



La fécondité de cette défense de la liberté de conscience constitue un héritage majeur :


- elle inspirera le premier amendement de la constitution américaine.


- elle sous-tendra les positions pacifiques de Penn et des quakers qui refusent de se laisser entrainer dans une guerre contre la France et ses alliés indiens. W. Penn publiera en 1693 un projet d’assemblée  internationale, une Diète, où chaque nation serait représentée en proportion de son pouvoir économique et qui serait chargée de pacifier les relations entre les Etats (De la Paix général ou de la Paix de l’Europe, et des moyens de l’établir 1693), et ce, plus de 100 ans avant Le Projet de Paix perpétuelle de Kant ! Théologiquement il faut chercher dans le Sermon sur la montagne cet engagement pacifique (Matthieu, 5 à7). Les Quakers à la différence de la plupart des Eglises protestantes qui avaient une lecture libérale du sermon (notamment le double refus de toute forme de violence et des serments) en font une lecture littérale. Là où certains luthériens y voient une théologie du précepte impossible à appliquer qui rappellerait à l’homme sa nature pècheresse pour l’inciter à la foi, les Quakers prennent au sérieux le discours du Christ et entendent le mettre en application en ce monde et « prier pour ceux qui les maltraitent et qui les persécutent » (Matthieu, 5, 44).


- le refus par l’Assemblée de Pennsylvanie le 6 aout 1701 de financer la guerre franco- anglaise est un premier pas décisif vers l’objection de conscience même si cette question de la guerre va sonner le glas en 1756 de la Sainte Expérience.


- enfin, elle inspirera la lutte des abolitionnistes. G. Fox avait écrit aux Amis d’Amérique « que votre Lumière éclaire les Indiens, les Noirs et les Blancs » mais cette position se heurta évidemment aux intérêts économiques de certains membres de la colonie. Le courant abolitionniste sera en Pennsylvanie précoce et actif rendant, de fait, l’achat et la détention d’esclaves presque impossible. En 1776, la Société des Amis déclare qu’il est désormais impossible d’être à la fois quaker et propriétaire d’esclaves et beaucoup « d’amis » s’engagent dans la lutte contre l’esclavage.


- elle trouvera dans le concept de « désobéissance civile » un prolongement naturel. Lorsque Thoreau en 1849 en appelle à la conscience contre l’esclavage, cet exhortation inspire ce qui va prendre la forme d’un des textes les plus important de la contestation sociale : La désobéissance civile. S’il prône la désobéissance civile et notamment le refus de payer des impôts à un Etat qui maintient la légalité de l’esclavage c’est « qu’il suffit d’avoir Dieu avec soi ». Et c’est au nom de cette autorité supérieure que Thoreau justifiera la désobéissance à l’Etat lorsque celui -ci bafoue manifestement la Justice.



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ANNEXES

BIOGRAPHIE

Georges Fox Juillet (1624-13 janvier 1691) :


Fondateur de la Société des Amis, prédicateur itinérant, cordonnier de son état, il milita toute sa vie pour la liberté de conscience, le droit des femmes et la reconnaissance des indiens. En 1648, G. Fox commence à exercer publiquement son ministère en prêchant sur les marchés, dans les champs, partout où il sentait la présence divine. Contemporain de la prolifération des sectes, groupements et Eglises qui prétendaient tous à la vérité et dont le formalisme et dont l’exclusivisme jaloux lui inspirèrent de l’aversion, il devint alors « un chercheur » (seeker), c’est-à-dire un homme dépourvu de toute appartenance ecclésiastique, en quête d’une vérité à découvrir personnellement. La mystique de Jacob Boehme, dont les écrits venaient d’être traduits en anglais, semble l’avoir beaucoup influencé. Son gout pour l’introspection pris la forme d’un individualisme mystique. Il n’hésitait pas à interrompre les cultes de l’Eglise officielle pour proclamer sn message. Ces prêches étaient marqués par un retour aux saintes Ecritures et un intérêt pour la justice sociale.


Emprisonné pour blasphème en 1650, 1653, 1654, 1656, 1666 et 1674 il mit à profit son incarcération pour approfondir ses convictions religieuses et notamment son pacifisme. Dans une lettre de 1652 (De ce qui est résolu par l’épée), il exhorte les Amis à préférer les « armes spirituelles » aux armes temporelles.


Dans une déclaration de 1660 il affirme clairement ce pacifisme qui est celui de la Société des Amis : « Nous répudions énergiquement, dans l’ordre matériel toute guerre et toute lutte… quel qu’en soit le but ou le prétexte… Nous témoignons devant l’univers que l’Esprit de Christ qui nous conduit dans la vérité, ne nous inspirera jamais de faire la guerre contre qui que ce soit avec des armes charnelles pas plus pour le royaume de Christ que pour le royaume du monde » (A declaration from the harmeless and innocent people of god ). Il intervint sans relâche auprès de autorités (Cromwell, Charles II, le Parlement anglais) et dans divers pays européens (Pays-bas, Etats allemands) afin de défendre partout la cause des Amis et la tolérance. Enfin, il participa avec W. Penn au départ des quakers pour le Nouveau Monde. Ces efforts furent récompensés par l’Acte de Tolérance (Act of Toleration) de 1689.


En définitive, le quakerisme se caractérise par une attitude de protestation radicale, sociale et religieuse. En rejetant le voussoiement, les formules et les gestes de politesse, les appellations traditionnelles des jours de de la semaine, en refusant même de donner aux églises d’autre nom que celui de « maisons à clocher » (steeple house), les premiers quakers mettaient en cause toutes les relations sociales et religieuses de l’époque et du lieu, de même qu’ils dénonçaient, avec toutes les branches de la Réforme radicale, le lien entre culture de la société globale et le christianisme.


William Penn 14 octobre 1644- 30 juillet 1718


Né à Londres, William Penn se converti en 1667 et devient, au grand scandale sa famille (son père était amiral), l’un des plus ardents militants de la foi quaker. Pour essayer de le sortir de la secte, son père l’envoie à Versailles parfaire son éducation mondaine. Penn en profite pour suivre les cours du théologien Moyse Amyraut à l’Académie protestante de Saumur dont le pacifisme et l’éloge de la non-violence l’inspireront tout au long de sa vie. Arrêté et emprisonné plusieurs fois, il doit à la protection du duc d’York d’être rapidement relâché. Prédicateur de la secte, polémiste brillant, juriste luttant pour la suspension des lois pénales à l’encontre des quakers comme aux catholiques romains, il découvre en 1676 une chance nouvelle pour son église. Il obtient en échange d’une créance la moitié ouest du New Jersey, réussit à racheter en 1680 la partie orientale de la province et l’agrandit en 1681 pour créer la Pennsylvanie. Il favorise l’installation des quakers dans la Province et lui donne une constitution libérale, incluant la tolérance de toutes les religions monothéistes, une loi concernant les indiens, un modèle de libéralisme politique… A la fin de sa vie, il redevient prédicateur itinérant de sa secte avant de retourner en Pennsylvanie : ce « véritable Lycurgue » (L’esprit des Lois, Montesquieu) y exercera son autorité jusqu’à sa mort.


CITATIONS



« Leur assurance étant fondée sur une certitude intérieure, ils (les Quakers) demandaient à chacun non pas d’obéir à une quelconque autorité humaine, mais à sa propre conviction personnelle, conviction communiquée par ce principe qui, assuraient-ils, était présent en tous ceux à qui ils s’adressaient » (W. Penn, Préface du Journal de G. Fox).



« Songez qu’en vous il y a quelque chose de Dieu »


« Tu peux dire à mon père que ma prison sera mon tombeau avant que je recule d’un pas. Je ne dois compte de ma conscience à aucun homme mortel. »


« Quelque soit celui qui a tort, celui qui recours à la force en matière de religion ne peut avoir raison. »



Dans une déclaration de 1660 il affirme clairement ce pacifisme qui est celui de la Société des Amis : « Nous répudions énergiquement, dans l’ordre matériel toute guerre et toute lutte… quel qu’en soit le but ou le prétexte… Nous témoignons devant l’univers que l’Esprit de Christ qui nous conduit dans la vérité, ne nous inspirera jamais de faire la guerre contre qui que ce soit avec des armes charnelles pas plus pour le royaume de Christ que pour le royaume du monde » (A declaration from the harmeless and innocent people of god ).



« Pour obtenir mon pays je fis appel au Seigneur (…) C’est ainsi que je l’obtins et j’espère que, loin d’être indigne de son amour, je répondrai à sa généreuse Providence et servirai sa vérité et son peuple, afin qu’un exemple soit donné à toutes les nations ; il se peut qu’on trouve là-bas ce qui n’a pas été possible ici : l’espace nécessaire à la création d’une Expérience Sacré ». « Dieu m’a donné ce pays à la face du monde, Il le bénira et en fera la semence d’une nation. »



« Le Grand Dieu a jugé bon que j’aie des intérêts dans cette partie du monde qui est la vôtre, et le roi du pays où je vis m’y a donné une grande province. Mais je désire en jouir avec votre amitié et votre consentement, pour que nous puissions toujours vivre ensemble en bon voisins et amis. (…)


Je suis très sensible à la dureté et à l’injustice dont vous n’avez que trop souffert de la part de gens de cette partie du monde -où je vis-, qui soucieux de leurs seuls intérêts n’ont cherché qu’à réaliser de gros bénéfices à vos dépens (…) J’ai beaucoup d’amitié et d’estime pour vous, et je désire gagner et conserver votre bienveillance et votre propre amitié par une conduite empreinte de douceur, de justice et de paix. » (Lettre aux indiens du 18 octobre 1681).



« Vous êtes nos frères et nous vivrons avec vous en frères. Nous marcherons ensemble dans un large sentier. Si un anglais s’endort dans ce sentier, l’Indien passera à côté de lui et dira : "C’est un anglais ;  il dort, laissons-le." Le sentier sera uni. Il n’y trouvera pas une souche qui puisse blesser le pied. » (chefs Indiens)



« Si les chrétiens apprenaient qu’un danger menaçait les indiens, ou si les indiens apprenaient qu’un danger menaçait les chrétiens, ils courraient, comme des amis en avertir les autres ; que si un fils d’Onas (le nom indien de Penn car Onas en indien veut dire plume, en anglais pen) faisait du mal à un Peau-Rouge, ou un Peau-Rouge à un fils d’Onas, l’offensé ne cherchait pas à se venger, mais se plaindrait aux chefs et à Onas afin que justice fût rendue par douze hommes équitables, et l’offense enterrée dans un puits sans fond… » (souvenir du Grand Traité de Shackamaxon, signé avec les rois indiens en 1683)


« Il est un dicton, selon lequel nous ne devrions faire à tous les hommes ce que nous aimons qu’on nous fasse : ne faire aucune différence entre les générations, l’origine ou la couleur. (…) Ici règne la liberté de conscience, chose juste et raisonnable » (Pétition des quakers et mennonites de Germantown, 18 février 1688).



« Traité conçu, conclu et approuvé à Philadelphie, le 23 avril 1701, entre William Penn, propriétaire terrien et gouverneur de la province de Pennsylvanie et des territoires qui s’y rattachent, d’une part, et les responsables des nations indiennes habitant dans la partie nord de la rivière Potomok, dans ladite province, pour leur compte et pour le compte de leurs successeurs et de leurs différents nations et peuples, d’autre part, comme suit :


Il y a toujours eu dans le passé une bonne entente et un bon voisinage entre ledit William Penn et ses lieutenants, du jour de son arrivée dans ladite province, d’une part, et les différentes nations indiennes habitant à peu près les mêmes territoires, d’autre part. Il devra régner à jamais, après cet accord, une paix solide et durable, qui se poursuivra entre ledit William Penn, ses héritiers et successeurs, et tous les anglais et autres habitants chrétiens de ladite province et leurs partenaires, rois et chefs, leurs successeurs et les peuples des différentes nations indiennes cités plus haut ; que tous soient désormais un seul esprit, un seul cœur, qu’ils vivent en bonne intelligence et en véritable amitié, comme un seul peuple. De même, les-dits rois et chefs ­— chacun s’engageant pour lui-même et son peuple – ne devront jamais blesser, faire injure ni commettre la fraude, ni supporter d’être jamais blessés, offensés ni trompés par un seul indien ou habitant de ladite province, que ce soit dans leurs personnes ou dans leurs biens ; ledit William Penn, ses héritiers et successeurs ne devront pas supporter de faire ni de se voir confier par un seul sujet anglais dans la limite de la province, un seul acte d’hostilité, de violence, d’injustice ni d’offense à l’égard ni à l’encontre d’un seul desdits Indiens ; au contraire, ils devront en tout temps et des deux côtés, agir promptement avec justice, accomplissant tous actes et fonctions avec amitié et bonne volonté, s’obligeant réciproquement à la paix durable déjà évoquée…


William Penn et Connnondaghtoh, Widaagh alias Orettyagh,


Koqueeash, Andaggy Junkquagh, Wopaththa, Lemoytungh,


Pemoyajooagh, Ahookassoongh, Weewhinjough,


Cheequittagh, Takyenwsan, Woapatkoa



« Article premier- Parce que nul ne peut véritablement être heureux, même jouissant pleinement des libertés civiles, s’il est privé de la liberté de conscience à l’égard de sa profession de foi et de son culte ; et Dieu Tout-Puissant étant le seul maître de la conscience, Père de la lumière et de l’esprit. Auteur et Objet de toute connaissance divine, de la foi et de la vénération, qui seul éclaire les esprits, persuade et convainc l’entendement humain, je reconnais par la présente loi et je déclare : que nul habitant de cette Province ou des Territoires, qui proclamera et reconnaitra un seul Dieu Tout-Puissant, Créateur, Détenteur et Souverain de ce monde, et qui se déclarera tenu de vivre paisiblement sous le gouvernement civil, ne sera en aucun cas inquiété ou molesté en sa personne ou en sa demeure à cause de ses convictions et pratiques de conscience, et ne pourra être forcé à fréquenter ou à se conformer à quelque culte, lieu ou ministère religieux contraire à son esprit, ou à accomplir ou subir quelque autre agissement opposé à ses convictions religieuses ».Charte des Privilèges et des Liberté, W. Penn, 28 avril 1701.




BIBLIOGRAPHIE



- G. Fox, Journal (trad. Française), Centre quakers de Paris, 1962


- W. Penn, Sans croix, point de couronne, Devry, 1988


Essai pour rendre la paix de l’Europe solide et durable, W. Sessions, York, 1986


- J. Henriette Louis et J. Olivier Héron, William Penn et les quakers : Ils inventèrent le Nouveau Monde, Gallimard, Paris, 1990


- R. Fillet, Les relations entre la Touraine et la Pennsylvanie au XVIIème siècle : Moyse Amyraut et W. Penn, Société d’études Anglo-américaines des XVIIème et XVIIIème siècle, n°37, 1993


- Monastier Hélène, William Penn, aventurier de la paix, Labor et fides, Paris, 1967


- Brodin Pierre, Les Qakers en Amériques du Nord au XVIIe et au début du XVIIIe, Devry, 1985

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